Mon objectif : TOI ! (Tome 1) - Roman - TERMINÉ

Chapitre 14 : La soirée de Marc. Partie 1

Jordan est vraiment bizarre depuis mercredi soir.

Ce matin on travaillait ensemble, mais comme je viens de le dire, il était bizarre, il ne faisait que me regarder comme pour me percer à jour sur je ne sais quoi. Je ne sais pas s'il est jaloux du fait que j'ai quelqu'un en vue et que lui n'a toujours pas de copine, alors que je soupçonne clairement qu'il veut plaire à quelqu'un.

Ou alors, il doit penser aux regrets qu'il aura quand on ne couchera plus ensemble. Si c'est ça, je le prends comme un compliment. Cela veut dire que je suis un bon coup.

Bon, trêve de plaisanterie, ce soir c'est sur Marc et sur lui seul que je vais devoir me concentrer même si avec Paul, on va jouer aussi ensemble. Je suis devant mon miroir, rayonnante comme jamais dans ma belle robe à cent trente euros, la robe la plus chère que je possède. Mes cheveux sont ondulés, retenus par une jolie pince sur l'arrière de mon crâne et deux petites mèches folles viennent encadrer mon visage.

J'ai cependant emprunté des escarpins à ma mère, nous faisons la même pointure. Encore un point qui permet de faire de belles économies. Je sens que cette soirée va être un sans faute, car je me suis préparée à la perfection sans que rien n'entrave mon projet coiffure ou maquillage. Maintenant j'attends Paul.

On a échangé nos numéros de téléphone à la cafétéria quand Marc n'était pas à table avec nous. Ambroise m'a sèchement dit qu'elle pouvait très bien me le donner en privé quand nous étions sans les garçons. Je ne comprends plus son comportement. Elle semble contente que je me rapproche de Marc, mais pas des procédés pour y parvenir.

Je reçois un texto de Paul, il est en bas. Je dis au revoir à Charlie et ferme l'appartement. Je fais super gaffe en descendant les escaliers. Je ne voudrais pas me vautrer ou trouer ma robe.

Il se promène en Audi, c'est mieux que la Fiat d'Ambroise. Je n'ai jamais demandé le niveau de "richesse" de Paul à cette dernière d'ailleurs. Sa maison n'est pas repérable sur Google comme celle de Marc. Dommage. Du moins je peux le questionner. J'adore interroger les gens !

— Hey, dit-il en déverrouillant la portière.

Je sens son regard sur moi. Ça se confirme, ce soir je suis canon, je vais tout déchirer ! Je le regarde avant de lui taper la bise. Il a mis un beau costume. Je valide.

— Sympa ta robe, tu es pile dans le thème.

— Merci, je trouve aussi qu'elle me va comme un gant. Pas mal ton costume !

Il me fait un clin d'œil. Il a peut-être du charme finalement, je pense soudain. Il démarre sans en faire trop et nous prenons la route. Pour amorcer mon questionnaire, je décide de la jouer fine, je commence par m'intéresser à sa caisse, plutôt pas mal.

— Cool ta voiture, un cadeau de tes parents ?

— Oui, pour l'obtention de mon permis.

— Quelle chance, comme tu as pu le voir, moi je n'ai pas de voiture, c'est un peu galère niveau financier chez moi. Ça se passe comment de ton côté ? Tu es aussi fortuné que Marc ?

Je sais très bien que non, mais c'est un point de comparaison. Je pense qu'il se situe au-dessus du niveau de vie d'Ambroise, qui vit de manière modeste, classique dans une maison de 120 m², mais très loin du standing de la maison de Marc.

— Oh non, dit-il en rigolant. Mais disons que je n'ai pas à me plaindre. J'ai une grande maison, un train de vie sympa.

J'avais raison, qu'est-ce que je suis forte pour cerner les gens, sauf Marc et Jordan en ce moment.

— Je vous envie.

Silence, j'attends quelques minutes avant de demander :

— Vous dansez aux soirées que Marc organise ? Je veux dire garçons et filles, comme à l'époque ?

Je n'ai pas du tout pensé à ça. La catastrophe.

— Bien sûr, il y a des danseurs hors pair parmi les élèves du bahut.

