Bloom T.2

Chapitre 18

Je crois que c'est des cris qui me réveillent. J'ai l'impression de les entendre dans ma tête, ça résonne beaucoup trop fort.

Pourtant au moment où j'essaye de papillonner des yeux je ne vois personne.

—Putain tu fais de la merde! On a les flics au cul c'est pas le moment de trainer ici!

J'ai l'impression... non.. c'est pas possible.

—Oh c'est bon lache moi! Tu voulais que l'emmène chez moi peut-être ?

—T'es qu'un con Ross.

Je me fais violence pour ouvrir les paupières. Impossible. Mais étrangement lorsque je bouge légèrement, le craquement du bois me fait sursauter.

—Si j'étais toi, j'arrêterai de gigoter le bois est plutôt du genre fragile.

Un craquement de poids comme si quelqu'un marchait, et puis... je connais cette voix.

J'agite mes paupières en urgence. Mais merde, qu'est-ce qu'ils ont tous à revenir d'entre les morts?

—Alors..? Je t'ai manqué?

Une queue de cheval parfaite, un maquillage trop prononcé, et cette fois avec une larme sous l'œil.

—Ouai ça doit être ça.

Je bouge encore en voyant mes mains attachées au bar.

—Je t'ai dit d'arrêter, j'ai pas envie que tes mains soient coupés parce que le bois ce sera effondré sous ton poids madame la pyromane.

Elle a raison, en même temps après avoir brûlé un endroit on se doute bien qu'il ne va être tout beau tout rose, les trous dans le bois carbonisé le prouve. Il est tantôt construit, tantôt synonyme de chute accidentelle au rez de chaussée. L'odeur de cramé est toujours là d'ailleurs, maintenant que je suis réveillée, je me rends compte qu'elle imbibe les murs et le parquait.

—Alors? Surprise de me voir?

Sans me retenir je lâche un ricanement.

—Non pas vraiment... ça a toujours été ton genre les coups de putes Mira.

Depuis qu'ils l'ont méchamment dégagé, je n'ai plus aperçu sa présence. Sa présence m'est toujours aussi insupportable, et rien que l'idée de me dire qu'ELLE était avec Ashton tout ce temps, qu'ELLE savait où il était, m'insupporte.

—Mais bon je pensais que t'avais plus de race que ça quand même.

Bon, peut-être que je devrai reprendre le guide du bon otage. J'ai oublié ma peur a l'instant où j'ai vu Mira. Mais apparemment elle n'a pas oublié que j'étais vulnérablement menottée, et en mauvaise posture. Fermer sa gueule, c'est ça le premier point du manuel.

—C'est vous qui m'avez virer.

Elle s'approche de moi en souriant, comme si elle savait où marcher, où les planches sont les moins sensibles. Je la regarde avec attention, n'importe lesquels de ces planches pourraient s'effondrer. Elle se glisse jusqu'à ma position, puis en me souriant de toute ses dents, se baisse à ma hauteur. Salope. On dirait bien qu'elle n'a pas changé elle.

J'essaye de ne pas grimacer lorsqu'elle attrape les cheveux de sa main.

—Mais bon.. évitons de DÉterrer certains mauvais souvenirs.

Je ne sais pas pourquoi elle insiste à ce point la sur ce mot, mais lorsqu'elle me caresse la joue, je sens bien que je vais prendre cher.

—Je rigole!

Elle me frappe au visage, et alors que j'essaye de riposter, mes menottes me rappelle à l'ordre. Putain de pute de merde. Donc nous y revoila, évidemment il fallait que ça m'arrive une deuxième fois, vu ma chance.