Chapitre 3; 3/3

203 41 121
                                    

Le vampire me regarda, le regard trouble. Je le fixai, ne sachant comment réagir. Mais il me tourna bientôt le dos pour aller se rasseoir sur son siège et mettre sa tête entre ses mains. Son visage se para d'une expression lunaire. Il devait surement réfléchir...

- Quoi ! s'écria Marcko en se levant brusquement de son siège. Espèce d'incapable, laisse-moi faire !

Aussitôt dit aussitôt fait, il tendit son esprit vers le mien. Mais comme le vampire avant lui, il se retira au bout de quelques secondes, sans que je n'ai senti sa présence.

- Impossible, souffla-t-il...

- Qu'y a-t-il ? questionna Vicktor, inquiet.

- Je n'arrive pas à lire dans son esprit, chuchota Marcko, encore sous le choc.

- Pardon ? Erique, explique-toi ! ordonna Vicktor en se tournant vers l'intéressé.

Et voilà, encore une fois, la parole du vampire est maitre. On accordait aucun dire à l'humain. Après tout, qui demande l'avis aux moins-que-rien ?

Erique, se pliant à l'ordre de Vicktor, commença son explication, les yeux rivés au sol.

- Il se peut qu'on soit incapable de lire dans son esprit. Le seul à y arriver était Léandre. Je dis bien était car depuis plusieurs années maintenant il s'est brusquement retrouvé dans l'incapacité de le faire. Depuis, aucun vampire que je connaisse n'y arrive. C'est pareil pour sa mère...

Vicktor sembla réfléchir aux paroles d'Erique.

- Nous allons donc devoir faire autrement, annonça-t-il au bout d'un certain moment. Alistair, mords-là.

La panique m'envahit, instantanément. Affolée, je jetai un regard apeuré au vampire qui s'approchait de moi. C'était le même qui, quelques instants auparavant, avait essayé de rentrer dans mon esprit.

Quand il fut arriver à ma hauteur, les gardes derrière moi me firent me relever. Le vampire ne perdit pas son temps et approcha sa bouche de mon cou. Avant que je ne puisse dire quoi que se soit, je sentis ses canines acérées percer ma peau. La douleur fut tellement brève que je n'eus pas le temps d'ouvrir la bouche pour gémir.

Le vampire remonta mon flot de souvenirs. Je réussis à lui cacher les moments que je préférai garder pour moi mais pas plus. Finalement, il enleva ses canines de mon cou après être arrivé à la première fois où j'ai travaillé pour Erique. Il me laissa deux petites morsures propres. Un minuscule filet de sang se mit à couler le long de ma gorge, mais je n'y prêtai pas attention. Les gardes derrière moi me refirent m'agenouiller.

- Elle ne ment pas, conclut-il en s'adressant au ដំបូន្មាន*.

Et il alla se rasseoir. Un esclave vint lui apporter un mouchoir immaculé. Le vampire le prit et s'essuya élégamment la bouche. L'esclave repartit, disparaissant aussi vite qu'il était apparu, le dos courbé à s'en briser la colonne vertébrale, ses yeux vides contemplant le sol comme si c'était la plus belle chose qu'il n'avait jamais vu. Personnellement, je trouve que le sol n'avait aucune beauté. Mais à défaut de cela, il avait une résistance indescriptible. Et quelque chose de rassurant... Je m'étais toujours dit que le sol sera la seule chose toujours là quand tu tomberas. Il faut juste ne pas sympathiser avec lui, car on devenait vite dépendant, et on se retrouvait trop souvent à terre.

- Alors que fait-on d'elle ? intervint pour la première fois Julien.

Les vampires commencèrent alors à discuter de mon sort prochain.

Encore une fois, je faisais preuve de présence physique mais mon avis ne comptait pas. Le sort de ma vie se retrouvait, une fois de plus, entre les mains d'autrui. Entre des mains qui ne se rendaient pas compte de l'importance d'une vie humaine. Mais qui la considérait plutôt comme quelque chose de remplaçable, de superflu...

- On peut lui donner la vie éternelle, proposa le vampire qui m'avait mordue. Elle est assez forte pour supporter la transformation. Et, je pense qu'elle nous sera très utile dans un futur proche.

- Non, le contredit Rayhmond ! Elle mérite la mort !

- Hors de question, s'opposa Erique. Elle reste esclave !

Et ça partit en vrille... Les uns et les autres se disputaient, au point de ne plus savoir qui s'exprimait.

Du coin de l'oeil, je vis que Vicktor et son fils s'échangeaient un coup d'oeil.

- Cessez immédiatement ! vociféra ce dernier, pour couvrir le bruit de la querelle. Nous allons voter.

D'un coup, tous les vampires se turent. Ils se tournèrent vers Vicktor, attendant qu'il prenne la parole.

- Qui vote pour la mort, s'enquit-il ?

Jaceaub, Julien et Rayhmond levèrent la main.

- L'esclavage ?

Erique se manifesta.

- La vie éternelle ?

Le seul vampire dont j'ignorai le nom, vota.

Voilà, mon sort était décidé. Je n'avais plus qu'à l'accepter...

Mais après tout, tout le monde meurt un jour ou l'autre. J'aurai juste préféré connaitre, avant que mes yeux ne voient plus que la nuit sombre et éternelle, ce sentiment qui, d'après certain, illumine l'âme et nous fait nous sentir libre. J'aurai aussi aimé connaitre cette notion que l'on nomme sécurité...

Comme pour en rajouter une couche, Vicktor prit la parole pour la dernière fois:

- Siméa, tu es condamnée à mort. Qu'on...

- Attendez, père.

Toutes les têtes se tournèrent vers celui qui avait parlé, c'est à dire Marcko. Il avait un grand sourire aux lèvres. C'était un sourire diplomate étant donné qu'on ne voyait pas ses canines. Mais cela ne m'empêcha pas de redouter ce qui allait suivre. Derrière un sourire pouvait se cacher toute sorte de chose... Notamment les sentiments les plus sombres qu'on puisse ressentir. Un sourire n'était rien d'autre qu'un masque. Personne n'a jamais su ce qui ce cachait derrière...

Voyant que toute l'attention était dirigée vers sa personne, Marcko développa la raison de son intervention.

- Attendez père, répéta-t-il. Je veux qu'on la laisse vivante.

Je pense qu'à ce moment là, Vicktor et moi pensons à la même chose. Mais contrairement à moi, celui-ci pouvait s'exprimer sans que sa santé, physique comme mentale, ne soit en jeu.

- Et pourquoi cela ? s'informa Vicktor.

- Elle ne mérite pas la mort après avoir survécu à deux attaques de loups-garous. Elle ne mérite pas non plus la vie éternelle. Et pour l'esclavage, excepté Erique, personne ne le voudra et je doute qu'elle se montre coopérative pour retourner chez Erique.

- Alors que proposes-tu ? demanda son père, légèrement perplexe.

Oui, quelle est ta solution miracle ?

- Qu'on me la laisse...

______________ 🤗Blabla time🤗______________

ET VOILA !

La dernière partie du chapitre 3. Qu'en pensez-vous ? Avez vous des idées de titre ?

Sélène <3






© 2023 Sélène Rivers

Under the Ashes    [premier jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant