Chapitre 38

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Je la vois s'éloigner encore un peu plus de moi, son corps quitte le mien laissant place à un courant d'air qui me donne un frisson. Je ne peux pas la supplier de rester, je n'en ai plus la force et je me sens tomber. Seul mon regard reste sur sa silhouette qui, dans la nuit s'éloigne assez pour n'apercevoir qu'une ombre presque irréelle, son absence sera ma souffrance, et je pleure parce que je ne peux faire que ça, tombant tout entier, sombrant dans mes plus profonds remords, je n'ai pas eu le temps de...

« Reviens...! »

Elle ne m'entend pas, elle ne me voit pas.

« Je t'en supplie »

Son être s'éloigne encore mais je la reconnais toujours.

« MAMAN ! »

Je crois entendre des rires sinistres tout autour de moi. Et des voix pleines de sarcasmes, de moqueries, pleine d'accusations et de malheurs.

« Elle est partie ahah elle ne reviendra pas, oubli la, c'est trop tard »

J'essaie de me bloquer les oreilles sans succès.

« C'est fini maintenant, tu n'as plus rien »

Stop ! Il faut que ça cesse. Je joins mes genoux à mon corps pour me recroqueviller.

« Ta mère n'est plus là »

Non maman, elle est toujours présente, elle va revenir.

« Elle t'a abandonné ! »

« Non ! »

« Non ! »

Je me relève en sursaut, plein de sueur. Il fait toujours nuit dans la pièce. Je me rappelle que je suis chez moi. Une main attrape mon bras.

« Liam ? Tout va bien ? »

Rosalie.

J'essaie de rassembler mes esprits. Je tente de la rassurer.

« Oui tout va bien, j'ai juste fait un cauchemar »

Je me lève du lit.

« Tu vas où ? »

« Prendre une douche »

Prendre l'air.

« D'accord, à tout à l'heure »

Je ne lui réponds pas et sors de la pièce. L'air entre à nouveau dans mes poumons. Je descends les escaliers pour me retrouver dans la cuisine. Le four affiche 4h 56 du matin. L'ouverture du frigo offre la seule luminosité et je m'empare d'une bouteille de coca que je descends d'un coup. Je récupère mon paquet de clopes dans mon blouson et sors dehors.

La lune éclaire la rue en face de moi. Il n'y a aucun bruit, aucune voiture sur la route. Je m'assoie sur les marches de l'escalier et fume dans le silence. Ce n'est pas la première fois que je rêve de ma mère depuis qu'elle est partie, ça me hante. Après la première, j'en sors une deuxième puis une troisième.

Le sommeil m'a fuit et j'admire le soleil qui se lève à l'ouest. Les premières voitures roulent dans les alentours de 7h et je décide de rentrer à l'intérieur. La maison est toujours plongée dans l'obscurité. Je me dirige vers la salle de bain pour prendre une petite douche. Les idées fusent dans mon esprit et j'aimerai arrêter de penser.

Je rentre dans la chambre pour retrouver Rosalie, toujours endormie dans le lit.

Elle est mignonne quand elle dort.

Le Soleil du Soir - FINIWo Geschichten leben. Entdecke jetzt