23. Douceur.

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Pdv Eli
Jeudi 9 Février, 16h45.

Je ne me rappelle pas avoir déjà ressenti un quelconque lien avec mon père.

Tout jeune, j'étais déjà très proche de ma mère tandis que mon frère était plus du côté de mon géniteur.

C'est sûrement pour ça qu'on ne s'est jamais vraiment entendu lui et moi.

Il l'a pris sous son aile après avoir estimé que j'étais une tapette. Il voulait faire d'Hans un homme, "un vrai".

Car pour lui le dessin n'était pas quelque chose d'assez masculin.

Il enseignait à mon frère le bricolage, la mécanique, comment se battre. Néanmoins mon frère rester renfermé, il croyait que mon père l'aimait vraiment, tellement qu'après son départ il a accusé ma mère.

Aujourd'hui je suis très heureux d'avoir pu continuer mon art sans avoir écouté mon père.

J'ai rencontré tellement de personnes incroyables. Et j'ai pu avoir une autre figure masculine pour mon enfance. Dusty est comme mon papa.

J'ai aussi rencontré April.

Mon April.
_

J'ai fini ma journée. La salle de classe est vide, je regroupe mes affaires.

Soudain la porte s'ouvre.

April.

Elle se trouve en face de moi et semble surprise de me voir.

Elle est habillée d'un pantalon de tailleur gris clair avec une chemise bleu ciel qui épouse parfaitement ses formes.

Ses cheveux sont attachés avec une pince à l'arrière de son crâne. Quelques boucles rebelles sortent de part et d'autre de son visage.

Qu'est-ce qu'elle est belle !

Attends ! C'est quoi ça ?

Une coupure sur le bord de sa lèvre du bas attire mon attention.

Je voulais lui faire remarquer quand elle baisse les yeux et se dirige vers la salle de séchage pour la poterie.

J'ai appris qu'elle continuait ses cours en solo lorsque j'avais fini ma journée.

Il faut que je lui parle !

Je m'élance moi aussi vers la pièce.

Une fois dans la salle, une chaleur étouffante s'écrase sur moi.

- April il faut qu'on parle.

- Je n'ai rien à vous dire Monsieur Stone.

Elle lève les bras pour récupérer son projet et sa chemise se soulève légèrement.

De là où je suis, je peux voir un bout de peau avec des nuances violettes. Ce sont des bleus.

Des énormes bleus.

Elle sort de la pièce et tente de partir de ma salle mais je la rattrape à temps. J'encercle son poignet, elle émet un mouvement de recule. Je comprends alors que je lui ai fait peur donc je la lâche et lève les bras.

- Je ne te ferai rien April.

Elle ne bouge pas alors je m'avance.

- Qui t'a fait cette coupure April.

- Je me suis prise une porte.

Menteuse.

- Ah ouais ? et les bleus sur ton ventre c'est la porte aussi ? À moins que tu te sois jeté dessus je vois pas l'explication.

L'OeuvreWhere stories live. Discover now