Mystification - Mensonges pour un nouveau départ

XIV

 — C'était trop bien ! s'exclame Tess. Pourquoi est-ce qu'on ne va pas plus souvent à la piscine ?

— Parce que Céleste...

La sonnerie de mon téléphone m'empêche d'entendre la fin de la phrase de Zanthéas et lorsque je me précipite vers mon journal, je réalise qu'il me manque une grande partie de mon souvenir. Je sais que j'ai rêvé mais impossible de me souvenir de quoi. Je repense à ma longue discussion avec Konan et je pousse un soupir. Donc... si je ne dors pas assez, ou que je dors mal, il y a des chances que je me souvienne mal aussi ? Plus les jours passent et plus j'en apprends sur mon ancienne vie et la façon dont mon cerveau s'en rappelle petit à petit. Je trouve ça intéressant mais ça n'est absolument pas avantageux. Je jette un coup d'œil à la météo. Encore des températures très élevées... Je sors un débardeur blanc et hésite quelques secondes entre un jean boyfriend et une jupe patineuse. Finalement, j'opte pour le pantalon. Une fois, pas deux. Je vérifie mon sac avant de me rendre dans la salle à manger. Valentina et Nils sont les seuls présents.

— Bonjour, je dis avant de m'asseoir timidement.

— Bien dormi ? me demande Nils et je hoche la tête.

Jusqu'ici, c'était ma pire nuit.

— Je t'en prie, sers-toi. Zanthéas n'a pas cours ?

Je me lève pour préparer mon chocolat chaud sans oublier d'ajouter le miel.

— Si... nous sommes dans la même classe.

— L'année vient de commencer et il repousse déjà son réveil... Tu peux aller le voir s'il te plaît ?

J'acquiesce d'un hochement de tête avant de remonter les escaliers pour m'assurer que Zanthéas se prépare. Je ne veux pas qu'on soit en retard une deuxième fois. Je toque trois coups à sa porte mais rien. Je décide finalement d'entrer et l'odeur qui envahit mes narines au moment où je franchis le pas de la porte me donne envie de vomir. On est loin de l'irréprochable chambre d'Adrian, bien que la disposition des meubles soit similaire. J'allume la lumière et me dirige vers son lit. Il grogne au moment où je le secoue.

— ... On a école.

Je tente de retirer la couette mais il la reprend de force et se couvre avec. Bien...

— Zanthéas, j'essaye d'être plus ferme. Il faut que tu te réveilles. Nous commençons à 8h. Layne sera là dans un peu moins d'une heure.

Je continue à le secouer mais rien n'y fait. Mes gestes sont trop doux. Je prends une grande inspiration avant de commencer à le secouer plus fort.

— Il est trop tôôôôôt.... grommelle-t-il en me poussant légèrement.

Je songe à le laisser se rendormir quand Nils entre.

— Il n'est toujours pas réveillé ?

Je secoue la tête, légèrement honteuse d'avoir failli à ma mission.

— Cet enfant est un paresseux. Attends, je vais te dévoiler ma technique.

Nils disparaît et revient quelques secondes plus tard avec un verre d'eau qu'il renverse sur le visage de Zanthéas. Ce dernier se lève en sursaut.

— Eh ! Putain...

— Jeune homme, le reprend Nils.

— Pardon. Quelle heure est-il ?

— Sept heures moins dix. Nous partons dans quelques minutes alors nous devons être sûrs que vous êtes prêts. Layne vient vous chercher ?

- Je crois...