KANEGAWA Industries [Réécriture]

CHAPITRE 2 - CONTRASTE [Révisé]

       Le sourire d'Ayame inspira à Alden une sympathie immédiate. Il était évident pour lui que ce sourire n'était pas faux. Toutefois, malgré cela, il se sentit quelque peu mal à l'aise. Peut-être était-ce une façade pour baisser sa garde, mais même s'il restait prudent, il se sentait faible face à cette situation. Il se demanda naïvement comment ces gens pouvaient être mal intentionnés. Ayame semblait fière lorsqu'elle parlait de sa Princesse et de la politique menée. Bien que le pays natal d'Alden, dans son monde, fût une République Démocratique où le pouvoir appartenait au peuple, il se rendait compte que ce n'était peut-être pas la meilleure solution. En réalité, le pouvoir n'était plus au peuple, surtout à l'heure actuelle. Son pays n'était pas bien gouverné, car cela profitait surtout à l'élite et non aux citoyens. L'état du monde, tel que rapporté quotidiennement dans les médias, avec les guerres, les crises économiques, écologiques et politiques, finissait par rendre les gens malheureux. Cet univers en était un bon exemple. Alden ruminait beaucoup et réfléchissait excessivement à l'amélioration de son monde, comme s'il pouvait changer les choses en rentrant.

Dans l'histoire de son monde, Alden savait que le Japon avait autrefois été divisé en plusieurs petits royaumes rivaux. Cependant, il avait appris que c'était le royaume de Yamato qui avait commencé à prendre de l'importance en devenant une puissance centrale et en absorbant progressivement les autres royaumes. Cette période était marquée par l'émergence d'une influence culturelle importante venant de la Chine et de la Corée, mais il était peu probable que le Japon ait influencé ces pays à cette époque. En effet, l'Empereur du royaume de Yamato avait consolidé son pouvoir en adoptant des éléments de la culture chinoise.

Alden se demandait si le Japon avait eu une influence suffisamment importante pour tout influencer. Si c'était le cas, il y avait de grandes chances que le Japon se serait distingué. Cependant, il n'avait pas suffisamment d'éléments pour répondre à cette question avec certitude.

- À quel moment de l'histoire aurait-il fallu agir différemment pour que ce type de système politique émerge ? Quelles décisions auraient dû être prises pour que le monde politique que je connais aujourd'hui prenne forme ? se questionna Alden à voix haute.

- Monsieur ?

Midori extirpa Alden de ses pensées. Il avait complètement oublié son environnement et ruminait dans son coin. Alden était un grand lecteur ; il lisait beaucoup et sur des sujets variés, mais ses préférences allaient à la politique et aux livres fantastiques. Ces deux domaines étaient ses favoris, et il était passionné par la comparaison entre les deux mondes.

- Pardon, excusez-moi, dit-il.

Midori s'approcha de lui et le regarda intensément dans les yeux. En le voyant parler à voix haute sans s'en rendre compte, elle eut peur pour sa santé mentale. Sa situation était complexe et elle s'en voulait. C'était vraiment sa préoccupation.

- Vous avez des effets secondaires de l'invocation, vous avez l'air absent ? demanda Midori en s'approchant de lui.

- Pas spécialement, mais je pense qu'il me faut du repos, trop d'informations, répondit Alden en se frottant les yeux.

Alden voulait réfléchir à tête reposée à ce qu'il devait faire et en apprendre plus dans ce monde. Il avait besoin de retourner chez lui. S'ils avaient pu l'invoquer, ils arriveraient à faire l'inverse. Il avait surtout peur d'être lâché sans aide dans leur pays. C'était sa plus grande peur.

- Vous avez raison, mais avant ça, nous allons vous faire passer par l'infirmerie, déclara Ayame, afin de voir si votre corps n'a pas de soucis. Nous ferons tous les tests nécessaires pour que vous soyez rassuré. Nous allons vous préparer une chambre pour que vous puissiez vous reposer.