La Prophétie des Anges 2.Brisés

PROLOGUE (inédit sur Wattpad)

ZEKE : "Une [douloureuse] histoire de retour en arrière"

— Zeke ?...

Une main douce et fraîche caresse mon visage brûlant. Je lutte pour sortir de mon trouble, redresse la tête et plonge dans de magnifiques prunelles vertes. J'esquisse un sourire las et caresse doucement le creux de sa joue.

— Tu ne peux pas être là.

— Il fallait que je trouve un moyen...

Je savoure ses bras autour de mon cou, son corps blotti contre le mien, surpris que tout semble si réel.

— Comme tu me manques, avoué-je.

Elle glisse ses doigts dans mes cheveux et me tend ses lèvres dans l'attente d'un baiser que je suis incapable de lui refuser. J'en ai le souffle coupé. Ce lien qui nous entoure est indéfinissable, unique. Il me donne la force de tenir, de me battre pour nous deux. Je sens sa présence quelque part en moi, toujours là, rassurante et sereine.

D'une certaine façon, si les Forces Supérieures permettent une telle osmose, c'est que notre amour est loin d'être un sacrilège. Il est juste magnifique.

Méa...

— Je veux que tu reviennes, murmure-t-elle contre mon cou.

— Je sais.

J'essaie de la réconforter le mieux possible, mais Hannah a fait du chemin depuis notre rencontre. Je ne vais pas lui mentir, lui promettre que tout ira bien.

— J'ai peur, avoue-t-elle dans un souffle.

Que répondre à cela ? L'avenir reste plein d'incertitudes. Je resserre mon étreinte en silence et tente de lui insuffler un peu de ma force.

— Tu dois te battre, Hannah. Ne lâche rien.

À mesure que je lui parle, elle devient évanescente, m'échappe, me glisse entre les doigts.

Non !

— Hannah !

Elle s'éloigne en affichant une tristesse qui me bouleverse. J'ai peur qu'elle disparaisse à nouveau comme à chaque fois que je rêve de nous. Seulement là, c'est différent. Je sens autre chose, comme une tension, un avertissement pour l'avenir.

— Bientôt il sera trop tard.

Une auréole rouge sombre apparaît sur sa robe immaculée et ne cesse de grandir. Je me précipite sur elle afin de lui porter secours, mais elle n'est plus là. Je sens seulement un souffle sur ma joue et un chuchotement dans la pénombre.

Vite... Reviens-moi.

Fou d'inquiétude, je ne retiens plus ma rage et hurle à pleins poumons avant d'envoyer mon poing cogner contre le mur de givre. Je hais cette cage qui me maintient loin d'elle et par-dessus tout, je déteste avoir été privé de mes dons, de mon libre arbitre.

Quelques gouttes d'eau tombent sur mes bras, mes épaules et attirent mon attention. Je m'oblige à lever la tête, puis me fige en apercevant un ciel pluvieux.

Qu'est-ce que...

Je me tiens sur une falaise escarpée et aperçois une bataille qui fait rage en contrebas. Je sens d'ici l'odeur du sang qui se mêle à celle de la sueur et les relents de mort qui supplantent tout.