Chapitre 14: sensation

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Nous rentrâmes très tard de la boîte de nuit, Adam nous ayant ainsi épargné la journée de travail qui nous attendait. Cependant, depuis mon réveil, nous nous ignorâmes complètement. Je regrettais profondément et ressentais une honte intense pour ce qui s'était passé. J'aurais souhaité que ce ne soit qu'un affreux cauchemar.

Dieu merci, personne ne nous avait aperçus, ni Fanny ni Liam.

Alors que je prenais mon petit déjeuner dans l'appartement d'Adam, où j'avais passé la nuit car j'étais complètement ivre, j'entendis soudainement la voix d'Adam qui était visiblement au téléphone. Il se disputa avec quelqu'un en portugais, mais je ne savais pas avec qui exactement. Il hurla une dernière fois avant de raccrocher violemment au téléphone.

Son regard se posa rapidement sur mon visage qui affichait une mine de mort vivante.

-Pas trop fatigué ? dit-il d'une voix glaciale.

-Non, répondis-je froidement.

-Pourtant, vu ta gueule, dit-il en se moquant de moi.

-Laisse-moi tranquille putain.

-Sache que je regrette tout autant que toi.

-Sauf que moi, j'étais totalement bourré.

-Moi aussi ? s'exclama-t-il avec assurance.

-Arrête de mentir. Tu n'étais absolument pas bourré, Adam, je le sais.

-Mhhh, attends. Tu penses vraiment que je t'aurais embrassé dans mon état normal ? Même un aveugle ne ferait pas ça. Dit Adam avec une pointe d'agacement.

Aïe, j'ignorais pourquoi, mais ses mots m'avaient fait terriblement mal. Je détestais Adam au plus profond de mon cœur, peu importe ce que j'avais pu dire sur lui. Je le retirais maintenant. Je ne voulais plus le voir. Je me levai soudainement et partis, blessé par ces mots.

Je pris les clés qui étaient soigneusement posées sur son meuble télé et retournai dans ma maison. Le poids de la tristesse s'abattait sur moi, m'enveloppant comme un lourd manteau de chagrin. Je m'effondrai sur le canapé, mes épaules secouées de sanglots silencieux. Les larmes inondaient mes joues alors que je contemplais l'obscurité de ma vie déchirée.

Chaque instant était empreint de douleur et de désespoir. Les souvenirs douloureux ressurgissaient avec une cruelle intensité, comme des échos d'un passé tragique. Dans mon esprit tourmenté, je revoyais les corps inanimés de mes parents, étendus devant moi, figés dans l'éternité de la mort. Les images se mélangeaient à la confusion et à la terreur qui m'avaient envahie lorsque les policiers m'avaient séparée d'eux, brisant à jamais le cocon familial qui était mon seul réconfort.

Mon âme était en lambeaux, mon esprit tourmenté par un tourbillon de pensées sombres et douloureuses. La culpabilité me rongeait, me faisant ressentir le poids insupportable d'être une étrangère dans ma propre existence. Mes rêves étaient anéantis, mes projets réduits en cendres. La vie elle-même perdait tout son sens, et je me retrouvais perdue dans un océan de solitude et de désolation.

Soudain, une douleur aiguë étreignit ma poitrine, comprimant mes poumons et m'arrachant le souffle. Mon cœur s'emballa, martelant ma poitrine comme s'il voulait s'échapper de cette prison d'angoisse. Mes mains se mirent à trembler violemment, incapables de se calmer malgré mes efforts désespérés.

La pièce autour de moi se mit à tournoyer, les murs semblaient se rapprocher, m'étouffant dans leur oppression. Des vagues de panique m'envahirent, engloutissant ma raison et me laissant à la merci d'une terreur indescriptible. Des pensées négatives s'insinuèrent dans mon esprit tourmenté, me murmurant que tout était perdu, que je n'étais qu'une condamnée.

ADAM Where stories live. Discover now