Chapitre 2

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Chapitre 2

            Il semblerait que mon intervention lors de la soirée ne l'ait pas enchantée. Deux belles semaines se sont écoulées depuis sans aucunes nouvelles. Le travail exécuté à la caserne était prenant mais je m'amusais bien. Enfin, je ne peux pas réellement dire m'amuser surtout quand mon métier consiste à sauver la vie de gens mais j'entends par là ma joie d'exercer une profession qui me ressemble. En effet, j'ai toujours eu un contact rapproché avec le sauvetage. Lors de mon entrée au lycée je me suis mise au sport. Jusque-là je n'étais qu'une enfant capricieuse trop accroc à son ordinateur pour se mettre en action mais je mangeais bien trop de cochonnerie. A l'approche du prédiabète je me suis mise à me faire violence et à courir ainsi que de faire du renfort. Puis j'ai commencé à apprécier le sport. Cependant, en tant qu'humaine je n'y trouvais pas totalement ma part d'utilité. C'est lors d'un stage chez les pompiers que j'ai découvert ma vocation. Mais j'ai préféré n'être que volontaire en parallèle de mes études. Après tout, un ingénieur est bien mieux payé. Je ne regrette pas de ne pas m'être laissée guidée par l'argent. Et puis... Les évènements familiaux qui m'ont touché à cette époque m'ont fait d'autant plus apprécier le sauvetage.

La semaine se passait plutôt bien, le soleil Toulousain me faisait du bien, il m'avait manqué. Et mes parents aussi ! Je leur avais rendu visite le Week-End dernier, ils gardaient le fils de mon frère. Et pour n'avoir que du bonheur, la femme de Christian, Amy, venait d'accoucher. J'ai donc pu rencontrer mon filleul et lui donner un petit jeu qui de toute manière finira casser. Toutes ces choses que je trouvais illogiques par le passé et que je trouve toujours illogique me remplissent de bonheur. Après tout, quelle utilité d'acheter un jouet à un gosse qui ne s'en souviendra pas ? C'est la société qui est comme ça.

            Suite à ces douces pensées durant la pause que je me suis permise de prendre à mon bureau, je vois les aiguilles de l'horloge m'indiquer 15h30. Il est l'heure d'aller me présenter dans une école suite à un exercice incendie. C'est pourquoi je me lève, enfile ma veste de pompier avant de rejoindre un caporal et deux sapeurs de première classe. En route, alors que je discute avec mes collègues, je reçois un appel anonyme, un 07, auquel je ne compte pas répondre de suite. Je suis en service après tout.

Suite à ma classe, je rentre à la caserne. Tout s'est bien passé, les enfants étaient attentifs et impressionnés. Mais les questions fusaient. C'est lorsqu'ils sont petits qu'il faut se présenter. La plupart des pompiers professionnels le sont de père en fils ou bien à cause de pompiers s'étant présentés à eux plus jeunes.
De retour à la caserne, je prends un peu de temps pour rappeler le numéro inconnu. C'est Cléa, elle me propose de m'occuper de son gosse d'abord 2h ce soir pour voir comment ça se passe avant de peut-être penser à reprendre les études. Histoire de savoir si elle peut me faire confiance. Je dirais plutôt qu'elle est très fusionnelle avec sa fille et n'a pas le cran de la laisser avec quelqu'un. Évidemment, j'accepte de l'aider. De toute manière c'est bien simple. Lorsqu'il s'agit d'elle, je ne peux pas refuser, j'en suis tout bonnement incapable. Je veux simplement la voir et la rendre heureuse.

Une alarme me sort de mes pensées suite à l'appel, il s'agit de l'alarme incendie. Je vais alors poser mon téléphone rapidement avant d'aller me préparer, il y a le feu quelque part et nous devons nous dépêcher. Montée dans le camion, nous nous en allons vers le lieu où les flammes font rage, allumant les gyrophares pour avoir la priorité.
Arrivé sur les lieux, nous observons l'immeuble en train de brûler. Une femme nous signale que son mari, blessé est encore dans l'immeuble. J'enfile mon casque et la bonbonne d'oxygène avant de lui laisser m'indiquer l'appartement précis. J'utilise l'échelle pour entrer par la fenêtre. L'intérieur est enfumé je n'y vois que très peu. Je prends une inspiration d'oxygène avant de crier "Y a-t-il quelqu'un ? !!". Avec un peu de chance, l'homme n'est pas encore évanoui et sa réponse peut me guider cependant, je n'entends rien. J'avance alors dans l'appartement. Certains bouts de bois se désagrègent et je manque plusieurs fois de me prendre des bouts de mur ou de plafond qui se détachent. Je ne sais pas ce qui a déclenché ce feu mais il est coriace. Cela fait 2 minutes que je suis ici, au milieu des flammes quand j'aperçois un corps. Je me dirige vers lui, il semble être le fameux homme. Quoi qu'il en soit, je le prends sur mon épaule avant de rebrousser chemin le plus vite possible. Mais avant cela, je prends une dernière respiration d'oxygène avant de lui plaquer le masque à la figure, espérant qu'il ne soit pas trop tard. C'est alors que je descends l'échelle. Une fois en bas, on fait le point sur les personnes présentes. Et quand bien même il en manquerait, il serait maintenant trop tard. Les personnes possiblement à l'intérieur auraient déjà respiré trop de monoxyde de carbone pour survivre.

Jolie BruneWhere stories live. Discover now