Mon Dieu, à part les slows, je ne sais strictement pas danser.

— Si c'est le cas, tu voudras bien être mon cavalier ?

Je vais être un max collé à Marc, mais je dois aussi le rendre jaloux, alors...

Il tourne la tête en souriant et acquiesce. Je ne lui dis pas que je pourrais avoir tendance à lui écraser les pieds une bonne dizaine de fois. Nous ne sommes plus qu'à quelques minutes de la maison fantastique de Marc. Je commence à stresser. C'est la soirée de ma vie, celle que je dois réussir à tout prix.

On est un peu en avance, comme je l'avais demandé à Paul. Il y a en plus des voitures des parents et de celle de Marc, deux autres voitures. Oui, j'avais aussi repéré les voitures de cette famille, lors de mes observations furtives de l'endroit. Je me demande donc qui peut être là une demi-heure en avance.

De mon côté, j'ai anticipé notre arrivée. Dans mon sac j'ai mon shaker et des recettes que j'adore réaliser. Je voudrais que Marc les goûte en avant-première, qu'il en tombe raide dingue et qu'il me déclare meilleur que son mixologue. C'est ça notre excuse.

En réalité, je veux qu'il me voie fendre sa salle de réception, les yeux seulement sur moi et sur le garçon qui m'accompagne. Je veux passer un peu de temps en privilégié avec lui avant que tout le reste du bahut n'arrive et ne l'accapare !

Je n'avais jamais vu la demeure de mon cher et tendre en pleine nuit. C'est splendide, il y a des spots partout. Impossible de se cacher dans le jardin ! On emprunte l'allée goudronnée jusqu'à la double porte battante de l'entrée, sous un magnifique porche. Je rêve déjà d'y venir chaque week-end pour lui rendre visite, faire l'amour, regarder des films et me baigner dans sa piscine.

Même la sonnette est incroyable, on se voit carrément dedans. Je laisse le soin à Paul d'appuyer sur le bouton chromé, après tout il est déjà venu et moi non. Cependant, je me place devant lui pendant qu'on attend qu'on arrive nous ouvrir. Il faut que j'arrive en première, ultra fabuleuse devant Marc. Je prie pour qu'il soit subjugué. On patiente quelques instants, qui me paraissent de longues minutes.

La maison est grande, j'imagine que Marc doit traverser en ce moment même toute sa demeure pour venir à notre rencontre.

— Ne stresse pas comme ça, je te signale qu'il y a des caméras partout, me dit Paul en riant.

— Et tu penses qu'on nous entend ? dis-je en chuchotant et en essayant de repérer les caméras.

De loin je n'avais jamais fait attention à ce détail. Mon Dieu, heureusement que je ne suis pas venue souvent et que j'étais semi-déguisée et assez loin. La honte sinon, j'aurais même pu être coffrée par les flics, une harceleuse, une voyeuse, stalkeuse, et tout le tralala.

J'entends des pas. Des talons plus précisément. Mon Dieu ! Les voitures de ses parents sont là. C'est donc sa mère qui vient nous ouvrir ? Je sais que Marc semble très bien s'entendre avec sa famille. C'est aussi normal qu'ils assistent à cette fête, c'est chez eux. Mais je n'avais pas prévu de la rencontrer ce soir ! Je n'ai préparé aucun discours.

Ma robe est ultra sexy, tout le contraire du style vestimentaire de la famille, plutôt coincé chic. J'ai envie de me frapper la tête contre le mur de pierre de la maison. Restons calmes !

Le bruit de pas se fait plus rapproché. C'est à cent pour cent une femme qui s'avance. La poignée s'abaisse. Je suis parcouru d'une bouffée de chaleur.

Je plaque un joli sourire à mon visage. La première impression auprès de ma belle-mère doit être la bonne. Surprise, sa mère fait carrément vingt ans de moins. En fait, non. Mon sourire disparait et je sais qui est la jeune femme, fine et grande devant moi, vêtue d'une robe rouge à en couper le souffle. 

Monica.

📖📖📖📖

Hello ! 😊

Aie aie aie MONICAAAAAAAAAAAAA est là ! Que va faire notre héroïne ? 😂👀

Merci de me suivre sur cette histoire venue à la base d'une pure connerie lol