🌻 Chapitre 4- Souvenirs du Minnesota

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A peine arrivée au salon, je vois ma cousine, toujours sur le canapé mais avec cette fois-ci des écouteurs sur les oreilles en train d'écouter de la musique. Enfin, c'est ce à quoi je pense jusqu'à ce que je l'entende dire:

-Je te rappellerai plus tard... Oui, promis... Moi aussi...A plus.

Avec qui Taylor peut-elle discuter? Ce n'est pas d'une grande importance mais je suis très curieuse de le savoir. A peine a-t-elle raccroché qu'elle m'aperçoit. Elle sursaute.

-Joyce!, s'exclame-t-elle. T'es là depuis combien de temps?

-Eh oh, calme-toi, je viens seulement d'arriver! Qu'est ce qu'il y a? Tu caches quelque chose?

-Dis pas n'importe quoi. Je suis seulement au téléphone avec... un ami.

Ah. Avec un «ami». Ça veut plutôt dire «petit ami», c'est évident. Je décide cependant de ne pas insister. Après tout, ce ne sont pas mes affaires, en plus, on se connait à peine.

Dans ce cas, rien ne m'empêche de faire connaissance avec elle, pour commencer.

Je m'assieds à côté d'elle en tailleur sur le canapé. Taylor me fixe, assez étonnée de mes manières. Je suppose que sa mère lui a appris comment se comporter devant les gens. Sauf que, là, nous sommes entre cousines, et même si nous ne nous connaissons qu'un petit peu, il faut que nous nous habituions de notre présence l'une de l'autre. C'est alors que je remarque l'absence de Pégase.

-Il est où, Pégase? Je ne l'ai pas entendu depuis tout à l'heure.

-Il mange ses croquettes dehors. Comme ça, il sort, et ça lui fait du bien. T'as l'air de beaucoup aimer ce chien, pour quelqu'un qui vient à peine d'arriver, observe-t-elle.

-J'aime beaucoup les animaux, c'est pour ça. D'ailleurs j'avais un hamster dans le Minnesota, Crème Brulée, parce qu'il aimait la crème brulée, j'ajoute avec un sourire nostalgique. Mon amie Sonia, elle, avait un chat, Caramel. On jouait tout le temps avec alors que le petit frère de Sonia n'arrêtait pas de le martyriser, cette pauvre bête!

-Tu avais beaucoup d'amis dans le Minnesota?

-Disons que j'avais pas mal de potes, mais mes meilleurs amis sont Sonia et Thiago. On se connait depuis la maternelle et on a tout fait ensemble. Ils sont comme des frères et des sœurs pour moi. Faudrait que je te montre des photos d'eux.

-Tu devais être heureuse, là-bas, avec eux, dit-elle d'une voix rêveuse.

Un peu que j'étais heureuse! Le Minnesota restera à jamais gravé dans ma mémoire. C'est là-bas que je suis née, c'est là-bas que j'ai grandi, c'est là-bas que je me suis fait les meilleurs amis du monde, c'est là-bas que j'ai malheureusement perdu mes parents, c'est là-bas que ces derniers ont été enterrés... Le Minnesota fait à présent partie de moi. Et rien ne changera ce fait.

Ne voulant pas laisser la mélancolie prendre le dessus, je lance d'un ton joyeux:

-Et toi? T'as beaucoup d'amis, toi aussi?

Elle soupire.

-Je t'avoue que c'est compliqué, ces derniers temps, avec mes amis. J'ai pas envie d'en parler...

-Ah, okay.

Bon, cette première présentation entre cousines se passe... plutôt bien dans l'ensemble, même si j'ai l'impression que Taylor cache des trucs. Mais peut-être que c'est moi qui me fais des films. Ça m'arrive souvent, ce genre de truc.

Taylor jette un coup d'œil à l'horloge d'en face et dit:

-Il est vingt heures et quart. Maman ne devrait pas tarder à rentrer. On pourra manger tous ensemble.

Je me lève et me dirige vers le couloir qui mène à l'entrée.

-Tu vas où?, demande ma cousine.

-Je vais dehors voir Pégase.

-T'aimes beaucoup trop ce chien, maintenant.

Et bah oui, c'est dans ma nature de vite m'attacher aux gens. Et aux animaux. Et à tout ce qui respire d'ailleurs, comme les plantes par exemple.

J'esquisse une révérence (un peu ratée soit dit-en passant) et je lance en imitant la voix d'un bourgeois:

-Je vous prie de m'excuser, ma chère cousine, si mon attachement envers la nature vous paraît quelque peu excessif. Il serait bon de vous rappeler que j'ai passé presque toute la journée enfermée dans une limousine et que j'aimerais, par ailleurs, me dégourdir un peu les jambes avant que Madame votre mère ne me passe un royal savon.

Taylor a du mal à se contenir et éclate de rire.

-T'es vraiment folle, Joyce.

-Je sais, on me le dit souvent.

Et c'est sur ces sages paroles que je quitte la pièce.

Voilà un chapitre un peu plus court pour aujourd'hui!

On est encore dans la phase où Joyce découvre l'immense baraque dans laquelle elle va devoir habiter, et c'est encore loin d'être terminé. De plus, c'est l'occasion pour elle d'essayer de briser la glace avec sa cousine. Que pensez-vous de Joyce, pour l'instant?

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𝐉𝐎𝐘𝐂𝐄 𝐌𝐀𝐑𝐓𝐈𝐍𝐄𝐙Where stories live. Discover now