The Cards

Chapitre 1

Il fait sombre, je ne distingue rien. Où suis-je ? J’essaye d’appeler à l’aide mais aucun son ne sort de ma bouche. La panique commence à me submerger et je me force à faire des respirations comme ma mère me l’a appris. Je ferme les yeux et prends une grande inspiration, je m’arrête trois secondes, j’expire un bon coup. Inspiration, expiration. Inspiration, expiration. Ma panique retombe, je réouvre les yeux.

La soudaine luminosité m'aveugle un instant et je prends du temps pour m'y habituer. Je me rends compte que je ne suis plus dans ma chambre. Le plafond auparavant gris est désormais ouvert, me laissant apercevoir un ciel bleu clair, parsemé de nuages contenant toutes les nuances de blanc et de gris possibles et inimaginables. Je descends de mon lit et me dirige vers ma porte. Je l'ouvre et c'est avec un certain étonnement que je découvre que je suis entourée d'arbres immenses, au feuillage dense et luxuriant.

- Ouah, m’exclamai-je, c’est magnifique… Par contre, je ne sais toujours pas où je suis. Je ne connais pas d’endroit comme celui-ci.

Je prend le temps d'admirer cette magnifique forêt. Le soleil ardent qui perce à travers les feuilles d'un vert émeraude et qui me réchauffe la peau chaleureusement. L'épaisseur des troncs qui, étrangement me réconforte, l'herbe qui se ploie doucement au gré d'une légère brise. Cet endroit est le paradis, me dis-je.

Au son d'un bruit inconnu, je me retourne vivement et je remarque qu'un attroupement de personnes se dirige dans ma direction. Je les regarde attentivement, espérant trouver un indice sur ce qui se passe, malheureusement, ils sont trop loin pour que je puisse voir quoi que ce soit.

Je décide de m'avancer pour mieux comprendre la situation quand je vois des lances et des épées au bras de certains inconnus. Attends, des lances et des épées ?! Mais c'est quoi ce rêve ? Ça n'a aucun sens ! Le régiment s'approche de plus en plus de moi et je me précipite derrière un arbre le plus vite possible de leur qu'ils ne me voient. Même si c'est un rêve, on ne sait jamais. Et puis, c'est un rêve sacrément réaliste que je fais !

J'examine soigneusement les nouveaux arrivants. Il n'y a pas uniquement des hommes, des femmes sont également présentes. Je me demande bien où ils vont comme ça. Le convoi passe tout près de ma cachette improvisée mais, heureusement, ils continuent leur chemin sans me voir.

Au moment où je pensais partir, je sens une main agripper mon bras avec force et le retourner pour me bloquer contre l'arbre. J'essaye de me dégager mais la poigne est trop forte. L'assaillant est dans mon dos et je ne peux me retourner pour le voir sans me casser casser le bras -ce qui entre nous, n'est pas très agréable. Je me fige et essaye d'identifier du coin de l'œil la personne qui me retient ainsi. Je ne peux qu'apercevoir une boucle brune caresser ma joue, ce qui franchement m'horripile énormément ! Mon agresseur attend que le reste de la patrouille disparaisse dans les tréfonds de la forêt pour me relâcher. Je me retourne aussitôt et lui assène un coup de poing digne de ce nom.
L'homme -car c'en est un- émet un léger grognement suite à mon coup. Il se redresse et me regarde avec un air furieux.

- Vous êtes qui ?! m'écriais-je.
- Put*in ! Ça fait un mal de chien ! Je t'ai aidé et tu me remercies en me filant un coup de poing ? Sympa.

Whouah sa voix est étrangement envoûtante, et il est incroyablement beau. Un visage parfait, encadré par de belles boucles brunes et des yeux aussi pur comme la pierre épiscopale. En plus, il doit avoir le même âge que moi.

Je reste pantoise face à ce mec qui me dévisage également. Il faut clarifier une chose. Cette scène n'est, en aucun cas, romantique. J'ai des cheveux bruns ébouriffés par le vent et une peau mâtinée des plus banales. Rien d'extraordinaire qui pourrait faire une scène tout droit sortie d'un roman...