02. Alcool rime avec paroles

941 19 27
                                    



« Être fort, c'est sourire dans un moment ou l'on a envie de pleurer... »


::::::::::::::::
18h04

    
                             Onze ans en arrière...

Résidence Moretti, Rome, Italie



Layana

— S'il te plait ?! le supplié-je en faisant une moue de bébé.

Il ne veut jamais jouer avec moi en ce moment, je ne comprends pas pourquoi,

Avant on jouait tous les jours ensemble pourtant.

Je patiente face à lui, priant intérieurement pour qu'il accepte. Je m'ennuie moi ! Il semble réfléchir puis finit par souffler :

— Bon, d'accord, mais seulement une heure, j'ai une dissertation à corriger !

Je ne perds pas une seconde et cours sauter dans ses bras. Il paraît surpris mais finit par me rendre mon étreinte et laisse échapper un léger sourire, mais que j'ai tout de même vu !

Il m'a manqué !

— C'est toi qui comptes ! m'écrié-je sans attendre de réponse.

Je cours en direction du couloir et secoue vivement la tête. Mince, je n'ai pas pensé à la cachette. Où est-ce qu'il ne me trouvera pas ?

La maison, enfin maintenant nôtre maison depuis quelques semaines, est très grande, il y doit y avoir beaucoup de cachettes.

— SOIXANTE, CINQUANTE-NEUF, CIQUANTE-HU.....

Les secondes défilent et je n'ai toujours pas bougé du couloir. J'essaie de me concentrer mais- je sais : la cuisine !

Mais oui, je suis bête, pourquoi je n'y ai pas pensé avant ?

Personne ne se douterait que quelqu'un se cache dans les placards à gaufres. A moins d'être un taré.

Bon, c'est peut-être le cas de mon frère...

Tant pis, je n'ai plus le temps de toute façon.

Je me précipite vers les escaliers et les descends en trombe, manquant de trébucher à plusieurs reprises. J'avance vers la cuisine et pousse la porte de celle-ci. Manque plus qu'à trouver un placard assez grand pour y accueillir mon petit corps.

Trouvé.

A ma droite, collé au lave-vaisselle, il est grand et  fermé. Il est assez inaccessible à cause des nombreux sacs qui s'y trouvent juste devant.

Parfait, il ne se doutera pas une seconde que j'ai déplacé tous ses sacs.

— TRENTE ET UN, TRENTE, VINGT-NEUF.

La voix de mon frère au loin ne fait qu'aggraver mon stress.

A grandes enjambées, je me dirige jusqu'au placard et essaie de faire au plus vite pour déplacer tous les sacs, et, heureusement, ils ne sont pas si lourds qu'ils en ont l'air. Après les avoir poussés, je me faufile à l'intérieur du placard et, avant de refermer la porte, j'essaie tant bien que mal de réorganiser les sacs de façon à ce que personne ne pense que quelqu'un est passé par là.

Je ramène mes genoux à ma poitrine et patiente, jusqu'à ce que je sois déclarée vainqueur. Le bruit de claquement de porte résonne et, d'après les voix, je comprends que papa et maman sont rentrés.

Cartello NemicoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant