21. CONTRASTE

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PDV : Esteban Dortone



Je me trouvais dans un lieu blanc sans fin, perdu dans cette étendue infinie.

Je marchais dans le vide, sans but ni repère, quand soudain, au loin, je remarquai un objet massif qui attira mon attention : un grand cube de verre.

À l'intérieur de cette cage transparente, je pouvais apercevoir des silhouettes familières, celles de mes deux frères et de mes deux parents. Ils étaient là, frappant désespérément sur les parois, hurlant et priant pour que je les libère.

Leurs voix retentissaient dans mes oreilles, appelant mon prénom, implorant mon aide, mais quelque chose m'en empêchait. Je voulais m'approcher du cube, je voulais les sauver, mais j'étais paralysé, incapable de bouger le moindre muscle.

Une sensation d'impuissance et de culpabilité m'envahit alors que je réalisais que je ne pouvais rien faire pour les sauver.

Les larmes embuèrent mes yeux, mais je restais impuissant, condamné à observer leur détresse.

Soudain, l'intérieur du cube de verre s'embrasa, engloutissant mes proches dans un tourbillon de flammes dévorantes. Leurs hurlements déchirants se mêlaient aux pleurs de mes parents et à l'appel désespéré de mes frères. Je voulais hurler, m'efforcer de les rejoindre, mais ma paralysie m'en empêchait, me laissant prisonnier de ma propre impuissance.

Alors que le feu faisait rage à l'intérieur du cube, l'extérieur se remplit lentement d'eau. L'eau montait inexorablement, jusqu'à recouvrir tout mon corps. La sensation d'étouffement m'envahissait alors que je me retrouvais entièrement submergé. Je tendis une main désespérée vers mon frère, le touchant à travers la vitre brûlante.

Puis, soudainement, tout s'arrêta.

Le feu, l'eau, les hurlements, tout disparut.

Je me retrouvai une fois de plus dans l'immensité blanche, mais cette fois, je n'étais plus seul. Autour de moi se tenaient plusieurs personnes que je reconnaissais. Des vieilles connaissances, des rencontres, des amis qui avaient un jour compté dans ma vie, mais qui n'étaient plus là à présent.

Tous avançaient dans la même direction, et j'aurais voulu les suivre, les rejoindre, mais des chaînes me retenaient au sol, m'empêchant de progresser avec les autres. Je voyais tout le monde avancer, partir, s'éloigner de moi. Alors que tout le monde partait, je me retrouvais seul, enchaîné à ce vide sans fin.

Les chaînes se resserraient autour de moi, m'entraînant inexorablement vers le bas. Je me débattais, essayant de m'accrocher à quelque chose pour résister, mais c'était inutile. Petit à petit, je sombrais dans l'abîme blanc, jusqu'à ce que ma tête soit engloutie, me laissant complètement submergé.

Et puis, tout à coup, je me réveille en sursaut. Mon corps est couvert de sueur, mon cœur bat à tout rompre. C'est un cauchemar terrible, si réel.

Je suis là, essoufflé, essayant de reprendre mes esprits, me rappelant que ce n'est qu'un rêve, mais il laisse derrière lui une empreinte amer.

Si seulement ce n'était qu'un cauchemars.

Je me lève lentement de mon lit, essayant de me débarrasser de la sensation étouffante qui persiste de mon cauchemar. Les images réelles de ma vie et celles du rêve se mêlent dans mon esprit, rendant la différenciation difficile. Je me dirige vers la salle de bains, espérant que l'eau chaude de la douche dissipera les vestiges du cauchemar. L'eau ruisselle sur moi, apportant un peu de réconfort et me rappelant que je suis dans le monde réel.

Pourtant, même sous la douche, je ne peux m'empêcher de revivre certaines parties du cauchemar. Après la douche, je m'habille rapidement et me rends dans le salon. Les souvenirs du rêve m'accompagnent, comme des putain d'ombres dans le coins de ma tête qui me chuchote mes névrose dans un rire sadique.

La couronne de cendresWhere stories live. Discover now