Chapitre 3

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(Texte brut)

Malone

Le lendemain,

SMS Mary :
Quand pourrais-je te voir ?

SMS Malone :
C'est encore trop tôt.
Patiente ma belle.

SMS Mary:
Tu penses que tout ce cirque va
durer encore longtemps ?
C'était très dur hier...
simuler ta perte et en même temps
supporter ton absence.
Je gère difficilement de t'avoir loin
de moi Mal.

Une part de moi comprends son impatience. Mais l'autre, la supporte à peine. Je dois manier mes mots avec délicatesse, pour ne pas me montrer froid et con avec elle. Néanmoins, elle savait à quoi s'en tenir en devenant ma meuf. Malgré ça, je devine combien la situation est désagréable pour elle aussi. Mary a une parfaite connaissance des manières à adopter au sein d'un Club de biker. Cette partie d'elle m'a séduite et est à l'origine de notre relation. Mary, tout comme nous, est la gosse d'un membre des firsts, Pit. Elle a grandi selon les règles qu'impose inévitablement ce mode de vie et de famille au sein d'un MC. Aussi, son insistance m'agace quelque peu. C'est à croire qu'elle est ma place, enfermé dans ce taudis, c'est pourtant tout le contraire. S'il y en a bien un qui en a plein le cul c'est bibi et personne d'autre ! Je tente de prendre sur moi j'inspire expire un bon coup avant de taper ma réponse sur les touches du clavier. Rassure-la sur tes sentiments, trouduc, tonne ma conscience défaillante bien décider à me prendre la tête (encore) si je ne m'exécute pas. Je m'adoucie.

SMS Malone:
Tu me manques aussi,
tu sais ce qu'il en est
je n'ai pas d'autre
choix que d'attendre.

Je vais être honnête, je suis loin d'être le mec parfait pour le rôle de petit ami. Mary m'a toujours tourné autour et je ne sais même pas quand j'ai commencé à être avec elle. Est-ce que je veux vraiment être avec elle ? Je ne sais pas. Parfois, je me sens comme un lion en cage, coincé dans cette relation étouffante. Mais bizarrement, je me retrouve toujours dans ses bras, comme si je ne pouvais pas m'en empêcher. C'est peut-être parce qu'une partie de moi est irrémédiablement attirée par elle, ou peut-être que c'est juste devenu une routine confortable, une sorte de zone de sécurité dans ma vie. Mais qui suis-je pour décider si cette relation est vraiment bonne pour moi ?

SMS Mary :
Je sais tout ça, mais j'en ai marre,
tu me manques,
tes bras me manquent,
je me sens seul,
et j'ai peur de l'avenir.

Décidément la tournure de cette conversation ne me plait pas du tout. Évidemment, ma nana a besoin d'être rassurée. Très franchement je ne suis pas la personne la mieux placée pour l'apaiser.

SMS Malone :
Aller ma belle, courage,
ça va vite passer, tu vas voir!

De frustration, je balance mon téléphone sur le canapé délabré à ma droite. Je fais les cent pas en long en large dans le petit appartement en marmonnant et extériorise combien je suis en train de devenir dingue. Quand tout à coup, la sonnette de la porte d'entrée agresse mes tympans. Ça ne peut être qu'un de mes frères, personne d'autre ne sait où je crèche. Machinalement, j'attrape mon arme posée sur la table basse. On n'est jamais trop méfiant. Puis me diriger vers la porte d'entrée. Je jette un œil à travers le Judas pour découvrir la face de ras de mon meilleur ami. Je déverrouille la serrure et ouvre d'un geste sec pour faire rentrer Alex. Le grand blond s'engouffre à l'intérieur a d'un pas décidé.

—    On bouge princesse des îles ! m'affuble-t-il.

Je lève les yeux au ciel en réponse à mon surnom à deux balles.

— Quand ?

— Maintenant. Ton frangin m'envoie te récupérer.

     Je relâche un soupir de soulagement à ses mots.

— Alléluia, encore deux jours et je calanchai de désespoir et d'ennui ! dramatisé-je.

— Je m'en doute vieux, mais fallait qu'on soit certain que la nouvelle de ton décès soit tombé dans les bonnes oreilles pour sauver ton cul de « fils de » avant la suite du plan.

— Et c'est bon ?

— Carrément bro ! Tout le monde te croit six pieds sous terre.

— Parfait, merci.

Je rassemble le peu d'effets personnel et les fourres négligemment dans mon sac de sport. Au moment où j'allais avertir mon pote que j'étais prêt, je reçois un SMS. La réponse de mary à mon dernier message.

—Ça va ?

Je grogne un oui dans ma barbe, gavé une fois de plus par les attentes de ma nana

— Bah t'as pas l'air ! raille-t-il à mes dépend

— Si, si... c'est juste Mary qui... me prends le chou.

     Bordel, je n'ai vraiment pas la tête à gérer ça, ce n'est franchement pas le moment...

— J'veux pas te faire peur, mais elle n'était pas super en phase avec notre plan. Marley et elle se sont même enguirlandées à ton sujet le soir de ton « enterrement », balance le grand blond en prenant bien soin de mimer les guillemets.

— Ouais, j'vois le genre, grincé-je. Mary a beaucoup de mal à se faire à l'idée.

— Pourtant elle n'aura pas d'autre choix que de l'accepter. C'est l'histoire de quelques semaines voire mois pour mener la mission. Une fois terminé, elle pourra redevenir la moule accrochée à son rocher, balance-t-il joyeusement.

— Putain mec, t'en as pas marre de tes métaphores graveleuses ?!

— Nan bro, elles font mon charme, insiste-t-il lourdement suivis d'un clin d'œil.

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Death's Falcons - RubyWhere stories live. Discover now