Chapitre 24

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Huit heures, c'était l'heure qu'il était lorsque je m'étais réveillée ce matin pour accueillir ma mère. Dean dormait encore et je ne voulais pas le réveiller. Ma mère devait me voir seule avant de voir mon copain. Je devais m'assurer qu'elle allait mieux avant de la présenter officiellement.

Copain ? me dis-je.

On va arrêter de tourner autour du pot et assumer non ! me répondis-je.

Pour une fois que ces voix me servaient à quelque chose, il fallait en profiter.

J'attendais ma mère, elle allait normalement arriver d'une minute à l'autre, enfin je l'espérais.

J'essayais de me rassurer le plus possible, en me disant que tout allait bien se passer, que ma mère allait bien se comporter devant Dean et que je ne devais vraiment pas m'inquiéter.

J'entendis une voiture arriver, sûrement ma mère. Je me recoiffai et vérifiai que j'étais bien habillée avant de me diriger vers la porte d'entrée. Cela ne servait à rien, je n'avais pas fait d'effort en deux ans, pourquoi en faire maintenant ?

Ma mère s'approchait de plus en plus de la porte d'entrée et mon cœur, lui, battait de plus en plus vite.

Qu'est- ce qui pourrait être pire que d'habitude ? Rien, tu as déjà tout vécu et aujourd'hui Dean est là si jamais ça ne se passe pas bien, pensai-je.

Ma mère entra dans la maison et je la détaillai de la tête aux pieds. Pas de yeux rouges, aucune odeur d'alcool et elle marchait normalement, tout était trop normal. C'était toujours aussi bizarre, je ne l'avais jamais vue comme ça. Elle n'avait jamais réussi à être aussi normale en deux ans.

Elle s'approcha de moi et je reculai.

– J'ai changé Marine, enfin, j'essaye de changer. Laisse- moi au moins te dire bonjour, s'attrista-t-elle.

– Viens au moins me dire bonjour, me supplia-t-elle.

Elle s'approcha de moi et je restai là sans bouger. Elle me prit dans ses bras, je me laissai faire sans faire aucun mouvement, ne comprenant pas la situation. Elle ne m'avait jamais prise dans ses bras en deux ans.

– Je crois que tu vas me devoir des explications, l'informai-je.

– Je crois que toi aussi. Dean n'est pas là ?

J'avais besoin de parler à ma mère avant de le réveiller. Je voulais encore m'assurer de sa santé.

– Il est encore en train de dormir. La route nous a épuisés.

Elle m'avait épuisée moi, pas lui. Mais il fallait bien que je trouve une excuse.

– Je comprends. Et donc Dean c'est...

– Mon copain, dis-je sans la laisser finir sa phrase. A toi maintenant, tu dois m'expliquer. Pourquoi as-tu l'air si normal ?

Elle m'invita à me poser sur le canapé du salon et s'assit à son tour avant de commencer son histoire :

– Tout d'abord ma chérie, je suis désolée, je t'ai complètement abandonnée. Tu étais en deuil et je n'ai pensé qu'à moi, je ne t 'ai même pas aidée. Si tu savais comme je m'en veux. Quand tu es partie, cela m'a aidée à avoir une sorte de déclic, je ne voulais plus vivre comme ça. Je voulais te revoir et que tu sois à nouveau fière de moi, je voulais retrouver notre complicité. Alors je suis allée voir un médecin pour lui en parler et je suis allée faire une sorte de cure. C'est pour ça que je n'étais pas là hier soir. Alors je sais que je ne suis pas encore guérie et que je vais sûrement rechuter mais je veux essayer. Je veux aller mieux. Et si ça te dérange pas, je t'appellerai si jamais j'ai besoin.

Le combat d'un deuilWhere stories live. Discover now