Verre en main, Katsuki était toujours dos à la scène, écoutant cette douce voix masculine qui faisait taire toutes les voix, tout le brouhaha, comme si la présence du propriétaire de cette voix les calmait avant même que les premiers fredonnement sortent, avant même qu'il teste le micro avant de saluer silencieusement les spectateurs d'être présents.
Âgé de vingt-cinq années, il soupira doucement, se demandant pourquoi il continuait de travailler dans cette fichue entreprise où l'ambiance est mauvaise, mais en plus il avait l'impression d'être enchaîné. Pourtant, lorsqu'il se retrouvait dans ce bar, il avait l'impression de pouvoir s'échapper le temps d'une soirée à cette foutue réalité.
Ouais, cette foutue réalité où une routine monotone et solitaire était là, alors qu'une routine avec une personne devrait être moins monotone.
Le cendré soupira doucement, écoutant les douces paroles, regardant le liquide marron, ce whisky plutôt bon de ce foutu bar.
- Alors Kats, fit le barman à la chevelure rouge en essuyant un verre qui traînait. Tu commences à devenir un habitué à venir tous les vendredis et samedis soirs.
- Eiji', commença doucement le cendré, faisant tourner le liquide dans le verre sans regarder son vis-à-vis dans les yeux. Après ce verre, donne moi un mélange spécial.
- Certainement pas. Izuku a dit qu'il voulait te parler.
- Izuku ? Questionna Katsuki, relevant son regard, buvant une gorgée de sa boisson.
- Ouai, c'est le chanteur, d'ailleurs il m'a demandé quand tu allais te retourner un jour. Apparemment, vous vous êtes croisés dans la rue et il m'a dit que tu étais-. Il se coupa dans son élan, voyant le chanteur qui avait les sourcils froncés et il ne pu s'empêcher de lui sourire. Je crois que je vais le laisser te parler, sinon je vais avoir droit à un sermon.
Le cendré sourit en coin, buvant une autre gorgée, lâchant un petit rire.
- Je ne sais même pas à quoi il ressemble, ton Izuku.
- T'as qu'a te retourner, idiot, répondu le barman.
- Et puis ? Tu sais très bien que je ne crois pas au coup de foudre ou je ne sais quoi. L'amour c'est pas pour moi.
- C'est ce qu'ils disent tous. T'as juste été déçu par un ou une connasse, mon p'tit Kats. Mais Izu est aussi brisé que toi, pourtant, tu lui as tapé dans l'œil.
Ledit Kats rit à nouveau, secouant la tête car tout ceci était absurde. Quelqu'un s'intéressait à lui ? Et puis quoi encore ? Le coup de foudre n'existe pas, le grand amour non plus. C'était peut-être ses expériences qui parlaient, mais il ne voulait plus croire en ce sentiment, préférant garder ses barrières, dans la monotonie de la vie même si cela pouvait le rendre triste par moment. Mais comme on dit, vaut mieux être seul que mal accompagné.
Alors pourquoi, lorsque le brouhaha s'était remis à battre son plein, une main se posa sur son avant bras tel un oiseau ou une brise agréable, lui faisant tourner la tête doucement, rencontrant des pupilles émeraudes qui le déstabilisèrent un instant. Il posa son verre, ne décrochant pas ses iris carmin de ceux de jade, attendant silencieusement que celui qui l'avait interrompu dans ses pensées parle.
- Izuku, et toi ?
Oh, c'était donc lui, le fameux Izuku que parlait Eijiro ? Il est vrai qu'il est pas mal. Bon, il était carrément son genre, mais il ne laissa rien paraître, continuant d'analyser les gestes et surtout le regard de cet Izuku qui n'était qu'autre que le chanteur à la voix d'ange.
- Katsuki.
Le cendré détourna le regard, finissant d'une traite sa boisson avant de tendre le verre à Eijiro. Ce dernier le prit et commença à le nettoyer, leur jetant un coup d'œil tandis que le cendré soupira doucement, regardant l'heure se trouvant au dessus des bouteilles rangées sur l'étagère du bar.
