Un rayon de glace, une brume ensorcelée, qui émane de tes courbes porcelaines, fines comme la rosée d'un marbre sacré ; tu es ma vierge voilée. Ta peau délicate, fragile, prête à se briser régit mon corps. Je m'y abandonne pleinement, goûtant en ta fraîcheur le plaisir éphémère de te serrer dans mes bras.
Car plus je prends de toi, plus tu m'échappes. Tu coules entre mes doigts, mince filet d'eau que je ne peux attraper. Tu es une rivière qui seul l'hiver veut bien rester. En cette douce saison, je t'ai près de mon cœur, dans ma maison, mon foyer de bonheur. Mais au printemps je sais déjà que je te verrai filer, retrouver la liberté frivole d'une jeune âme amoureuse.
Je te verrai en décembre, quand le givre m'annoncera qu'enfin, tu es là.
