A travers ces murs

Chapitre 1

Lizea

Il est 7:37 et je me réveille juste avant qu'on vienne le faire. Quelques secondes, après avoir émergé de mon sommeil semi profond, quelqu'un toque à ma porte et n'attend aucune réponse pour pénétrer dans la chambre.

« - Bonjour Lizea, j'espère que tu as bien dormi

- Bonjour, ça va ça va »

Ceci est entièrement faux, malgré le fait d'avoir réussi à me rendormir après cette prise de tension, mes yeux se sont reposé mais je n'ai aucunement l'impression d'avoir dormi ces deux dernières heures.

« - Parfait, tu me passes ton bras?

Je lui tend, machinalement, détestant ce moment où la circulation, jusqu'aux bout de mes doigts, sera coupé et que je sentirais des fourmillements dans la main.

- Dis moi, me demande la deuxième infirmière présente, que veux tu manger ce matin? »

Mon envie de lui répondre "toujours la même chose" me vient à l'esprit mais cela renforcerait le fait que ce ne soit pas la première fois que je me retrouve ici.

« - Du pain et du beurre, si c'est possible ? » Bien sûr que c'est possible, c'est ce que je prend a chaque fois.

Elle hoche la tête et se concentre sur le moniteur où apparaissent les premiers résultats des examens qu'ils me font.

"Parfait", sort la première infirmière de sa bouche et je sens la pression sur mon bras redescendre et je me met, instinctivement, à le masser pour que mon sang circule à nouveau et ne plus sentir cette sensation désagréable aux bout des doigts.

*******

Je me retrouve de nouveau seul entre ces murs presque blanc. Sur la tablette ajustable se trouve mon déjeuner que j'engloutie en peu de temps et je retourne à la seule occupation possible dans cette salle. Dormir.

Dans peu de temps, mes parents arriveront et je devrai, une fois de plus subir un interrogatoire sur l'action de cette nuit.

- Pourquoi as tu fait ça?

- Tu pouvais nous réveiller, nous sommes là pour toi!

- Nous t'aimons, on veut que tu ailles mieux.

Puis viendra le moment où les critiques fuseront

- Tu te rend compte de la frayeur qu'on a eu? A cause de toi nous n'avons pas pu dormir le reste de la nuit!

- Ce n'est vraiment pas possible de vivre avec toi, on ne sera donc jamais tranquille ?

- J'espère qu'il n'y aura pas de prochaine fois car nous en avons marre de tes problèmes à la noix.

- Oh lala la honte quand la famille et les gens vont apprendre ce que tu as fait. Te rend tu comptes de la honte que tu fais à notre famille.

Et ces mots vont me rester en tête pendant des jours, ces mots qui me pousse de jour en jour a en finir, ces mots qui, un jour, m'acheverront pour de bon.

Puis une fois rentré à la maison, les journaux expliquant un énième drame au sein de la famille se multiplirront et je continuerai à souffrir jusqu'au prochain coup que je donnerai.

***********
- Tu ne rentreras pas chez toi. M'annonce de but en blanc l'infirmière qui se trouve devant moi. Nous t'avons prévenu la dernière fois, si tu revenais ici, c'était l'hospitalisation direct et obligatoire. Même contre ton gré, t'es parents ont déjà signé la décharge.

Je fais mine d'être choqué mais cela ne m'étonne pas. Deux choses m'étonnes pas. La première est que j'espérais, au fond de moi, qu'ils oublient ce qui avait été dit la dernière fois et la deuxième, que mes parents aient signé sans prendre la peine de m'en parler même si je n'avais rien à dire.
M'en parler, juste pour le geste.

Je me retourne tout de même vers mes parents, installés a côté de moi, prenant un regard indigné qu'ils soient d'accord pour que je reste ici.

- Pourquoi?

- Pourquoi quoi?

- Comment ça pourquoi quoi? Je retorque, rentrant dans leurs jeux s'ignorant.

- Lizea stop! Fabriques une phrase complète, sujet, verbe, complément !

- Pourquoi avoir accepté de me laisser ici, ça risque de faire scandale dans la presse? Je mine un arc en ciel avec mes mains et je sors d'une fois grave. Lizea Leen, fille du célèbre couple star Matt et Caroline, interné dans un hôpital psychiatrique. Ce que l'on sait et ce qu'on vous dit.

Je me rassoie apres mon cirque et mon visage se referme. Personne ne répond, personne n'ose reprendre la parole et la réunion se finit comme ça.

Une fois tout les papiers signé et mon interdiction de sortir avant 2 semaines fait, mes parents me raccompagne dans ma chambre provisoire et partent.

- Tu sais Lizea, on préfère que ce soit eux qui s'occupe de toi, nous on en est fatigué. Et si ça peut te rassurer, nous avons signé un papier de confidentialité, personne ne sera que tu es là. Ce qui est mieux pour nous. Elle ferme la porte, me laissant avec ces mots qui me dechirent un peu plus.