~Twenty-six

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-"Tu as réussi ?"

Les yeux d'Edenalya s'ouvrirent grand et Draco eut un ricanement.

-"Évidemment, tu ne sais pas à qui tu t'adresses."

Elle eut un grand sourire, embrassa ses lèvres en vitesse, allongée sur lui sur le canapé des Serpentard.

Blaise, assis en face d'eux, haussa les épaules.

-"C'est toi qui lui a suggéré l'idée d'un bal masqué, Edenalya ?" Demanda-t-il et elle hocha la tête. "Ombrage n'avais pas l'air d'accord mais puisque c'est Draco qui a demandé-"

Il n'eut pas besoin de finir sa phrase car tout le monde avait déjà compris. Elle regarda le blondinet qui roulait des yeux d'un air satisfait et eut un léger sourire en lui donnant un coup de coude.

-"Edenalya, quelqu'un te demande." Appela le préfet des Serpentard.

Elle se leva sans un mot, sortit près des cachots, regarda Anthony qui l'attendait. La voyant arriver, il s'avança vers elle, regarda d'un mauvais oeil la salle commune des Serpentard que le préfet refermait.

-"Tu voulais me dire quelque chose ?" Demanda-t-elle.

-"Oui, en réalité."

Elle attendit, les mains enlacés devant son ventre, attendant qu'il se décide à parler.

-"Je voulais t'en parler directement avant d'en informer le professeur Flitwick."

Ça devenait sérieux. Elle fronça les sourcils, l'invita à monter les escaliers pour aller s'asseoir dans un endroit au calme.

Il était mal à l'aise, se raclait la gorge.

Finalement, elle trouva un banc vide et s'assit avec lui.

-"J'ai trouvé plusieurs fois des papiers déchirés sous le canapé de la salle commune." Il se gratta l'arrière du crâne. "Tu sais que je suis maniaque alors je les jettais au début, puis quand j'ai vu que il y en avait des nouveaux chaque semaine j'ai commencé à les lire."

Il ne dit rien, attendit de voir sa réaction.

-"Ça a un rapport avec moi ?" Demanda-t-elle, perdue. "Qu'ont-ils écrit ?"

Il sembla se souvenir, sortit quelque chose de sa poche, déplia le papier froissé.

-"Godric." Lut-elle.

C'était le seul nom qu'il y avait, gribouillé partout, écrit en petit, en grand, les uns sur les autres comme un enfant avec le seul mot qu'il connaissait, s'amusant à l'écrire dans tous les sens.

Ce qui, justement, n'avait pas de sens.
Elle regarda Anthony de nouveau, légèrement assommée par ce qu'elle ne comprenait pas.

-"Tu ne reconnais pas ?" Demanda-t-il.

-"Je devrais ?"

Il ne dit rien immédiatement, sembla chercher ses mots.

-"Eden, c'est ton écriture."

Surprise, elle se pencha de nouveau sur le papier. Il était vrai que c'était sa façon d'écrire, mais elle n'était pas inhabituel et beaucoup écrivait de la même manière.

-"Je m'en souviendrais, si j'écrivais ça." Elle rit. "Je ne sais même pas qui c'est."

-"Celui-là, c'est le dernier que j'ai trouvé. Il était sous ton lit."

-"Tu es allé sous mon lit ?"

-"C'est Emilia qui me l'a amené. C'est toi qui écrit ça, tu comprends ?"

Elle nia.

-"La nuit, je dors. Je ne m'amuse pas à gribouiller un prénom du moyen-âge."

Il tenta de percer le secret au travers de ses pupilles, mais elles ne refletaient que la vérité.

-"Tu es peut-être somnambule."

-"Et personne ne l'a jamais remarqué, en cinq ans ?"

C'était vrai que ça n'avait pas de sens. Il soupira, un mal de crâne se pointant, replia le papier qu'il glissa dans sa poche.

-"Bien. Écoute, je ne vais pas en parler tout de suite au professeur. Mais je veux que ça cesse."

Il la regarda longuement. Il avait de l'affection pour elle, en réalité, comme tous les Serdaigle. Ils l'appréciaient, la respectaient, l'admiraient. C'était quelque chose, pourtant, d'être admirée des désintéressés. Elle avait cette aura que tout le monde aimait, sans doute parce qu'elle dégageait l'impression d'appartenir à chacun et pour autant de n'être à personne.
Toutes les maisons semblaient lui aller et aucune ne lui correspondait assez.

Edenalya, à sa façon, était elle aussi une élue.

-"Eden !"

Edenalya leva les yeux vers Ron qui accourait. Il passa un vague regard sur Anthony avant de prendre le bras de la jeune femme pour la tirer.

-"Repose-toi bien." Anthony se leva, la salua avant de partir, sans réelles réponses à ses questions.

Encore sous le choc de son incompréhension, Edenalya regarda l'air hébété Ron qui parlait en long, en large et en travers des farces de ses frères sur Ombrage.

-"T'es d'accord ?"

Elle releva les yeux vers lui, n'ayant pas écouté un traître mot de son monologue.

-"Bien sûr." Elle sourit et il parut satisfait car il montra ses dents.

-"Super, je vais le dire à Harry alors. Malfoy ne sera pas trop en colère, si ? Au pire, on s'en fic-"

-"Hein ?"

Il leva les yeux vers les siens, interrompu.

-"Hein ?" Demanda-t-il.

Elle secoua sa tête, reprit ses esprits.

-"Qu'est-ce que tu as dis ?" Questionna Edenalya.

-"Hein ?" Répéta le garçon.

-"Avant." Précisa la jeune femme.

-"Qu'on s'en fichait ?" Demanda le garçon, plus trop sûr car ça remontait à trop loin.

-"Non, ava-" elle soupira. "Répète-moi ta question."

-"Je demandais si tu voulais aller au bal masqué avec Harry, puisqu'il n'a personne."

-"Ha."

-"Et tu as dis oui." Rappela Ron d'un gros œil, sentant la déception venir.

-"Je devrais y aller avec Draco, ce n'est pas correct."

-"En quoi ce n'est pas correct ?" S'offusqua Ron. "Je te le dis, Malfoy se met le doigt dans le c-"

-"Ron." Elle lui fit les gros yeux. "C'est moi qui lui ai demandé pour le bal masqué. J'aurais l'air vilaine si je n'y vais pas avec lui."

Il sembla réfléchir un instant, vu d'un autre angle, puis finalement abandonna.

-"D'accord, tu n'auras qu'à nous retrouver. De toute façon, un masque ne nous empêchera pas de nous reconnaître." Il sourit. "Et je ne veux pas te voir embrasser Malfoy devant moi à minuit, sinon je m'étouffe avec mon vom-"

-"D'accord, d'accord." Elle rit en le poussant de l'autre côté. "Je n'embrasserais pas Malfoy devant toi."

Il continua de rouspéter encore et encore jusqu'à ce qu'elle le rejette jusqu'aux escaliers menant à sa salle commune. Puis, elle le laissa en plan, et retourna dans la sienne.

𝙰𝙼𝚈𝙶𝙳𝙰𝙻𝙰  [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant