Pour toi mon cœur [EN CORRECTION]

Chapitre 2 [Corrigé]

L'hôpital...

Ce lieu angoissant dans lequel je me retrouve très souvent depuis deux ans. Cet endroit attire des milliers de personnes et des virus tous les jours. Ce petit monde qui remplit l'accueil, dans l'espoir de pouvoir être pris à temps. Ces gens que nous voyons allonger sur un brancard, des respirateurs dans leur nez qui les maintiennent en vie.

Cet endroit est le lieu le plus terrifiant possible à mes yeux. Aller à l'hôpital veut dire pour moi « C'est ta mort qui t'attend mon cher Hugo. ».

Lorsque je me retrouve nez à nez avec des médecins, des patients, dans les longs couloirs interminables de cet hôpital, j'ai des envies de fuites. Ma vie est remise en cause et je sais pertinemment que je vais ressortir avec une mauvaise nouvelle dans la poche à annoncer à maman.

C'est la même chanson à chaque fois.

Je m'avance dans un silence de plomb dans les couloirs, les mains dans les poches. Je regarde quelque fois autour de moi les gens qui passent. Certains me sourient, d'autres ne me regardent pas. Je m'avance d'un pas lourd en direction de la salle d'attente du docteur Jacob, le médecin qui s'occupe de mon état. Il me suit depuis ma toute première hospitalisation. Depuis ce jour, le onze octobre deux mille vingt-trois, cet homme ne m'a pas lâché une seule fois.

Rapidement, la salle d'attente apparaît dans mon champ de vision. Quelques personnes sont déjà assises, attendent leur tour. Je m'installe dans un coin un peu isolé. Je prends mon téléphone et attends que mon heure de consultation arrive. Des infirmières passent quelques fois pour appeler les autres patients, mais moi, je ne bouge pas de ma place. Je reste comme ça, installé sur cette chaise, dans un silence de mort.

Les minutes d'attentes sont infernales. J'aurais aimé que mon bus soit en retard au moins pour cette fois, histoire de ne pas me faire attendre des plombs dans cette salle horrible.

*

- Monsieur Leclair ?

Quinze minutes de retard.

Je tourne la tête vers une jeune demoiselle, à peu près de mon âge. Elle me regarde avec des yeux marron clair. Dans sa main, se trouve un petit carnet blanc avec des inscriptions dessus. Je me lève de ma place et remarque qu'elle me sourit. De légères fossettes se créent de chaque côté de ses fines lèvres.

- Oui c'est moi.

- Vous avez rendez-vous auprès du docteur Jacob, c'est bien ça ? me demande-t-elle en souriant un peu plus.

- C'est exact, oui.

- Suivez-moi, monsieur Leclair.

Elle me laisse la place pour passer et je commence à avancer d'un pas lent jusqu'à la porte de mon médecin. La jeune femme me suit. Je tourne un peu la tête vers elle. Elle regarde le couloir devant nous avec ce même petit sourire.