OS - De la colère naît notre amour

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— Tu sais, j'ai pas osé te dire que j'avais un crush sur toi avant parce que je croyais que t'aimais que les meufs.

— Oh. Je vois. Non, j'aime pas que les meufs. Je ne suis pas attirée par les mecs, les personnes demiboy et proxvir, c'est tout.

— Ah okayy je vois. C'est pas très important d'un point de vue personnel, fin t'es pas obligée de me répondre, mais du coup t'es bi ?

Ah, la fameuse question.
Non je ne suis pas bi, ce n'est pas ainsi que je définis cet aspect de ma personnalité.
Probablement parce que quand j'étais jeune, à l'époque où j'ai compris que je n'étais pas hétéro et où j'ai compris que ma sexualité était quelque chose de politique que je voulais revendiquer, la bisexualité se définissait comme étant l'attirance envers les hommes et les femmes.

Ce qui n'était pas mon cas, puisque non seulement je suis attirée par des personnes qui ne sont ni des hommes ni des femmes, mais je ne suis pas attirée par les hommes et les personnes se situant sur le spectre masculin du genre.

Je ne me reconnaissais ni dans la définition, ni dans le drapeau.
J'ai bien conscience que la définition a changé depuis le temps et s'est très élargie, mais j'ai trouvé mon label et mon drapeau, et je suis fière de dire que je suis polysexuelle, même si au final, entre la définition actuelle de la bisexualité et de la polysexualité, il n'y a pas franchement de différence

— En fait, je suis polysexuelle.

— Oh, c'est pas le drapeau rose, vert et bleu ?

— Si, c'est totalement lui.

Je fais en effet partie de ces gens qui sont attiré·e·s par une multitude de genre sans distinction, mais pas tous. Pas bi, pas pan, pas omni non plus, mais bel et bien polysexuelle.
Un des inconvénients, outre le fait que ce n'est pas encore très connu, c'est que certain·e·s le confondent avec le polyamour – un aspect de ma vie que je n'ai pas encore questionné et exploré.

Mais cela montre à quel point il est important et nécessaire de se revendiquer et de se visibiliser pour exister politiquement, que ce soit pour les personnes polysexuelles ou toutes les personnes queer et minorités qui galèrent encore avec leurs droits et libertés.

— En tout cas, je... Enfin, je suis très heureux·se que tu m'aies invité·e ce soir.

— Ça me fait plaisir que tu sois venu·e. Ça fait un moment que je voulais te demander mais je te voyais pas souvent seul·e.

— Un moment ?

Je souris.

— Ouais, un moment. Depuis que t'as fait un fuck aux flics pendant le blocage, en fait.

— Vraiment ?!, iel s'esclaffe.

— Oui, c'était très sexy., je dis avec un sourire.

— C'est parce que la révolution c'est sexy.

— Très.

Iel se tourne sur le dos et ferme les yeux. Je l'observe, iel est magnifique, surtout avec la lumière orangée de ma chambre.

Je rougis quand iel se tourne vers moi et me surprend en pleine admiration de sa personne, mais je ne détourne pas le regard, parce que ses yeux aussi sont magnifiques.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Rien., je souris. Je me disais juste que t'aime beaucoup.

C'est son tour de rougir et iel me sourit en retour.

— Moi aussi je t'aime beaucoup.

— C'est parfait alors.

Pour toute réponse, iel m'embrasse, et je me sens fondre contre ses lèvres.
Si ça, ça fait partie du programme de la révolution, je suis totalement pour.


⸻ one-shot écrit par SachaLePtitGenie

LGBTextes - Recueil de textes indépendantsWhere stories live. Discover now