Chapitre 3 : L'auberge du Cheval Fou

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Dimanche matin ! Je me lève en vitesse, m'habille et prend un vieux sac qui trainait et sans réveiller les autres filles du dortoir je rejoins Arthur dans le hall de l'orphelinat. On sort discrètement et on monte à l'arrière d'une calèche qui passait au même moment.

Arthur me regarde en souriant et me demande :

-Alors ?! Où est ce qu'on va chef  ? 

-J'aimerais retourné sur les lieux où les meurtres ont été commis , du moins ceux qui nous sont accessibles. 

- On commence par lequel ? L'une de ces vieilles ruelles sombres et étroites ou alors sur le marché ?!

-Aucun des deux ! On va dans l'auberge qui se situe à côté du boulanger. Je veux voir si je peux capter des souvenirs. 

Une fois arrivés , nous sommes descendus rapidement avant que le cocher nous remarque et nous fasse payer la course.

 Puis nous sommes entrés dans l'auberge Du Cheval Fou. Je vois le patron nous regarder d'un mauvais œil et cherche une table pendant qu'Arthur va commander de quoi boire. Je regarde autour de moi et constate l'état des lieux. Peu de client, seulement deux serveuses pour le service, quelques fuites d'eau et un bâtiment qui devient insalubre. Mes pensées sont arrêtées quand mon cher ami revient  avec deux verres d'eau qui ont une drôle de couleur.

- Je sais pas trop ce qu'il m'a servi le vieux mais je suis pas sûr que ce soit buvable ! J'image pas la bouffe ! Moi qui voulais manger autre chose que les vieilles soupes aux oignons de la cuisinière de l'orphelinat. 

-Tu te rappelle qu'on est pas venu pour leur cuisine mais pour le macchabé qui a été retrouvé il y a quelques semaines.

-Je sais, je sais ! Mais rien n'empêche de joindre l'utile à l'agréable ! Quoi que l'agréable vient soudainement de disparaître. T'as vu le regard qu'il m'a lancé et puis les serveuses elles...

Je perds le fil de la conversation et me concentre sur les clients. Ce sont essentiellement des personnes d'un certain âge  et qui n'ont pas l'air de rouler sur l'or. Avant cette auberge était réputée pour accueillir une grande diversité de voyageurs et pour sa qualité de service. Mais depuis  l'assassinat d'un client, elle a perdu de sa superbe. Les employés ont démissionné les uns après les autres. De plus maintenant les visiteurs ont trop peur de subir le même sort que ce marchand de tissus il y a cinq semaines  alors ils vont dans les établissements voisins. De ce fait, seul les habitués sont présents.



Mes réflexions sont encore une fois interrompues par Arthur qui s'exclame :

- Enfin bref ! J'ai posé quelques questions au patron et comme tu le sais personne ne me résiste. Il ne voulait pas vraiment entendre parler de toute cette histoire. Normal tu vas me dire, à cause de tout ce remue ménage il a perdu sa clientèle.  Mais en fait c'est surtout parce qu'il a peur ! De quoi je ne sais pas ! Peut être qu'il a vu notre Grenouille ?!  Enfin tout ça m'a donné soif, donc à la tienne !

Et avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il prend son verre et le boit d'une traite pour ensuite en recracher  tout son contenu.

-Beurk ! C'est pas vrai ! J'avais oublié que ce liquide inconnu n'était pas buvable !

Je secoue la tête amusé par ses pitreries.  Et après qu'il ait fini de râler je lui demande :

-Quelle est la chambre où c'est arrivé ?

-Premier étage, deuxième porte sur la gauche. On y va ?

-Bien évidemment !

Pendant que le patron est occupé a discuté avec l'un de ses rares clients, on se lève  et on rejoint discrètement le premier étage puis on entre dans la pièce en question. Bien évidemment il n'y a plus aucune trace du crime ou de ce qui a pu se passer mis à part quelques tâches de sang sur le mur. Pendant qu'Arthur se dirige vers la fenêtre je passe ma main le long du mur en question. 

Et en quelques secondes je me retrouve cinq semaine  plus tôt.  Devant moi se tient un homme d'environ trente ans comptant ses sous. Le marchand ! Il se lève et me passe au travers pour aller chercher sa bourse qui se situe sur la commode derrière moi et retourne ensuite à son bureau. Mais dès qu'il s'assoit une ombre  surgit  de la fenêtre. J'aperçois un éclat de lumière vif qui se précipite sur l'homme en face de moi. C'est rapide, net,  précis. Le pauvre homme n'a pas le temps de réaliser ce qu'il lui arrive qu'il tombe déjà raide mort sur le plancher.  Au même moment, la porte de la chambre s'ouvre sur le patron de l'auberge, un visage effaré,  des yeux reflétant une peur des plus profondes. L'ombre lève la tête, le regarde et s'en va sans un mot. 

Je cligne des yeux et me revoila dans le présent. 







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