Promesse (CyNari OS)

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Les paupières de Cyno s'ouvrirent lentement, difficilement sous la faiblesse qu'il ressentait encore présentement.
Ses iris écarlates parcoururent la pièce dans laquelle il se trouvait alors que ses souvenirs étaient flous, son regard reconnaissant presque immédiatement les murs de la hutte de son garde forestier préféré.
Poussant un profond soupir, il se redressa avant de grimacer de douleur, amenant automatiquement sa main au niveau de ses côtes où il put sentir un bandage soigneusement placé.
Il parvenait à retrouver quelques souvenirs: Il revenait d'une mission assez difficile, ses cibles avaient été très nombreuses, des Érémites, et étaient, pour beaucoup d'entre eux, très bien entraînés, si bien que le matra eut plus de mal que prévu à mener sa mission à bien.
À peine eût-il terminé cette dernière qu'il s'était immédiatement rendu à Gandharva, comme s'il s'agissait d'un automatisme, il n'était plus vraiment capable de penser, à ce moment-là, son esprit uniquement tourné vers le fennec qu'il voulait plus que tout revoir.
Il ne se rappelait pas vraiment l'avoir retrouvé, en fait, ses blessures avaient été plus profondes qu'il ne le pensait et il avait perdu connaissance avant d'arriver à sa destination, il savait cependant que c'était certainement Tighnari, probablement accompagné par un collègue, qui l'avait ramené là où il était maintenant, il faisait nuit quand il se rendait là.
Alors qu'il était perdu dans ses réflexions, il vit les feuillages de l'entrée de la hutte du botaniste s'ouvrir, laissant ce dernier pénétrer dans son habitation, un plateau bien garni dans les mains alors qu'il se dirigeait vers le bessé.
Le plus âgé l'analysait, le fennec ne laissait absolument aucune émotion transparaître sur son visage alors qu'il déposait délicatement le plateau devant son patient.

"-Il faut que tu manges, tu as besoin de reprendre des forces... Nous en parlerons quand tu seras un peu mieux réveillé. Dit-il en se redressant et se dirigeant vers son bureau.
-Nari, je..-
-Quand tu seras mieux réveillé, Cyno. Le coupa le garde forestier, son ton devenant bien plus sec."

Le basané se figea sous la surprise, le regardant avec de grands yeux alors qu'il se laissait tomber sur la chaise de son bureau.
Il n'y avait plus de doute possible: Tighnari était en colère, et pas contre n'importe qui.
Baissant la tête, le justicier mangea son repas en silence, supportant cette lourde ambiance qui s'installait entre les deux, le coeur serré.
Au fond, il comprenait le plus jeune: Cyno avait une fâcheuse tendance à se reposer sur ses acquis et à ne laisser personne s'occuper de ses blessures à part Tighnari qui était la seule personne en qui il avait vraiment confiance.
Il savait pourtant très bien que ce n'était pas la bonne manière de faire, mais c'était plus fort que lui, il ne supportait pas le toucher des autres personnes, seul son fennec avait le droit de franchir la barrière de son espace privé.
Une fois son repas terminé, il éloigna le plateau de lui et se tourna vers le brigadier, ce dernier notant les Archons seuls savaient quoi dans son cahier.

"-Nari, je sais que..-"

Il se fit couper dans sa phrase par le fennec qui claqua son stylo sur le bois de son bureau, se tournant vers le basané qui avait levé la tête vers lui sous la surprise.
Le justicier se retrouvait complètement figé, paralysé par les émotions qu'il pouvait lire dans les iris bicolores de son interlocuteur.
Colère, tristesse, peur, il y voyait tant de choses...
Et toutes ces émotions, c'était Cyno qui en était la cause.
Il sentit son coeur se serrer sous cette réalisation terrible.

"-Non, Cyno. Tu ne sais pas. Dit-il, serrant les poings."

Le matra continuait de le regarder, prenant quelques inspirations pour reprendre la paroles mais aucun mot ne franchit la barrière de ses lèvres, comme s'il avait perdu la capacité de parler.
Un petit grognement échappa au fennec qui détourna le regard, fixant son cahier.

"-Je t'ai entendu marcher jusqu'ici... Je pouvais dire que tu boitais... Tu respirais mal, tu tremblais... Alors que je sortais pour te rejoindre, je t'ai entendu t'écrouler... Expliqua-t-il, gardant les poings serré."

Recueil d'OS Où les histoires vivent. Découvrez maintenant