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Mardi 31 juillet 1979.

Mary regarde fixement par sa fenêtre de chambre. Ses cheveux châtains retombent en cascade sur sa robe à fleurs. Depuis sa disparition, elle vit entre deux temps, comme si elle ne pouvait se défaire de ce qu'elle a vécu malgré sa perte de mémoire.

« -Mary ? Je l'appelle doucement. Ta valise est prête, on peut y aller.

- Oh, oui bien sûr. Désolée, j'ai perdu la notion du temps.

- T'inquiètes pas. Viens, on va retrouver les autres. »

Tout le reste du groupe, ainsi que Regulus, se retrouve dans le salon de l'appartement de Marlène et Mary. Les Maraudeurs se sont arrangés pour que chacun de nous dispose d'un congé pour la semaine à venir afin de faire une pause. Sirius a trouvé que cela serait une bonne idée que nous partions ailleurs qu'en Angleterre pour éviter les problèmes. C'est pour cela qu'il a contacté mes parents, maintenant dans le sud de la France. Je ne pourrais jamais assez le remercier pour cela. Ma famille me manque et Mary a besoin de partir.

« - Allez la française, on se bouge les fesses, ricane James avec un bras sur les épaules de Lily.

- Je t'emmerde le bigleux.

- Bon les enfants, on a réussi à avoir un portoloin pour partir directement d'ici. On remercie les Moldus pour leur Union Européenne, car on n'a pas besoin de passer des contrôles comme ça », nous dit Remus comme un professeur.

Je roule des yeux de concert avec James et Sirius, mais souris tout de même. Je finis par attraper Mary avec une main et pose la seconde sur le portoloin qui se déclenche quelques instants après. Nous nous retrouvons immédiatement dans un terrain vague truffé de sortilèges anti-moldu. L'air est chaud et humide, me rappelant mes vacances d'enfance.

« - Bon, d'après ce que m'a indiqué ma mère au téléphone, nous devons prendre à droite sur ce chemin et continuer jusqu'au premier rond-point.

- Ces français avec leurs ronds-points, une plaie, s'offusque Lily.

- Ça a beaucoup d'avantages tu sais, puis ne t'inquiète pas. Je ne pense pas qu'on va vraiment prendre la voiture, je la rassure. Bref, suivez-moi jusqu'à chez mes parents. »

Tenant toujours la main de Mary, je m'engage sur le chemin de terre battue. Sirius me rejoint en courant tandis que James et Peter débattent toujours sur l'utilité ou non des ronds-points.

« - J'ai hâte de voir ta famille ! S'exclame le brun en prenant ma main à la volée.

- Ils sont adorables, lui répond Mary en contemplant le paysage.

- D'ailleurs c'est vraiment sympa de leur part de nous héberger chez eux pour la semaine.

- Ils adorent recevoir du monde, puis ça les rassure aussi de m'avoir près d'eux je pense.

- J'espère que ça changera aussi les idées de Reg'. »

Interdite, je me retourne vers le concerné qui marche posément aux côtés de Marlène. Sa chemise blanche flotte doucement dans l'air tandis que ses boucles brunes retombent sur son visage. Il a l'air serein, voir apaisé.

« - Pourquoi tu dis ça ? Je questionne Sirius.

- Malgré ce qu'il laisse paraître, je l'entends le soir. Tu sais que les murs chez moi ne sont pas très épais. Il a toujours ressenti le besoin d'être reconnu et aimé, puis du jour au lendemain, il a été arraché à sa famille. Leur avis comptait énormément pour lui. Il a perdu tous ses repaires extrêmement vite.

Curse the HurricaneWhere stories live. Discover now