Black Eagles : L'Obsession d'Isaiah

Chapitre 5

Isaiah

Le Club House est animé, vibrant de l'énergie de mes frères rassemblés autour des tables, partageant rires et brebis, pour le plus grand bonheur de ces dernières. Assis au bar avec Storm à mes côtés, je sens une étrange tension dans l'air. Les doutes sur notre président, commencent à germer dans l'esprit des hauts membres du club.

Storm, les sourcils froncés, rompt le silence en posant la question qui brûlait sur toutes les lèvres.

- Mon frère, tu sais que ma loyauté envers ce club est sans limite, surtout envers l'homme qui nous a pris sous son aile après que l'armée nous ai gentiment mis à la porte... mais dis-moi pourquoi le comportement de ce même homme me paraît suspect depuis quelques temps ? Dis-moi que je suis pas fou à penser qu'il nous cache quelque chose...

J'acquiesce lentement, fixant mon regard sur le verre désormais vide que je tiens entre mes doigts avant de répondre.

- Ouais, y a un truc qui cloche. J'ai du mal à lui faire confiance depuis l'attaque avec les Red,  j'ai comme l'impression qu'il essai de nous la mettre à l'envers...Si c'est pas déjà le cas...

Un silence s'installe, chacun perdu dans ses pensées, avant que je reprenne.

- Il en pense quoi Sense ?

- Il est du même avis. Dan nous cache quelque chose c'est certain.

Sense est le second de Storm. Lui aussi a fait l'armée dans son pays, la Pologne. Son histoire, tout comme la notre, n'est pas très glorieuse, mais c'est ce passé similaire qui a forgée notre solide amitié. Tristement beau, comme quoi on retrouve du bon même dans les pires choses.

On a rejoint le club au même moment. A cette époque Storm et moi étions à la rue. Nous dormions dans l'arrière cours d'une salle de boxe depuis plusieurs semaines, quand un jour un homme s'est pointé, couteau à la main, exigeant qu'on lui remette notre argent. Alors que Storm créait une diversion, je l'ai rapidement désarmé et lui ai asséné un violent crochet du droit, qu'il m'a rendu, puis on s'est battu à main nus, à deux contre un.  C'est alors que la porte arrière de la salle s'est ouverte brusquement, révélant l'imposante silhouette d'un homme d'une quarantaine d'années. D'un regard perçant, il a évalué la situation et nous a fait comprendre que si nous voulions nous battre, nous devions le faire sur le ring, gantés et dans le respect des règles.

Il a rapidement décelé le potentiel en chacun de nous, s'est présenté comme étant le présidant des Black Eagles et nous a proposé de rentrer comme prospect au sein de son club de biker. Il nous a expliqué que cette salle de boxe lui appartenait, que l'on pourrait ainsi venir s'y entrainer gratuitement, qu'en plus on serait logé et nourri à notre faim et qu'il nous verserait un salaire pour le travail que l'on fournit. Nous n'avions plus rien à perdre alors on a tous les trois accepté sans hésiter.  Au bout de quelques jours, Sense, qui avait été à l'origine de la confrontation, a finit par s'excuser de son comportement. Au fil du temps une amitié s'est créée, renforcé par une confiance mutuelle grandissante. On a rapidement été frappé par sa capacité sur développée à cerner les gens,  ce qui lui a d'ailleurs valu son nom de route.

C'était il y a plus de dix ans maintenant... Notre travail acharné et nos expériences militaires nous on permis de gravir les échelons à grande vitesse, nous garantissant le respect de nos frères à travers les différents chapitres du pays.

Ace, le trésorier du club, nous rejoint au bar, écoutant attentivement notre conversation. D'une voix grave, il prend la parole.

- Les comptes ne sont pas clairs. Certains chiffres semblent avoir été trafiqués. Je vais enquêter discrètement, mais je le sens mal.