Chapitre sept - Noah

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Je m'apprête à sortir du bar où je me trouvais depuis un long moment maintenant, et décide de rentrer car il se fait tard, et une longue journée de boulot m'attend demain matin, à la première heure.

Je salue d'un high-five rapide et bref, mes nombreux potes avec qui j'ai passé une agréable soirée et quitte définitivement le lieu avant de sûrement, y revenir demain avec d'autres qui connaissent si bien le lieu autant que moi.

Ce soir, je n'ai pas beaucoup bu, à ma plus grande déception, mais je voulais absolument éviter de me retrouver à nouveau allongé sur le sol complètement saoul et fragile comme je l'étais la dernière fois. Il vaudrait mieux éviter de reproduire la scène de l'autre soir, car cette fois, Romy ne sera pas là pour me sauver et me ramener chez elle pour prendre soin de moi.

Même si je dirais pas non pour passer une nouvelle nuit dans sa chambre d'ami.

En parlant de cette femme, je n'arrête pas de penser à elle ainsi qu'à son regard qui ne cesse de me perturber à chaque fois que je le croise ou que je ne me l'imagine. Dès que j'ai le malheur de fermer les yeux une seule seconde, ce sont les siens qui me parviennent. Je pourrais mentir en disant que cela me déplait, mais c'est bien tout le contraire. Cela ne me dérange, en aucun cas, d'avoir l'image de ses yeux chocolats lorsque j'essaye, par exemple, de m'endormir tard le soir.

J'ignore ce qui est en train de se passer à l'intérieur de moi, mais ces nouvelles émotions me font peur. Car j'ai peur de trahir l'amour que je porte toujours à April et l'oublier, ainsi que notre relation. Comme si j'étais toujours accrochée à elle, à tout ce qu'elle m'apportait, tandis qu'elle a balayé tout ça, aussi simplement que bonjour.

Et ça s'est avéré facile pour elle.

Après tant de mois d'acharnement pour la récupérer, elle et son coeur qui m'a abandonné sans aucun répits, je ne peux pas ignorer tant d'efforts pour une autre femme que j'ai aperçu vaguement et qui m'a sauvé la vie. Mais cette dernière ne me prête clairement aucune attention, même si cela ne change pas vraiment de d'habitude...

J'attrape mon téléphone et décide d'appelle un Uber. Il fait tellement froid ce soir que mon souffle se transforme en fumée dès qu'une inspiration quitte mon corps, ce qui me motive encore plus à me faire ramener chez moi plutôt que de marcher dans ce froid glacial à vous geler les os un par un. Pourquoi se faire du mal et perdre du temps alors qu'on peut faire les efforts à ma place afin de m'emmener chez moi en un clique sur mon téléphone ?

Le rêve.

Alors que je l'attends au point où nous nous sommes donnés rendez-vous après avoir passé commande, je décide de m'asseoir sur ce banc en bois qui semble froid, se trouvant juste à ma droite, au bord du trottoir. Les rues sont désertes à cette heure-ci, et ce n'est pas parce que tout le monde dort. Bien au contraire, si Seattle est vide, c'est parce que tous ses habitants sont tous en boîte ou au bar en train de se bourrer la tronche comme j'aime tant le faire.

Je tente de réchauffer mes mains qui commencent à s'engourdir en les collant contre ma bouche pour y souffler un air chaud, mais rien n'y parvient.

Je n'aurais pas dû sortir qu'avec une chemise sur le dos...

Si je n'ai rien enfilé d'autre, c'est simplement car je pensais que l'alcool que j'allais ingurgité ce soir suffirait à réchauffer mon corps tout entier. Mais il semblerait que je n'en ai pas assez bu. Au moins, je le saurais pour la prochaine fois...

Ce soir, je souhaitais que l'alcool anesthésie mes blessures comme il le fallait mais on dirait bien qu'il n'a pas fait l'effet que je voulais, car non seulement, je souffre à cause d'une femme de mon passé, mais en voilà qu'une du présent vienne s'ajouter à l'équation, malgré mes nombreux efforts pour l'oublier et l'ignorer comme elle sait si bien le faire.

Jusqu'à ce que tu m'aimesWhere stories live. Discover now