CHAPITRE 8 : LENA

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Chapitre 8 : LENA

J'ai failli me faire prendre.

Putain.

J'ai bien manqué de me faire avoir comme une débutante ! Il m'a totalement pris par surprise en m'embrassant comme ça. Et le pire, c'est qu'il embrasse bien, ce connard. J'ai l'impression que mes lèvres brûlent encore de notre baiser. Ça avait le goût amer et fort de l'alcool et la saveur acide et fruitée du citron. Si ça avait duré quelques secondes de plus, je ne sais pas ce qui aurait bien pu se passer...

Par chance, j'ai réussi à le repousser et je pense qu'il se souviendra longtemps de la claque que je lui ai donnée : j'ai encore mal à la main. Je la secoue pour faire disparaître la douleur. J'aurais aussi bien pu lui décrocher un crochet du droit (juste pour le plaisir de lui montrer ce que j'avais appris dans mes cours d'auto-défense), mais je dois tourner avec Lance demain, alors en dépit des effets de la tequila sur mon organisme, il me restait assez de bon sens pour ne pas lui faire un œil au beurre noir. Il ne faudrait pas abîmer sa belle gueule avant le tournage. Léa me tuerait.

Je n'arrête pas de repenser à Lance et à notre baiser durant tout le trajet pour rentrer chez-moi. Heureusement que Lance ne m'a pas raccompagnée ! Cela dit, son offre était gentille... je l'ai mal pris parce que j'étais énervée par plusieurs autres de ses actions et par sa personnalité en général. Si ça avait été quelqu'un d'autre, il est possible que j'aie pu accepter qu'il me raccompagne, mais toujours pas de coucher de le premier soir. Outre le fait que les one night stand ne me font physiquement et émotionnellement plus rien, je n'ai pas envie qu'un gars croit qu'il suffit de payer l'addition et de marcher avec moi jusqu'à mon appartement pour pouvoir me mettre dans son lit, encore moins quand il s'agit de Lance.

J'ouvre la porte de mon appart et je m'engouffre à l'intérieur. Sans prendre la peine d'ouvrir la lumière, je marche façon zombie jusqu'à la salle de bain pour me démaquiller et me brosser les dents. J'engloutis un verre d'eau et je gobe un cachet d'aspirine en espérant que ce soit suffisant pour me sauver d'une gueule de bois au matin. Il est tard et je n'ai même pas l'énergie de prendre ma douche. J'ai la tête dans le coton et l'univers entier semble lentement tourner autour de moi. Je me déshabille en vitesse et me jette sur mon lit.

Quelle journée ! Je ne sais pas si j'arriverai à fermer l'œil cette nuit. Trop de trucs tournent en boucle dans ma tête : Lance, le tournage de demain, Lance, les accessoires à préparer, Lance, les prochains castings pour Femina, Lance, la paperasse dont je dois discuter avec Léa et... encore Lance. J'ai envie de hurler ! Pourquoi est-ce qu'il ne veut pas sortir de ma tête, celui-là ? Bon sang... je l'ai rencontré seulement ce matin, c'est un connard arrogant et macho... puis on a échangé un seul baiser. Au fond, un baiser, qu'est-ce que c'est ? Ce n'est rien du tout ! Ça ne veut rien dire ! Des gars, j'en ai embrassé des centaines. Il n'y a pas si longtemps, c'était même mon métier.

Si je dois travailler avec Lance plus longtemps, il va assurément me rendre complètement chèvre. J'ai déjà l'impression de perdre le contrôle, alors que c'est seulement le premier jour.

Je gémis, le regard rivé au plafond. Bon, il est temps de mettre un stop au petit hamster qui tourne dans ma tête pour essayer de dormir. Ça ne sert à rien de ruminer tout ça pour l'instant. Le véritable défi commencera demain et je dois être en forme pour être en mesure de tenir tête à Lance.

Sauf que j'ai beau fermer les yeux, je n'arrive pas à sombrer dans le sommeil. En poussant ce qui doit être le millième soupir de la soirée, je tire l'élastique de ma petite culotte et je commence à me toucher avec deux doigts. J'alterne les mouvements contre mon clitoris et bouge les hanches en rythme. Malgré moi, quelques images de Lance – son sourire charmeur, ses grandes mains, un torse que j'imagine bien dessiné ou ce baiser passionné à la saveur citronnée – s'imposent dans ma tête, tandis que mes gestes s'accélèrent. Je sens que j'y suis presque. Le plaisir pulse sous mes doigts. Ça y est ; ça y est... ça y est ! L'orgasme monte en moi, j'ouvre la bouche sans crier et je continue de me masturber jusqu'à ce qu'il se dissolve.

Ça fait du bien.

Je n'arrive pas à croire que j'ai orgasmé en pensant à lui... Il faut dire que, sur le plan physique, je n'ai rien à redire. Si seulement Lance n'était pas... Lance


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