Prologue

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Il fallait toute une vie pour apprendre à être un bon souverain. Rocco lui avait eut droit à six mois de préparation. Six mois pour ranger sa vie de play-boy. Six mois pour modifier l'image dépeint par la presse à son sujet et encore six mois pour endosser ce nouveau statut qui serait dorénavant le sien. Devenir le roi était une responsabilité qu'il ne devrait pas prendre à la légère. C'était le châtiment du destin pour les actes horribles qu'il avait commit. Il porterait ce fardeau toute sa vie. Et rien ne le détournerai de cette tâche. Surtout pas cette femme vêtu de sa magnifique robe de bal émeraude à sequins.

Il la regarda rire avec inconnu qui semblait avoir jeté son dévolu sur elle. Elle avait une peau bronzée et de long cheveux sombre qui tombaient dans son dos. Elle portait des bijoux onéreux comme ornements et se tenait dans une posture majestueuse. Son visage lui était vaguement familier et ça le troublait. Au point de lui faire oublier sa mission ce soir. Convaincre Carmen de devenir son épouse. Il lui faisait la cour depuis trois mois. Autrement dit plus longtemps que n'avait jamais durée ses relations. D'ailleurs il était peut-être temps qu'il lui demande une danse. C'est cela qu'exigeait la bienséance et c'est certainement cela qu'attendait son grand-père de sa part. En pensant au vieil homme alité dans son lit il eut une grimace.

La santé de ce dernier s'était détériorée depuis la tragédie d'il y'a six mois. Une tragédie dont il était responsable. Une de plus sur une longue liste. Mais cette fois il allait devoir payer pour ses actions. En devenant roi. Un rôle qui n'aurait pas dû être le sien. La couronne ne lui appartenait pas et elle n'aurait jamais dû lui revenir. Il observa de nouveau la mystérieuse femme à la robe émeraude. Il comprenait mieux pourquoi elle lui semblait si familière. Sa stature, ses manières, ses origines. Elle lui rappelait Nadira. L'orient et le désert. Il serra le poing sur sa coupe de champagne. Tant de choses qu'il haïssait. Pourquoi de toutes les femmes qui auraient pu attiré son attention il fallait que ce soit celle-ci ? Carmen Alvarez était celle qu'il avait choisi pour gouverner à ses côtés. C'était la candidate parfaite après qu'il ait passé des nuits blanches à éplucher plusieurs dossiers. Héritière d'origine espagnole, son père était réputé pour avoir battit son empire sur la qualité de son vin et de la tenue de ses cépages. Une compétence qui serait très avantageuse pour Maetera dont la terre fertile produisait des raisins de très bonne qualité sans compter le climat favorable avec des hivers doux. Ce n'était pas le seul point en faveur de la riche espagnole, elle avait une réputation sauve et son éducation irréprochable la mettait en tête de liste. Bien sûr son jugement était sous réserve. Personne n'était parfait, et quelque chose lui disait que sa potentielle fiancée savait très bien cacher les squelettes dans ses placards. Un autre caractéristique en sa faveur.  La discrétion était vitale lorsqu'on gouvernait un royaume. Il l'avait apprit à ses dépens. En plus de tout cela Carmen était plutôt agréable à regarder. Une chevelure rousse qui tombait en boucle sur ses épaules, une silhouette mince et toute en courbe, une taille élancée et un visage à la symétrie parfaite. Aucune chirurgie esthétique. Il avait bien évidemment demandé à son service de renseignement de vérifier si elle n'était pas passée sous le bistouri. La dernière chose qu'il désirait c'était épouser un plastique. Il tenait en horreur les femmes refaites.

Il suivit le mouvement de la main de l'homme qui se posa sur l'épaule de la femme en robe émeraude. Étrangement qu'il puisse la toucher l'irrita. Il avait envie de tordre son poignet jusqu'à ce qu'il se brise. La dernière fois qu'il avait eut des pensées meurtrières de ce genre c'était pendant son service militaire... non. C'était il y'a six mois pour être plus précis. Il avait voulu se tuer pour sa trahison. Pour être un assassin. Les informations, les journaux. Il avait craqué. Si son grand-père n'était pas arrivé à temps, il serait mort. Nadira. Comme il la haïssait ! Tout comme il haïssait son sosie qui riait avec insouciance aux avances de Fernando Aldini. Un membre de l'élite italienne.

Retrouvailles Dans Le DésertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant