Chapitre 28

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Sarah- J'décalle chez Elyo, ça va aller ?

Je soupire en levant mon pouce à mon amie, m'enfonçant un peu plus dans le canapé, et remontant la couverture sur moi. Les joies d'être une femme, j'ai envie de me taper la tête contre un mur, tellement la douleur est insoutenable, je suis sous médicaments depuis deux jours, et ça passe toujours pas. J'en ai marre, je suis au bout du rouleau, littéralement, je ne sais pas comment mon corps arrive à fonctionner. Sarah dépose un bisou sur mon front, en s'excusant encore, je l'ai forcé à partir rejoindre son mec, je n'allais pas la garder près de moi, alors qu'elle ne peut rien y faire, mais je sais qu'elle se sent coupable. Je serais capable de pleurer juste pour l'attention qu'elle me porte, parce que tout est dysfonctionnel dans mon corps.

Quand j'entends la porte se fermer, je remets en route mon épisode de gossip girl. Je sens mon ventre gargouiller, mais je n'ai pas la force de me lever pour me faire à manger, ou même commander, je veux juste mourrir actuellement. Une crampe au ventre me force à changer de position, j'en profite pour attraper mon téléphone, et appeler mon grand frère, pour qu'il vienne m'aider, j'ai l'impression d'être en fin de vie, bientôt les soins palliatifs. Je suis heureuse quand il décroche enfin, au bout de trois sonneries.

Jules- Qu'est ce qu'il y'a ?

Léna- J'arrive pas a bouger là, tu peux m'apporter à manger.

Jules- Mais j'peux pas Nana, j'vais rentrer en réunion.

Je ne sais pas pourquoi, cette frustration me fait monter les larmes aux yeux, et je me mets juste à pleurer. Mes hormones me jouent des tours, c'est exaspérant. J'en peux plus, je renifle et j'entends mon frère soupirer au bout du fil, je me sens encore plus mal, parce qu'il va culpabiliser.

Jules- Pleure pas, j'trouve une solution, pour qu'on t'amène quelque chose. Sarah elle est pas là ?

Léna- Non je l'ai laissé aller voir Eli, elle voulait passer la soirée avec lui. Ça fait deux jours entiers qu'elle s'occupe de moi.

Jules- Ouais j'vois. T'inquiète je m'en occupe.

Je le remercie, même si je ne sais pas trop ce qu'il va faire. Je raccroche et me rallonge collant la bouillotte à mon bas ventre, et continue ma série, je finis par somnoler devant, parce que je l'ai déjà vu pleins de fois. Les douleurs ne se stoppent pas, et ça me fait vriller, mon corps va finir par me lâcher. C'est dans ce genre de moments que je suis heureuse de ne pas avoir à travailler, ce qui me stresse pour plus tard, comment je gérerais les épisodes comme ça. L'année est déjà bien entamée, et l'hiver pointe son nez, ce qui commence à jouer sur mon moral, on se retrouve de nouveau enfermés dans la grisaille parisienne. J'aime ma ville, mais l'hiver il y'a de quoi se tirer une balle, c'est juste triste, il y'a que les fêtes qui ramène un peu de joie. Je cherche encore un poste de journalisme , je dépose mes cv dans toutes les cases qui pourraient m'intéresser, et je me retourne à attendre des réponses, qui reviennent principalement négatives. Je ne comprends pas, ce qu'il ne va pas avec mon dossier, j'ai demandé à plusieurs reprises on m'a jamais donné de réponses claires. J'essaie de laisser les réseaux sociaux derrière moi, refusant tous les partenariats et promos qu'on me propose, je me suis dit que Dior pouvait fermer ce chapitre, je continue de poster parce que j'aime ça, mais j'accepte plus des cadeaux et les trucs qui feraient de moi une influenceuse. Je veux être journaliste, merde, pas influenceuse, pas écrivaine du moins à pleins temps, pas chômeuse, pas pion dans l'entreprise de mes parents, je veux être moi. La vie réelle est beaucoup plus compliqué que dans les livres.

Ma fatigue a raison de moi, et je ferme les yeux peu à peu, laissant le sommeil m'emporter, et pouvoir me reposer un peu, tout ce que je demandais.

Une crampe plus douloureuse que les autres me sort de mon paisible sommeil, signe que je reprenne des médicaments. Cependant, le bruit d'une clé dans la serrure me fait sursauter, je me cache un peu sous la couverture. La porte s'ouvre, et je vois une teinture blonde qui est à revoir, fermé la porte derrière lui portant des sacs de Macdo.

you deserve more than meWhere stories live. Discover now