PARTIE 2 : Un voyage risqué

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MAMADOU LAMINE KANE (LAMINE)🎤

Sac au dos, je me suis assis près de ma mère pour lui dire au revoir et surtout essayer de la rassurer car elle n'est toujours pas d'accord avec mon voyage.

__ Maman, comprends que si je fais ce voyage c'est uniquement pour changer notre vie. Tu t'es toujours battu pour moi alors laisses moi maintenant me battre pour toi car la vie n'est pas facile du tout. Elle est parsemée d'embûches. Je t'aime et je te promets de revenir le plus vite possible, dis-je pour la rassurer mais c'est vraiment peine perdue car elle pleurait énormément.

__ Tu vas trop me manquer. J'espère seulement que tu sais ce que tu es en train de faire et que surtout tu vas prendre soin de toi même. Maintenant prends cette bouteille d'eau, réplique t'elle en indexant une bouteille posée sur sa commode.

__ Et la bouteille c'est pour quoi ?

__ Tu dois la boire avant de monter à bord pour te protéger. C'est ton oncle Seydou qui me l'a donné.

__ D'accord maman, ne t'inquiètes pas.

Elle m'accompagne par la suite jusqu'à la porte et cette fois-ci sans pleurer. Et c'est bien comme ça car j'ai toujours le cœur gros quand je la vois pleurer.

__ <<Fo dioubelou yalla nafa yiwou yalla dioubelou dome.>> : Que dieu te protège et te bénisse mon fils.

__ Au revoir maman, surtout n'oublies pas que personne je dis bien personne ne doit savoir pour mon voyage. Prends soin de toi maman je t'aime, finis je de dire en prenant la route sous son regard.

Je pars, oui je pars parce que je ne vaux rien dans ce pays. Pourtant j'ai fait des études mais malheureusement cela ne m'a servi à rien. J'ai eu mon bac S avec mention, j'ai galéré plus de 5 ans à l'université mais quand même je n'ai rien obtenu en retour.

Je dois faire ce voyage car c'est ma dernière chance pour réussir dans la vie. Certes, c'est un voyage risqué mais je dois quand même le faire parce que qui ne tente rien n'a rien.

Je dois faire ce voyage pour ma mère, pour Magui et pour toute ma descendance.

Ma mère est une de ses perles rares. Une femme brave, battante, courageuse, une vraie mère poule qui se décarcasse au quotidien pour uniquement nourrir sa famille.

Je me souviens qu'elle se levait tôt le matin et après avoir priée, elle nettoyait la maison avant de prendre la route vers le marché central avec une cuvette sur la tête.

Ma mère vendait des fruits de saison. Elle gérait toute la famille vu la maladie de mon père. Préserver la dignité et la fierté de sa famille la poussait même parfois à travailler comme lavandière pour mettre simplement du beurre dans les épinards.

Mon père Matar est mort il y a deux ans suite à une longue maladie. Ma mère a toujours veillé à ce que je ne manque de rien.

Aujourd'hui, je m'apprête à prendre la pirogue uniquement pour offrir une vie meilleure à ma famille et surtout pour éviter à mes enfants d'avoir le même sort que moi.

Le crépuscule est déjà passé raison pour laquelle je marche dans le quartier Hersent sans me faire voir.

Je suis devant la station et heureusement je vois arriver la voiture qui doit m'amener à Dakar.

J'y monte et à l'intérieur, je trouve le chauffeur et deux autres gars que je salue brièvement. J'entends ces derniers discuter de l'Espagne à peine le démarrage de la voiture.

Puisque je ne veux pas participer à cette discussion, je mets mes écouteurs pour écouter de la bonne musique sénégalaise.

Quand je dis bonne musique sénégalaise, je fais référence à Youssou Ndour, Thione Seck et consorts.

Une promesse perdue Où les histoires vivent. Découvrez maintenant