Deuil.

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Je vais commencer par la période la plus triste de ma vie. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que ce drame, m'a permis de rencontrer l'amour de ma vie, à 30 ans, mais l'amour de ma vie quand-même.

Quand quelqu'un meurt autour de vous , vous constaterez qu'il y'aura toujours quelqu'un pour vous dire que lui ou elle, à vécu pire, que pour lui ou elle le décès de la personne qu'il aimait est pire que votre propre perte. Il y'aura ceux aussi qui juge le degré de malheur en fonction de l'âge ... Ne brulez pas à l'acide ces gens-là, contentez-vous de les sortir de votre vie.

Chaque perte est différente, chaque perte est tragique, que ce soit mamie de 100 ans ou bébé à 5 mois, et j'en passe !

J'ai omis ceux qui disent : " elle fumait ! Je comprends mieux ! " . Donc quoi ? Elle fumait , elle mérite de mourir ? Ces gens là ne savent pas les souffrances dans lesquels on meurt de ce cancer, de temps d'autres aussi. Car en France, à mon grand malheur, le cancer ne se soigne pas aussi bien qu'au Canada par exemple. Les soins palliatifs n'en parlons même pas... Ceci est un débat, sociétale, qui n'a rien à faire dans un récit d'amour.

Je reviens donc au deuil. Ma mère est partie pour Halloween, 2019, d'un cancer des poumons. A l'âge de 52 ans. Cancer qu'elle nous avait annoncé en décembre 2018. J'ai su dès cette annonce que ma mère perdrait son combat, pas parce-que je le souhaitait , je connaissais son caractère, et quand une tuile comme ça nous tombe sur le coin de la gueule il faut retrousser ses manches, enfiler les gants de boxe, et lutter avec hargne ! Ce que ma mère était incapable de faire. Elle était forte pour beaucoup de choses, cependant elle se laissée vite déborder. Alors j'ai su, j'ai gardé pour moi se savoir, je l'ai enfoui, j'ai fais semblant d'y croire. Pour elle, pour mon frère, pour mon beau-père, j'ai fais semblant, en m'effondrant seule. Seule est le mot de tous ces longs, et courts, mois.

Halloween 2019, un jeudi, 18h50, je reçois ce coup de téléphone qui va m'anéantir " ma loute c'est finit, ta maman vient de partir dans mes bras " , je hurle, je tremble, je pleure, je sens mon cœur se briser, être broyé, arraché de ma poitrine, piétiné et remis dans ma poitrine.

Je me rends à l'hôpital, ce vieil hôpital soudain sinistre, lugubre, aux couleurs vertes vomis... Je la vois, du coin de l'œil, enfin je vois ses mains pausées le long de son corps, immobiles. Je ne peux entrer dans cette chambre, je ne peux me résoudre à la voir sans vie. Mon frère, redevenu tout petit à ce moment là, est accoudé au mur.Je m'avance vers lui, nous tombons dans les bras l'un de l'autre, on pleure en silence, dans une bulle de protection que nous forgeons à l'aide de nos larmes, nous savons à cet instant que nous sommes seuls, l'un avec l'autre, l'un pour l'autre, dans notre pudeur qui fait notre caractère et notre amour. Il n'y a plus personnes, plus personnels soignants, plus de famille, plus de maman morte, juste nous. Une étreinte qui a durée j'ignore combien de secondes, minutes ou heures, peu importe, c'est ce dont nous avions besoin. Mon frère était devenu orphelin, moi, il me restait mon papa, un papa défaillant, mais un papa. Les obsèques sont passées, je vous passe les détails, car le deuil est intime, les obsèques à mon sens le sont encore plus.

Ce qu'il y'a de plus cruelle c'est se rendre compte que la vie continue, on reprend le travail, on voit nos amis, on mange au restaurant, on dîne en famille, on va faire les boutiques, bref... La vie quoi ! La vie est là, bien présente, bien narguante. En y réfléchissant je pense que c'est ça qui nous mets en colère. Vous connaissez les cinq phases du deuil ?

