1 • | Each Others

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there is no such thing as chance, everything has a cause and a reason

osrad elahi

°°°

" SUNNY „

- Le train 3680, à départ de Greenfields en direction d'Aldrix, s'apprête à partir, merci de vous éloigner de la bordure des quais.

Je lâche un soupir de soulagement. J'y suis parvenue, enfin ! Je suis assise dans un train qui me conduit tout droit dans l'école de mes rêves. Pallas Athéna Academy... Dans deux heures j'arriverais devant les grilles et je pourrais enfin réaliser mon rêve.

- Bonjour, puis-je m'installer ici ? Beaucoup de wagons sont pleins et j'aimerais m'installer au calme. Cela ne vous dérange pas ?

Je détourne la tête de la vitre pour croiser le regard vitreux d'une personne âgée. Il s'agit d'un monsieur plus tout jeune mais qui m'a l'air encore bien dans son corps. Il m'offre un sourire si attendrissant que je ne peux refuser sa requête.

- Non, bien sûr. Venez, je l'invite à entrer en lui rendant son sourire.

Il s'installe face à moi et sors un livre de son sac. Le train démarre et je devine le monsieur bien absorbé par son roman. Artiste dans l'âme, je ne peux m'empêcher de sortir mon carnet ainsi qu'un crayon à dessin. Je me râcle la gorge, gênée de le déranger dans sa lecture.

- Excusez-moi, je commence.

Il relève la tête et m'envoie un autre petit sourire.

- Oui ?

J'ai un don depuis petite, à savoir l'art de dessiner. Puis au fil du temps, j'ai pris l'habitude de dessiner des visages et des parties du corps, ce sont mes dessins préférés. Mais, comme un droit d'auteur, j'ai choisi de demander la permission aux gens avant de griffonner leur portrait sur mon carnet. C'est un peu une marque de respect.

Alors je le lui demande poliment en lui expliquant. Il me répond, aimable :

- Avec plaisir !

Curieux, il ajoute qu'il aimerait découvrir mes autres dessins et je mens en prétextant ne pas les avoir sous la main mais qu'ils sont tous au fin fond de ma valise. Il acquiesce et se remet dans son bouquin. Je remarque aussi qu'il lit un classique : Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas. Un bon ouvrage.

C'est alors que j'entreprends mon graphisme. J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et lance ma playlist aléatoire. Je me plonge ainsi dans mon monde. Je dessine une esquisse, et plus le temps passe, plus mon dessin devient réaliste. Le vieux monsieur ne bouge pas si ce n'est pour tourner les pages de son roman. Il ne fait même plus attention à moi et heureusement. Quand les gens savent qu'ils sont observés, ils agissent différemment et ça gâche toute la magie de leur naturel.

Mon dessin finit, je le détaille un instant. Puis j'interpelle l'homme face à moi et lui fait découvrir son portrait. Sa mine affiche un air enjoué, il a l'air ravi.

- Vous voulez le garder ?

Encore une fois, il m'offre un sourire. Il regarde de nouveau mon esquisse puis plonge ses yeux bleus dans mon regard.

- Il est magnifique, je ne saurais dire le contraire. Vous avez un réel don. Mais, je préfère que vous gardiez, vous aurez ainsi un souvenir de moi.

- Vous n'en aurez pas de moi alors, je dis tout simplement.

Il se redresse, ferme son livre et remet ses lunettes en place. Il arbore toujours un petit sourire sympathique au coin de sa bouche. Il dégage une sorte de joie, une bonne humeur.

Collision [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant