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l'automne sur les feuilles
mortuaire se pavane
mortel l'automne aux pieds de l'aube
se voit fondre sous un soleil qui crépite
au zénith sa chaleur s'élève comme des vagues

ce qu'apporte la rosée comme parfum
aux commissures des lèvres l'imite
une perle de salive chatoyante :
des filaments transparents relient les dents
à l'écartement des mâchoires

petit troupeau de chimères
bouchent les rues un matin funéraire
l'automne sur ses genoux
supplie des arbres sempervirents

ses larmes imbibent les boules de coton stratosphériques
et coulent le long des murs impassibles
l'image des jours qui passent sans passer
figés l'instant même se demande
comment se fait-il que l'on vive dans ce monde
ce monde si gris

mais le soleil ne nous oublie jamais
illumine chaque goutte aux cieux
couvrant un univers teint de bleu
un univers livide
vide
suffoquant

et puis si loin
dans mes réminiscences

je me vois clouée au lit
pendant une léthargie
à l'absence de mes émotions
englouti par le noir
le cerveau est vacant
dans le silence funèbre
et dans le brouillard des pensées
je vois un petit bout
de toi,
là-bas
toi
(les mots fuient
je ne sais plus
quoi dire les
mots fuient je
ne sais plus)
(mais j'avais
souri après
tout j'ai souri
parce que je
t'ai vu après
tout ce que tu
m'as fait je t'ai
vu après)
(sous ces paupières)
(enflées)
toi
là-bas
de toi,
je vois un petit bout
et dans le brouillard des pensées
dans le silence funèbre
le cerveau est vacant
englouti par le noir
à l'absence de mes émotions
pendant une léthargie
je me vois clouée au lit

maintenant il fait nuit mais pas encore tard
je réalise que tout cela se reproduit
quelconque incident de la vie
ensuite le lendemain tout s'oublie
ces histoires foisonnent à l'abri du froid
pendant les nuits d'été où l'ennui ne chante pas
il était malheureux car il ne rimait avec maladroit
la conscience était reine et conquérait les actes
les mains frêles se retrouvèrent indécises face à l'inconnu friand

et maintenant
j'ai jamais détesté grandir autant
quand je pense à tout ce que je rate
au moment où ces mots se voient s'offrir au vide
je me meurs depuis le jour où tes yeux
s'ouvrirent à ce monde
je regrette chaque instant
mon orbite distant
je regrette les saisons
les averses
tes amours
les hauts et les bas
l'envie d'un ailleurs
tu n'as rien de spécial
mais tu as le pouvoir
de faire chavirer les étoiles
tu as fait d'un cerveau aride
des champs d'espoirs
tu m'as fait perdre
la perception du temps
je regrette tant de choses
je regrette tant
je regrette
je regrette
je regrette.

04/11/2022 23:18

ambivalenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant