Chapitre 6 : Le rendez-vous avec Amélia

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PDV Charlotte

  Le trajet en voiture fût long et morne. Personne n'osait parler. Seul le bruit du véhicule résonnait.

  Après cette route qui a semblé interminable, nous arrivions devant le cabinet d'Amélia. Il n'avait toujours pas changé malgré les envies de celle-ci à vouloir remettre au goût du jour cette devanture de clinique.

  Nous sortîmes de la voiture en lenteur, sans mouvement brusque. Nous attendrîmes la porte d'entrée. Mon père essaya de tirer la porte mais échoua car comme toujours il fallait la pousser. Il soupira et grommela : "Je me trompe tout le temps". J'aurais pu faire une blague ou une réflexion sur cet acte mais ni l'ambiance ni le moment ne s'y prêtait.

  Suite à notre entrée, une sonnette se déclencha. Nous arrivâmes devant le guichet et une dame nous accueilli et nous demanda de patienter dans la salle d'attente. Depuis quand Amélia a une secrétaire ?

  Je commençais à me demander quelle pouvait être la raison de mes illusions... Sunjoy me regardait triste. Il a sûrement peur de disparaître. Mais pourquoi je suis triste ?

  Je devrais être heureuse. J'ai une chance de devenir normal !

  Après une attente infinie Amélia arriva, le visage morose, et nous invita à la suivre.  Après cette démarche plutôt lente, nous arrivâmes devant sa porte de consultation. Elle l'ouvrit et nous demanda de rentrer et de nous asseoir, ce que nous fîmes sans broncher.

  Elle referma la porte et prit place derrière son bureau de bois marron foncé, le même que lorsque j'étais enfant. En regardant les alentours je trouvais la décoration un peu différente. Soudain j'aperçus le dessin que je lui avais offert, quand j'étais plus jeune. Cela m'émeus de constater qu'elle en avait prit soin.

  Amélia me ramena sur Terre, hors de mes songes. Elle commença le dialogue avec sa voix douce et chaleureuse, même si, cette fois, une hésitation rendait sa voix moins confiante et sûre comme elle l'était à son habitude :

<< - Joyeux anniversaire... Euh par où commencer... Sais-tu pourquoi tu es là ?

- Plus ou moins.... Je suis là car vous savez la cause de mon problème. répondis-je.

- Oui c'est exact.

-Mais on m'avait dit que ce serait une mauvaise nouvelle...

- Alors la raison à tes problèmes est que des choses qui n'existent pas sont perçus par tes globes oculaires. Et le seul moyen de le régler est une opération à tes yeux.

- Oui et ?

- Cette opération contient de nombreux risques. Dont plusieurs conséquences irréversibles. Bien qu'il n'y a que peu de chance pour que cela arrive...

- Venez-en au fait, je vous prie.

- Oui bon donc tu peux perdre la vue... Ou encore... Mourir. Mais il n'y a qu'un faible taux de chance que cela arrive !!

- Oui, il fallait s'y attendre. Et je me suis préparé à ce jour presque toute ma vie !

- Comme je n'attendais plus que ton approbation et la celle de tes parents, j'ai déjà prévu ton opération, elle est demain.

- Demain !! m'écriais-je en cœur avec mes parents.

- Demain à 11h pour être plus précise. Venez 1 h en avance. Ce serait mieux pour les derniers préparatifs.

- Mais comment allons nous prévenir tout le monde en si peu de temps ? hoqueta mon père.

- Et comment pourrions nous profiter de ta journée d'anniversaire, en sachant que tu vas être opéré demain ! se demanda ma mère, inquiète.

- Ne vous inquiétez-pas. Tout va bien se passer. Pourquoi pas faire un bowling ?

- Le mieux se serait que tu te reposes. m'interrompra Amélia.

- Si vous le dites... Regarder la télé demande trop d'effort ou ?

- Malheureusement, tu risques de te fatiguer les yeux.

- Bon... Merci Amélia et j'adore votre sens du timing !

- Pas besoin d'être ironique. Ça ne changera rien à la situation.

- Bon, il est temps de rentrer Charlotte. dit ma mère.

- Merci Amélia. dit mon père.>>

  Nous sortions de la clinique après avoir régler les derniers papiers avec la secrétaire. Le trajet inverse fût plus court comme toujours.

  Arrivée à la maison, mes parents me serrèrent dans leurs bras puis je les quittais pour aller me reposer comme me l'avait conseillé cette chère Amélia. Arrivée devant mon lit, je me plongeai sous la chaude couverture sans même prendre le temps de me changer. Après tout, c'est peut-être ma dernière nuit...




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