Chapitre 6

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- Tíng mikyun ayoheru rutxe, ma Nawma Sa'nok, clama Ronal en ouvrant les bras.

Entends-nous, Grande Mère.

C'était les paroles que venait de prononcer la Tsahik des Metkayinas.

Vêtue d'un châle qui couvraient ses épaules, tout en révélant son ventre arrondi par son futur enfant, cette dernière scandait d'une voix forte des prières à Eywa, la Grande Mère.

Dans l'obscurité de la nuit, les Na'vis du Peuple de la Mer étaient réunis dans la Crique des Ancêtres afin de, comme chaque année à la même date, célébrer Tsaheylu.

Ce mot signifiait liaison, mais avait en réalité plusieurs significations.

Il désignait à la fois la connexion qu'un Na'vi pouvait établir avec un animal, comme par exemple avec un ikran, un ilu ou encore un tulkun.

Tsaheylu renvoyait également plus généralement à Eywa, Grande Mère des Na'vis, et au lien puissant qui reliait cette dernière à tous les êtres vivants d'Eywa'eveng.

Enfin, il renvoyait aussi à la proximité d'une famille, au lien étroit qui unissait ses membres.

Meawey eut un sourire discret en observant la famille Sully, à quelques mètres devant elle. Les six Na'vis étaient tous rassemblés, assis sur leur ilu mais proches les uns des autres. Cette famille était leur forteresse. Ils étaient un parfait exemple de Tsaheylu.

Semblant sentir le regard de la jeune Omaticaya sur elle, Neytiri se retourna. Elle sembla d'ailleurs surprise de constater que la Aloem s'était mise en rentrait, s'éloignant de leur famille. Elle fronça les sourcils, avant de s'approcher de la jeune Na'vi.

- Pourquoi restes-tu à l'arrière ? Demanda-t-elle sans ménagement.

Neytiri avait toujours été ainsi, Meawey le savait : elle n'aimait pas perdre son temps, si bien qu'elle allait souvent droit au but.

D'ailleurs, la Aloem se retrouva déstabilisée par sa question, réalisant que prononcer à voix haute ses pensées la mettrait mal à l'aise. Malgré tout, elle connaissait Neytiri depuis longtemps, si bien qu'elle ne se voyait pas lui mentir, ou contourner la question, d'autant que l'ancienne Tsakarem des Omaticayas était têtue, et n'aurait pas abandonné si facilement.

- Eh bien je... je ne voulais pas vous déranger alors que vous êtes en famille, avoua-t-elle finalement en détournant le regard, embarrassée par cet avoeu. Je ne me serais pas sentie à ma place, en m'imposant ainsi lors d'un moment si important...

Neytiri marqua un temps d'arrêt, avant de rétorquer sur un ton un peu froid, comme si elle était vexée :

- Ne dis pas de bêtises, voyons. Tu n'es peut-être pas biologiquement liée à notre famille, cependant tu sais bien que j'ai promis à ton père de veiller sur toi.

Neytiri se radoucit, tandis qu'un léger sourire apparaissait au coin de son lèvre. Un sourire doux et compatissant.

- Cela n'aurait pas de sens que tu restes seule le jour de Tsaheylu, alors que nous célébrons justement le lien qui nous uni tous, bien au-delà du sang et du corps.

Avec délicatesse, Neytiri posa une main dans le dos de Meawey et la poussa doucement en avant, afin de l'inciter à prendre place au sein des Omaticayas. Yíku, l'ilu de la Aloem, répondit d'elle-même à l'invitation, se frayant un passage entre Kiri et Lo'ak. Ce dernier, qui semblait comme tous les autres avoir entendu la conversation, se tourna vers elle et la dévisagea pendant un long moment d'un regard dubitatif.

Pendant l'Éclipse [Avatar 2]Where stories live. Discover now