Etape 1 : déni , très simple à comprendre. Vous ignorez totalement la mort. Vous ne comprenez même plus le sens de ce mot. Ce qui c'est passé pour moi, ne se passera pas pour vous, ainsi de suite. Mon déni , c'est traduit par les fêtes et les sorties, trois jours après le décès de ma mère j'étais dans des bars, en boite de nuit, je baisais avec le premier venu, je buvais à outrance, même seule. Je me transformais en une espèce de zombie attirée par les bites pour pouvoir survivre. Si j'avais été attirée par les femmes je m'en serais tapées autant. Non, vous ne saurez pas le nombre. J'ai également ignoré ma famille, abandonnant mon beau-père et mon frère, alors que je m'étais fais une promesse silencieuse, mais si jetais la pour eux, tout devenait concret. La mort, la grande faucheuse si effrayante, risquée de se matérialiser devant moi, ma mère dans ses bras, insurmontable.

Etape 2 : la colère, salvatrice, délicieuse, elle soulage autant qu'elle abîme. Elle fait grandir tous les démons même les plus petits. Je ne supportais rien, entendre quelqu'un se plaindre de quoi que ce soit me donnait envie de leur lacérer le visage avec un cûter, de les torturer jusqu'à ce qu'ils comprennent ce qu'était une douleur, une vrai douleur. Ridicule. Il n'y avait que ma souffrance de légitime, qu'elle qui méritait d'être écoutée. Dans la colère il y'a autant de sexe et d'alcool que dans le déni, avec un ingrédient en plus, une relation toxique, tortueuse, qui vous pique le cœur, vous rappelant que vous en avez encore un. Cette personne néfaste pour vous, est aussi votre sauveur, car il vous fait comprendre que vous êtes vivant. Ce chemin long, pour comprendre de nouveau votre propre vie, va sauver , et a sauvé ce qu'il restait de ma véritable âme.

Etape 3 : le marchandage , alors celui-là... Comment vous expliquer ? Je l'ai jamais réellement vécu , vous l'expliquez serait donc malvenu.

Etape 4 : la dépression , sournoise celle-là, on la sent pas venir ! Elle s'immisce en vous et ce colle à vous telle une sangsue. Pour ma part, je ne l'ai pas vue venir, toutes les étapes dont je vous parle ce sont mélangés à certains moment. Tantôt en colère, tantôt déprimée... Je restais dans mon lit des heures à contempler le plafond, sans pleurer, juste être là le regard dans le vide, sans aucune émotion.

J'ai senti la dépression s'installer , bien trop tard, quand j'ai commencé à me lever et me servir un verre de rosé ou de blanc, suivant ce qu'il restait dans la bouteille je la finissais. Histoire de ne pas gaspiller. J'allais au boulot bourrée de la veille, sans avoir dormi, me foutant de tout et de tout le monde. Travaillant auprès des personnes âgés , je ne supportais pas leurs plaintes ! Geindre car on a pas fait caca depuis 3 jours, alors que t'as 90 ans et que ma mère vient de mourir à 52 ans ( la colère ) , m'était insupportable ! J'aurais pu devenir violente ! L'alcool, la violence, les hommes, les sorties, les nuits blanches ... Tout n'était que lié à cette dépression.

Etape 5 : la résignation. Je ne le suis pas. J'ai enfin assimilée qu'elle n'était plus là, que je ne la reverrai plus. Je ne la reverrai pas au détour d'une rue. Je n'entendrai plus sa voix, ni son rire. Elle n'est plus , c'est assimilée, ce n'est pas pour autant que je vais mieux dans mon deuil. Je suis heureuse, amoureuse, épanouie, mais la dépression plane toujours au dessus de ma tête , je dois être ultra vigilante pour ne pas la laisser m'inonder de nouveau.

Voilà, vous connaissez les étapes du deuil, différentes pour chaque individu. Ce que j'ai vécu ne sera pas ce que vous vivrez je vous l'ai déjà dit, mais il est important de bien le saisir. Dans l'ensemble les 5 étapes sont communes à tous. Diffère, les évènements et votre façon de gérer.

Maintenant je vais vous parler du chemin que j'ai fais , du travail que j'ai parcouru pour en arriver à croire en l'amour, en la vie, pour réparer mon cœur tant meurtri. 

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⏰ Terakhir diperbarui: Apr 19, 2023 ⏰

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