Parade Nuptiale [Romance fantastique - Terminée]

Chapitre 21

Avant de passer la soirée avec ses amis, Craig m'a ramenée à l'appartement afin que je me change. J'enfile une robe noire courte avec des ballerines assorties. Étant donné la douceur de cette période d'été, je ne mets qu'une étole. Je me maquille dans la salle de bains et suis surprise par les étoiles brillant dans mes yeux, c'est la conséquence d'un après-midi coquin avec mon amant d'hybride. Je ne peux pas encore l'appeler mon petit ami, nous n'en avons pas discuté. La situation est compliquée, car nous nous tutoyons dans l'intimité, mais il reste mon patron au laboratoire.

En retournant dans sa voiture où il m'attend, je bloque un instant. Je fronce les sourcils, car j'aperçois sur le trottoir d'en face un homme, le visage caché par une capuche, il semble fixé sur moi. Un désagréable frisson remonte le long de mon dos. Craig baisse la vitre du côté passager et me demande :

— Tout va bien ?

Je me penche vers lui et murmure, gênée :

— Il y a un type bizarre qui me regarde.

Craig tourne la tête, moi aussi, mais le mec a disparu. J'ai un mauvais pressentiment, mais après tout, il était peut-être intrigué par la sublime voiture de Craig, impossible d'être sûre que c'était moi qu'il fixait à cette distance. Je monte et surprends le petit rire du conducteur.

— En même temps tu es belle et épanouie, ça a tendance à attirer les hommes. Passer de vierge effarouchée à femme assurée, c'est sexy.

Je le dévisage, pas certaine d'apprécier son humour.

— Techniquement, je suis toujours sans expérience, je te signale.

— Plus pour longtemps si tu continues de me regarder ainsi et je t'ai déjà bien aidée à te dévergonder...

Sa voix devient sérieuse et rauque, j'en rougis. A-t-il encore envie de moi après tout ce que nous avons fait ? Ses phalanges se sont enfoncées dans mon vagin trempé pour le stimuler avec vigueur tandis que sa langue s'affairait à tendre mes seins à l'extrême. Pas en reste, j'ai continué à trouver des façons de le satisfaire avec mes doigts. Même si j'étais parfois maladroite, il ne s'en est pas plaint. J'ai pris les commandes à un moment. Je l'ai mis sur le dos et me suis placée à califourchon sur lui. Je l'ai regardé droit dans les yeux, il m'a laissé faire et a croisé les mains derrière sa tête, m'autorisant à disposer de lui d'un ton séduisant. Je suis descendue en embrassant son torse, comme il avait fait sur mon corps quelques instants auparavant et suis arrivée au niveau de son phallus tendu à l'extrême. J'ai posé timidement mes lèvres dessus, il a frémi, mais m'a dit de continuer. Peu à peu j'ai exploré la longueur douce et dure, parcourue de veines. Ma paume a enserré la base, lui arrachant un gémissement. J'ai mis son gland dans ma bouche, Craig s'est cambré et sans le faire exprès, son sexe a glissé dans ma gorge, j'ai un peu toussé. Il avait l'air de prendre tant de plaisir que j'ai continué, je l'ai sucé et il a joui en moi. J'étais trempée, je ne pensais pas pouvoir être excitée en faisant ça. C'est fait, je me suis trompée.

Je n'imaginais pas qu'il existait autant de préliminaires sans pénétration avec un pénis et pourtant, Craig m'a fait rire. Cependant, je dois avouer que mon sexe pulse d'un manque qui n'a pas été comblé. Je n'ose aborder le sujet, il pourrait se moquer de moi. Il y a autre chose qui me préoccupe et cette fois je ne me défile pas.

— Craig, je...

Craig prend ma main et la serre avec affection.

— Parle sans crainte Rose, je ne vais pas te manger, mais te mordre peut-être, avec ton consentement.

Je souris et me détends.

— C'est sûrement trop tôt pour aborder la question, mais nous nous fréquentons depuis quelque temps et avons fait pas mal de choses et je... Je ne sais pas comment je dois me présenter à tes amis ce soir.

Je fais semblant d'être absorbée par un fil qui dépasse du bas de ma robe pour ne pas affronter son jugement.

— Que penses-tu que nous sommes ? me demande-t-il sérieusement.

C'est alors que je plonge mon regard dans le sien. Je me mords l'intérieur des joues de nervosité.

— Moi je nous vois comme un couple.

Un éclat d'une grande douceur traverse ses prunelles alors qu'il sourit.

— Ça tombe bien Rose, je te considère comme tel depuis la première fois que je t'ai embrassée.

Soulagée, je détends mes épaules alors qu'il caresse ma pommette et saisit ma nuque pour me pencher vers lui.

— J'aurais dû clarifier la situation. Tu peux être si entreprenante que j'en oublie ton inexpérience. Tu me surprends toujours. J'aime discuter avec toi, te voir t'épanouir professionnellement et plus que tout.

Il approche nos bouches l'une de l'autre pour terminer sa phrase dans un murmure :

— Je suis fou de ton corps.

Il m'embrasse et glisse sa langue en moi, ce que j'accueille avec délice. Il s'écarte légèrement et m'avoue dans un souffle, comme si cela lui coûtait alors qu'il m'électrise :

— J'ai tellement envie de te faire l'amour Rose. J'ai adoré nos moments passés ensemble aujourd'hui, mais je dois te dire que je suis frustré, j'ai dû me contenir maintes fois, je brûle de plonger en toi.

Mes mains se crispent et je retiens un gémissement impromptu qui menace de franchir mes lèvres à chaque instant, révélant l'odieux trouble que me provoquent ces paroles sincères et me montrant que malgré son apparente froideur la plupart du temps Craig est capable de s'ouvrir à moi sur ce qu'il ressent.

— Vas-y, je le veux aussi Craig, réponds-je, la voix transie par le désir.

Il soupire, son profil puissant se découpe tout en beauté dans l'éclairage faiblissant de cette fin de journée, mon cœur s'emballe dans ma poitrine. Cet homme fait naître une myriade d'émotions, sans même avoir à prononcer un mot, c'est effrayant et fascinant. Après quelques secondes d'hésitation, il s'éloigne à regret. Il fixe la route avec détermination en grommelant :

— Je suis prêt à annuler ce rendez-vous et à te ramener dans ma chambre sur le champ.

Cette fois c'est moi qui pose ma main sur la sienne avant de dire :

— Mais ce n'est pas une bonne idée, cette soirée est importante pour toi alors, le reste attendra.

— Heureusement que l'un de nous conserve encore un peu de raison ! ricane Craig en démarrant.

Je ne sais pas si j'ai bien fait, cela va être long, si j'en crois le feu qui brûle au creux de mes reins et l'impatience de nous retrouver à nouveau seuls tous les deux pour enfin laisser tomber les dernières barrières physiques entre nous.