Duel au regard

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Un homme encapuchonné et entièrement vêtu de noir apparut comme par magie dans la rue sale. Aurélie sentit une sueur glaciale dégouliner dans son dos. Les poils de sa nuque se hérissèrent. Son souffle court et irrégulier, était la seule chose que son esprit parvenait à capter.
L'homme esquissa un sourire, sous sa capuche. Ses dents étincelèrent dans l'ombre.
- Alors, tu m'invites, finalement ?
Sa voix profonde et gutturale fit frémir la jeune fille. Ce fut son ton, d'une ironie tranchante, qui lui fit relever la tête.
- Qu'est-ce que tu me veux, vraiment ?
La silhouette s'approcha d'un pas. Aurélie recula sur le perron. Un autre pas. Une autre tentative de fuite vers l'arrière. Aurélie regrettait sa décision de rencontrer l'expéditeur des lettres. Pourquoi avait elle fait cela ?
- Je te veux toi, très chère Aurélie. Toi et toi seule. Toi tout entière.
La gorge d'Aurélie se noua.
- Pour... Pourquoi moi ? bégaya-t-elle.
L'homme effectua deux enjambées rapides. Aurélie se colla à la porte du palier, faite de bois sombre. Sa main tâta la poignée, se referma dessus.
- Parce que tu es ma promise. Nous sommes liés, Aurélie. Rends-toi à l'évidence !
Aurélie secoua la tête. Son visage était d'une pâleur cadavérique. La peur lui déchirait le ventre, lui tordait les tripes. Son estomac fit un looping quand la silhouette ne se trouva plus qu'à un mètre d'elle. Son souffle brûlant faisait virevolter ses cheveux soyeux. Il sentait la menthe et la citronnelle. Aurélie distingua ses traits. Petits yeux noirs perçants, bouche étirée en un rictus cruel, cheveux d'une noirceur charbonneuse, teint d'une pâleur mortelle.
- Aurélie, devient mienne. Soyons réunis, enfin.
Il combla la distance qui les séparait. Aurélie abaissa la poignée de la porte alors que l'homme la dominait de deux bonnes têtes.
La porte demeura close.
Aurélie était piégée.

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