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INAYA

Mélio fait le tour après avoir fermé ma portière. Puis, s'installe à son tour dans le SUV.

Dès qu'il démarre, je m'empresse de choisir une musique en connectant mon téléphone sur le bluetooth de la voiture.

J'écoute très peu de sons qui ne me poussent pas un peu plus dans mon mal-être intérieur.

Donc je mets celle que j'ai écouté il y a quelques aujourd'hui dans un magasin. J'essaie de tout retenir dans ma tête, car le lendemain, tout ce que je fais la journée disparaît.

Cette musique me mets dans l'ambiance de l'été.

Open Season de Josef Salvat.

Mélio approuve dans un hochement de tête, ses lunettes de soleil sur son nez. J'attrape les miennes qui sont dans mon sac à main et les enfile pile au moment où l'on sort du grand garage et que le soleil nous agresse les yeux.

J'attends qu'il avance un peu plus vite avant d'ouvrir le toit. Je saurais quand ça sera le bon moment où je me lèverai pour profiter de mon aujourd'hui avec Mélio.

Pile au refrain, j'ouvre le toit et me lève.

Qu'est-ce que tu fais ?

Je ne dis rien et lève les bras dans les airs en souriant.

De l'air. L'odeur de l'été. Du bonheur. De la joie. De la vie. J'aime vivre. Je n'arrêterai cette boucle pour rien au monde.

Un cri d'adrénaline s'échappe de ma gorge lorsque mon frère appuie un peu plus sur la pédale d'accélération.

Je profite. Je dois profiter. Mais je pourrais y prendre goût et recommencer de nombreuses fois. Même seule.

Je me rassois sur mon siège et m'attache lorsque l'on s'approche du cœur du centre ville. Je ne veux pas finir ma journée dans un commissariat.

Très peu pour moi.

Surtout que sur Bordeaux, les policiers ne sont pas d'une très grande sympathies.

Une fois, ils n'ont pas voulu lâcher mon frère qui leur avait fait une certaine blague sur les poulets étant bourré.

Ridicule.

L'alcool nous fait faire de la merde. Et je parle en connaissance de cause, mon père a apprécié la compagnie de la boisson alcoolisée pendant quelques temps.

Heureusement pour lui, il a guéri avant que tout ne dérape encore plus.

Malheureusement pour moi, c'était trop tard. Je sombrais.

La lumière avait été remplacé par l'obscurité. Ma joie par la douleur. La peine par de la colère extrême.

J'en voulais au monde.

Je haïssais ma présence sur terre. Je détestais vivre. Je ne pouvais pas me voir dans un miroir.

Je hurlais que j'allais bien auprès de tout ceux qui s'inquiéter sans me rendre compte que c'était ma colère qui parlait à ma place.

Seulement Aujourd'hui Donde viven las historias. Descúbrelo ahora