CH 2 - Condamnation

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Note d'auteur : Oï, désolée, j'avoue que j'me suis relue trèèèès rapidement~ je relirai une autre fois encore huehue bref, un vote ou un commentaire, ça fait plaisir :D


« ... Quoi ? »


Olys soupira avant de croiser les bras. Allen semblait complètement perdu, les yeux écarquillés mais vide de toute compréhension. Cela faisait bien une vingtaine de minutes que l'étrange apparition aux cheveux blonds lui expliquait, pourtant. Elle ne voyait pas la difficulté dans ses propos.


« Je réitère. Ouvre bien tes oreilles cette fois ! Comme tu as pu le constater, je ne suis pas humaine comme toi. Je suis un esprit. Mais ne te préoccupes point de ça, ce n'est pas le plus important. Disons que j'ai une idée, une idée géniale ! »


L'esprit s'arrêta de parler un moment, comme pour formuler correctement ses idées. Après tout, s'il ne comprenait pas au bout de tant d'essais, peut-être devait-elle changer sa manière d'expliquer...


« Je suis contre cette guerre. Afreen... Le roi. Cet infâme dictateur. Comment son peuple peut-il se laisser faire ? Alors j'ai décidé de prendre les choses en main. Je compte monter une véritable révolution ! Et toi, mon petit, tu vas m'aider. »


Allen sursauta, comme soudain sortit de ses pensées, lorsqu'Olys le pointa du doigt. Bien que son masque le cachât, il pouvait presque percevoir son sourire. Il ouvrit la bouche, avant de la refermer tel un poisson sortit de son bocal. Il n'y comprenait plus rien. Voilà qu'un fantôme embêtant s'était mis en tête de se révolter, et il était censé l'aider ? Lui ? Allen, à peine âgé de dix-sept années, peureux comme un chat, aussi costaud qu'un yaourt ?


« Pardon ?

_En fait je t'avoue, je t'ai choisi au hasard. Tu étais le plus simple à transporter jusqu'ici... avoua la blonde, presque gênée.

_Non, attends... Demande à quelqu'un d'autre... J'peux pas faire ça, je n'savais même pas que les esprits existaient... Et ... Non ! Je— »


Il fut coupé lorsqu'il sentit quelque chose sur sa joue, comme un air frais. Olys s'était approchée lentement du jeune homme paniqué et avait déposé sa main sur cette joue crade. Cependant, en tant qu'esprit, son enveloppe charnelle avait depuis longtemps disparu et elle était désormais semblable à un courant d'air, bien qu'elle semblât extrêmement humaine au départ. En effet, aucune transparence. Rien d'autre que son incapacité a touché quelque chose de matériel et son corps flottant dans les airs ne pouvait faire penser que cette femme était...

Morte ?


Allen se figea, bien qu'elle ne pût réellement le toucher, il sentait tout de même quelque chose. Et étrangement, cela lui semblait apaisant, bienveillant. Et presque triste.


« J'ai besoin d'aide. »


Olys avait lâché cet appel au secours dans un murmure, ses mots s'envolaient et se perdaient. De longues minutes passèrent ainsi, avant qu'elle n'enlève délicatement sa main et recule à nouveau.


Comme arraché d'un rêve, une porte claqua dans son dos. Il n'eut le temps de se retourner qu'un garde l'assommât avec le manche de son arme. Sa vue se brouilla avant que sa tête n'heurte le sol, puis plus rien.


~


Allen reprit conscience une ou deux heures plus tard. Il ouvrit les yeux avant de les refermer subitement, agressé par la lumière aveuglante du Soleil.

Une seconde.

Le Soleil ?

Ignorant la douleur, le jeune esclave rouvrit brusquement les yeux. Il avait une vue parfaite sur le ciel dont il avait presque oublié le bleu. Quelques nuages à peine, rien qui ne pouvait cacher la grandeur de l'immense étoile qui l'éclairait à ce moment même.

Cependant, son mal de crâne l'empêcha de se redresser. Il sentit qu'il bougeait. Il était déposé sur quelque chose qui bougeait.

Une charrette.


Allen tentait tant bien que mal de comprendre la conversation qui se déroulait non loin de lui. Très certainement ceux qui conduisaient. Lorsqu'il comprit qu'il ne tirerait rien de plus que des espèces de murmures, il se concentra sur les chaînes irritants ses poignets. Que s'était-il passé après sa rencontre avec Olys, où était Lucy et surtout : où allait-il ?


La charrette s'arrêta trop brusquement au goût d'Allen. Rapidement, quelqu'un le releva par le bras, bien qu'il titubât un instant. Il put clairement voir les alentours maintenant, ainsi que les visages de ses bourreaux. Et bourreau était le mot, en effet.


De nombreux gardes l'entouraient désormais, lui tenant les bras, le forçant à regarder celui qui était certainement leur chef. Un homme grand, presque deux mètres, des cheveux aussi sombres que ses yeux, une cicatrice sur le menton. Et cet air extrêmement sévère qui fit frissonner Allen.


« Allen Mones, pour avoir refusé de travailler et pour tentative de fuite, vous êtes condamné à mort par pendaison. »


Le choc total.

Un frisson parcourra alors le corps maigre du jeune homme, la bouche entrouverte, les yeux qui s'élargissaient au fil des mots. Refus de travail ? Fuite ? Il n'avait rien fait de cela !


Mais l'homme face à lui était sérieux. Un air grave sur son visage. La tête haute, le dos droit. Allen n'allait pas mourir enfermé, non, il allait mourir avec une corde à son cou.

Et sur cette pensée, il éclata en sanglots.

Il ne voulait pas mourir, pas comme ça, pas maintenant. Il avait toujours été un enfant simple, bien qu'un peu faiblard, parfois trop sensible. Il aimait la vie, avant que cette guerre ne la déchire. Même l'absence de son père avait été compensé par l'amour énorme de sa mère et de sa sœur. Et il se retrouvait là, destiné à mourir étouffé, pour quelque chose dont il n'était même pas responsable ?

Non.


Mais tout ceci était bien réel, puisqu'un des gardes le retourna vers le lieu de sa sentence, ou des gens s'amassaient, curieux et avec un désir pervers de voir un jeune homme se faire tuer. Un autre coup le fit avancer et il ne put résister, il se sentait faible, ses jambes peinaient à le garder debout. Les larmes ne s'arrêtaient pas de couler, ses yeux étaient déjà rouges et gonflés. Plus il s'approchait, plus son cœur voulait s'échapper de sa poitrine, cognant de toutes ses forces.


On lui fit grimper les marches, il ne remarqua rien puisque ses pensées divaguaient. Il pensait a sa sœur aveugle qu'il abandonnait dans ce trou à rat, à sa mère qui devait pleurer la perte de ses enfants, à son père...

Il sentit la corde autour de son cou, le nœud se resserrer, il vit les sourires des gardes et le regard attristé de certaines personnes dans le « public ».


Il releva lentement les yeux, pour regarder une dernière fois le ciel qui lui avait tant manqué.

Puis la trappe se déroba sous ses pieds.

L'œuf d'YnataWhere stories live. Discover now