Histoire et Poésie

La course contre la maladie

La course contre la maladie.

Je peine à respirer, mais je ne m'arrêterais pas pour autant. Certains pensent que c'est une course contre la montre, moi je pense qu'au contraire, elle est une course contre la vie. Se maintenir en forme, prévenir des risques, contribuer à une collecte de fonds, se muscler, prendre l'air, être entouré, tout fait partie d'une course, mais également d'un semblant d'esprit sain.

Cela fait bientôt une heure que mes pas ralentissent, que mes concurrents me dépassent le sourire aux lèvres. Ils sont si fiers de battre leurs propres records, leurs capacités de vitesse et de souffle maitrisé. Moi je suis simplement fier de participer, même si cela indique marcher pour pouvoir la finir.

Non, je n'arriverais pas dernier. Du moins, je l'espère. Il est évident que je ne parviendrais pas non plus au podium, tout ce dont je désire, c'est finir par passer cette bande blanche, voir mes proches stupéfaits de mon parcours.

Les points de côtés de plus en plus douloureux, je m'efforce à poursuivre, à accélérer. J'aimerais donner le meilleur de moi même avant la fin. Les jambes dures, mon regard transpirant, mes quelques cheveux restants dans un état pitoyable, je ne céderais pas.

Je peine à respirer. Mon peu de souffle restant se saccade et m'entraîne vers la chute, peut être qu'au finale j'ai été trop gourmand, trop rêveur, je n'y parviendrais pas. Mes poumons me font mal, mon cœur bat beaucoup trop vite, j'ai l'impression de suffoquer tout en avançant.

Je peine à respirer. Mon regard se focalise sur cette ligne d'arrivée, je ne sens plus mes jambes, je ne sens plus mon corps, dans un élan, je me mets à courir plus vite, je veux finir en beauté, peu importe ce qu'il en coûte.

- Je l'ai fait. J'ai... J'ai réussi !

Arrivé à finir cette course, à cet objectif que j'ai voulu réaliser avant de mourir. J'ai réussi à sourire, à être heureux et fier de moi une dernière fois.

Oui, j'ai réussi.

Un sourire vers ma famille, un sourire pour cette cause, un sourire pour moi même, et un dernier sourire, avant mon dernier souffle.