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Assise sur ma chaise en face de mon bureau, j'ai pris un stylo laissant de l'encre noire couler sur une feuille blanche sans aucun pli presque parfaite. Assemblant des lettres qui formaient des mots pleins d'émotions, ceux qui ne peuvent danser au bord de mes lèvres, ceux qui coulent de mon cœur jusqu'à ma main m'obligeant à noter ces phrases qui résonnent au fond de moi, m'aidant à essayer de surmonter la douleur.

Écrire cette douleur qui a une forme, une texture, une odeur, un visage. Celle que j'appelle papa. Écrire la solitude, cette prison sombre où il m'a enfermé, laissant ce précipice entre moi et lui. Et je crie si fort, mais toujours sans bruit. Mon cœur hurle son nom, mais il l'ignore créant un écart si grand entre nous qu'il ne peut être comblé.
Écrire jusqu'à en avoir mal aux mains, mais peu importe, je suis prête à me casser les doigts pour ne plus garder tout ça en moi encore une seconde de plus.

Je frottais mes yeux contre mon bras pour éviter les larmes qui venaient de se former coulaient et atterrir sur la feuille. Je pris entre mes doigts le morceau de papier mince et rectangulaire et tournais la page. Les précédentes étaient remplies de liquide noir tandis que celle en face de moi était vide, attendant patiemment d'être, elle aussi, remplis de sentiments.

Lou.

All alone Where stories live. Discover now