Suite à la mort de son frère jumeau, James, qui durant cette tragédie avait dix-huit ans, décide de quitter à jamais les États-Unis. Trois ans plus tard et amoureux, il brise sa promesse et foule à nouveau, le sol américain, accompagné d'Andrea, sa...
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🎧 Chanson à écouter : Feel It de Michele Morrone. 🎧
" Toujours du plaisir n'est pas du plaisir"
Voltaire.
Hampton, État de New York (Mercredi 27 Juin 2018)
À sept heures trente.
Le lendemain, je me réveille dans mon ancien lit. Pas de James à l'horizon, mais Beth qui dort à poing fermés à mes côtés. Avec précaution, je m'extirpe des draps et me dirige vers la salle de bain. Je note avec surprise que j'ai un pyjama et non ma robe de la veille. Mon organe vital tambourine dans ma poitrine à l'idée que ce soit James qui m'est déshabillé. Je secoue la tête.
Impossible. Il n'oserait jamais faire ça sans mon consentement. Ça a dû être Beth.
Soulagée, je me dirige vers ma baignoire. J'ouvre l'eau chaude et attends. Le bruit de l'eau m'apaise. Un sourire soulève le coin de mes lèvres. À pas comptés, mon esprit vogue jusqu'à la soirée d'hier soir. Les fossettes de James, ses touchers, son regard intense, ses caresses et sa voix cajolent mon cerveau.
Grâce à lui, j'ai passé une soirée merveilleuse, songé-je avec une moue radieuse avant que l'image d'Andrea bourgeonne dans ma tête.
Son rire démonique agrémenté de son expression luciférienne m'entaille l'esprit.
« Et si on lui montrait pour vérifier ce qu'il dit ».
Mon rythme cardiaque s'affole. Ma main effleure un instant mon bas ventre, là où il a laissé l'une des pires cicatrices de ma vie... Des images de lui, sur moi, le jour de mon anniversaire, une lame à la main, déchiquettent mon cerveau.
« C'est ton anniversaire aujourd'hui, je vais t'offrir un cadeau inoubliable ».
Je revois son visage s'animer de cette lueur lubrique. Sa langue caresse ses lèvres avant qu'il relève mon vêtement. Je n'ai cessé de l'implorer d'arrêter, tout ce que je recevais, c'était ses gifles et ses coups de poings.
« Tu vas voir, tu vas aimer ça, comme moi j'adore te voir souffrir »
Sans crier gare, il me plante la lame en dessous de mon nombril et me marque. J'ai hurlé toute ma douleur jusqu'à évanouissement. Lorsque je me suis réveillée, des milliers de piqures ont rongé mon ventre.
Instinctivement, mes doigts effleurent les lettres sur ma peau. Des larmes m'embuent la vue. Je ne tente pas de les retenir. À l'instar de ce jour-là, je laisse toute ma souffrance se déverser. Aucune importance qu'il me frappe encore. La douleur de mon ventre est mille fois pire que tout ce qu'il a pu me faire avant. Mes pieds se meuvent. Sans m'en rendre compte, je recule avant de me heurter à la vitre de la douche italienne. Mes jambes se flageolent. En peu de temps pour le dire, mes genoux se fracassent au sol. Une brûle m'irradie l'être. J'y fais aisément abstraction, bien trop obnubilée par ce souvenir qui me corrode de l'intérieur.
