Distorsion

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Je repasse en coup de vent au bar pour chercher quelques affaires, c'est demain qu'on doit partir pour le camp d'été.

- Où est-ce que tu étais ?

Je ne répond pas à Tomura, et continu de fourrer tout ce qui me passe sous la main dans un sac de voyage.

- Répond moi à la fin !

- Je dois pas traîner, on m'attends pour le dîner

Il m'attrape violemment par le poignet pour me dévisager. Je ne l'ai jamais vu avec le regard aussi sévère, et certainement pas contre moi.

- Comment oses tu ? Je te reconnais pas en ce moment

- Tu m'as déjà reconnu un seul jour ? Autrement que comme ton cousin je veux dire ?

- Ouais, ça t'a changé le lycée. C'était pas une bonne idée de t'y envoyer

- J'en sais rien. Laisse moi du temps OK ? Je veux juste... du temps

Quand je quitte le bar avec mon sac sur le dos, il ne me retient pas.

*** ***

On se rejoint tous tôt devant le lycée pour prendre le bus. Mina remarque qu'Izuku et moi arrivons ensemble, mais elle ne fait pas de commentaire. Du moins, elle ne me fait pas de commentaire, parce que ses copines ont probablement le monopole de l'info.

Tomura n'a pas cherché à me recontacter, ce qui ne m'étonne pas vraiment. En revanche, le maître a essayé. Alors j'ai laissé le portable de travail dans mon casier. Je ne veux pas y penser pendant le séjour. Même si je vais surement le regretter en rentrant, cette pause va valoir le coup.

Je m'assied à côté d'Izuku pendant le trajet, mais écoute Eijiro quand il me parle de différents groupes de musique. Il me donne des bonbons aussi. Je n'en ai plus mangé depuis des années, pour mon régime alimentaire.

C'est juste apaisant d'être normal.

Enfin, normalité au lycée Yuei, ça veut dire qu'on s'arrête sur un bout de terre au milieu d'une route, et que notre prof principal nous fait bien comprendre qu'on ne vas pas remonter dans le bus de sitôt.

Deux femmes nous attendent sur ce bout de terre, des héros vétérans si j'en crois ce que dit Izuku. On va passer notre camp d'été chez elles, un chalet au milieu des montagnes, à plusieurs heures de route.

- Vous devriez y être pour le déjeuner, précise la blonde, à un rythme soutenu donc ne traînez pas

Certains commencent déjà à se diriger vers le bus, mais avant que moi je ne puisse faire un seul pas, la terre se mets à trembler. L'héroïne blonde a les mains (et les gants-chats) plaqué contre le sol. Et merde...

Toute la classe est projeté par dessus la rambarde de sécurité, vers la vallée. Izuku m'attrape par la taille pour nous faire rebondir contre la montagne, et atterrir sans heurt. C'est étonnement plus remuant que je ne le pensais... Et je ne parle pas des monstres de terres qui sortent de nulle part. Sans aucune hésitation, Izuku se précipite en avant pour les affronter.

Je suis le groupe de la classe dans la forêt, les plus puissants ouvrent la marche pour éliminer les monstres en terre. C'est moi qui me propose de guérir ceux qui se blessent, de ma propre initiative. Tout arrive il faut croire.

Quand on distingue enfin la pension, le soleil commence à décroitre. Nous sommes tous épuisés, blessés, et sales. Je n'ai même pas la force de râler pendant le repas, tellement je suis occupé à engloutir mon assiette (et la marmite). Je refuse de prendre un bain (je ne suis pas assez crevé pour oublier l'existence de mes blessures), et m'endors comme un masse pendant que les mecs s'affrontent à je ne sais quel jeu de carte. Je m'en fou un peu.

Les héros n'existent pas [ OC Mâle ]Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang