Chapitre 1

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Espagne , Novembre 2013
Résidence Gutiérrez

L'ambiance était plutôt délétère, mis à part les enfants qui se chamaillaient. Les adultes quant à eux, les yeux rivés dans leur assiette , bouchée après bouchée, gorgée après gorgée ,relevaient quelques fois la tête et balayaient furtivement des yeux la table avant de ramener toute leur attention dans leur assiette. La compagnie des Gutiérrez n'est toujours pas festive, cependant elle ne ressemblait encore moins à un deuil. Ce soir l'atmosphère était particulière , en effet c'est depuis quelques semaines voire quelques mois ou années que le rassemblement des Gutiérrez est devenu si pesant, indéniablement à cause des successions d'événements et de quelques vérités révélés au fil des jours, des mois, des années.
A vu d'œil, les Gutiérrez ont énormément de qualités et ressemblent à une famille tellement unie que rien ne peut ébranler « si l'un est touché , le reste se sent concerné » tel est leur devise. Point de coup bas entre la famille, ni de jugements, on n'abandonne personne. La façade d'une maison ne témoigne toujours pas l'intérieur de cette dernière ou pour faire simple, l'habit ne fait pas le moine. La vérité n'a toujours pas été le point fort des Gutiérrez, si l'on fouille assez profondément nous trouverons énormément des cadavres dans le placard, au sens figuré qu'au sens propre.

— Quelqu'un veut-il nous raconter sa journée ?

Celui qui venait de prendre parole , c'était le chef de la famille, Monsieur Antonio Gutiérrez, un homme plutôt charmant avec des traits attrayants en haut de ses 66ans. Les années n'ont pas déteint sur lui, il a su garder la ligne, il ferait battre même le cœur d'une jeune demoiselle de là fraîchement rentrée dans la vingtaine.

— A l'école , Fabien m'avait poussé alors je lui ai enfoncé mon stylo dans la main, tu vois grand père je ne me suis pas laissé faire cette fois-ci , répondit un des enfants. C'était un petit garçon de 7ans, le petit fils de Antonio , l'enfant de son premier fils José , eut avec sa défunte première épouse.

— ça suffit, je t'ai pourtant dit que c'était mal ce que tu as fait Esteban, tu n'as pas à être fier de ton acte. Le mal attire le mal et celui par qui le mal arrive ?

— Dieu le punira et Dieu lui refusera son beau pays rempli de tous les jouets du monde, finit-il la phrase.

C'était sa belle-mère qui venait de le réprimander . Dayanara Gutiérrez, la seconde épouse de José.

— eh bien si Dieu te refuse son pays , ton grand père t'achèterait une île et tu auras tous les jouets que tu veux. Tu n'as pas besoin de Dieu si t'as un grand père comme moi, reprit Antonio. Je suis fier de toi mon petit fils quand quelqu'un te coupe le doigt coupe lui le bras, ainsi il te craindra, ajouta t-il

Dayanara serra entre sa main sa fourchette, qu'est ce qu'elle pouvait haïr l'éducation qu'il donnait à ces enfants , qu'est ce qu'elle pouvait tout simplement le haïr.

— et toi? Tu n'as rien fait de particulier aujourd'hui ? Dayanara?,

Antonio avait mis l'accent sur son prénom, les regards allaient d'elle à Antonio.

— non, répondit-elle sans retirer ses yeux de son assiette.

— à part dépenser l'argent de la famille t'es bonne à rien. Non à foutre le feu dans la famille

Il avait marmonné sa dernière phrase néanmoins tout le monde l'avait entendu sauf les enfants trop concentrés dans leur chamailleries et les adolescents dans leur téléphone.

Le cœur se souvientWhere stories live. Discover now