"L'eau entend et comprend. La glace ne pardonne pas."
Mais la glace fond. Son feu avait eu raison de lui, de ses croyances, de ses convictions, de son cœur même. Elle avait eu raison de son âme.
Il était devenu un cours d'eau, calme, tranquille. Il avait l'impression de voir le monde pour la première fois, dans toute sa farandole de couleurs et de teintes. Il renaissait, quittant sa cage givrée pour offrir son visage au rayonnement chaleureux d'un ciel azuré.
"L'eau entend et comprend."
Le loup est un animal qui est fait pour vivre en meute. Seul il se perd, dans les méandres de son propre esprit. Et il finit par mourir, aux confins du monde.
Le loup est un animal loyal. Et pourtant, il avait quitté sa meute et sa hiérarchie, pour se trouver un nouveau groupe, au combien plus étrange que le précédent.
Et il était là. Avec elle. À ressentir ce qu'il n'aurait jamais dû ressentir. À ressentir ce qu'il n'aurait jamais pu ressentir. Il était un ruisseau agité, mais confiant. Même la nuit semblait lui sourire à présent.
"Mais la glace ne pardonne pas"
Un loup peut être aussi vindicatif qu'un corbeau. Il l'avait appris à ses dépends. Lui, la pousse verte au milieu de la prairie blanche et sèche. Le mince trèfle, fleurit à l'aube du printemps, alors que la neige persistait à l'étouffer. Il était la première pousse. Le roi des trèfles. Arraché à sa terre par la haine canine. Son règne achevé, à peine débuté.
Mais une nouvelle pluie alimentera le cours d'eau, viendra abreuver la terre et offrir sa douceur aux jeunes pousses encore frêles. Le dégel arriverait. Le temps jouerait en leur faveur.
Et alors qu'un tombeau de glace l'emprisonnerait à nouveau loin du soleil, il continuerait de croire en l'avenir. De son palais gelé, jamais il n'oublierait la douceur d'un matin printanier.
L'espoir était une flamme. Sa flamme. Qu'il meurt dans le noir frigorifié, la nuit lui souriait. Que le glacier se referme sur lui, que son étau dessèche ses veines, il n'était pas seul. La lune lui tenait compagnie. Et les étoiles seraient bientôt sa nouvelle patrie.
De la haut, il veillerait sur elle, et sur la flamme qui dansait au creux de sa main.
"Je suis né pour te protéger. Même dans la mort je trouverai le moyen"
Le premier trèfle, dans l'humidité d'un ruisseau et de son cours.
Un loup solitaire, tenant compagnie aux corbeaux.
Une nouvelle lueur, à l'aube d'un nouveau jour.
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Texte commun à celui de Nina. ... Tuez moi ... Tout le long de la relecture, j'ai pas arrêté de penser à la Reine des neiges et, à chacun de mes mots, d'y voir des allusions X). Vraiment, maintenant mon brouillon est jonché de réf du style "blabla quittant sa cage givrée – Libéré délivré !" J'en peux plus... comment réduireà néant son propre texte XD Et à la fin, avec le trèfle, j'aipenséà Kovu dans le Roi lion 2 qui déterre une petite pousse sous les cendres... J'étaisenmode Disney alors que j'y avais pas du tout songé en l'écrivant... ENFIN BREF !
