14. Ariel

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Pour mon troisième date avec Pixie, je lui fais à manger. Enfin, on va faire à manger. Je l'invite à nouveau chez moi, et j'espère de tout cœur que mon idée lui plaira.

Avec les révisions de partiels qui commencent bientôt, nous n'avons pas pris le temps de nous voir la semaine dernière ; Pixie ne m'a pas parlé de Maeve, m'ayant dit qu'elle lui avait expliqué que nous étions trop occupés pour nous voir; elle a semblé la croire.

Je me suis vêtu d'une chemise blanche sous un pull à manches courtes, ainsi que d'un pantalon noir. J'ai demandé à Pixie de s'habiller un peu aussi, histoire que j'ai l'impression d'être à un date réel.

J'ai à la fois hâte que notre arrangement se termine, et en même temps pas du tout. Je souhaite chercher une vraie petite amie au plus tôt, pour avoir le temps de construire une relation saine – avant de crever dans d'atroces souffrances, et de laisser ma bien aimée le cœur brisé – ; cependant, je me suis attaché à Pixie, à son humour, à sa loyauté sans failles et à sa fossette au menton.

J'ignore combien de temps nous allons encore continuer ainsi et à vrai dire, je ne compte pas le lui demander. Nous verrons où le vent nous porte.

On toque : j'inspire, relâche mes épaules, et ouvre.

Ma bouche manque de s'écraser au sol, et ma gorge s'assèche d'un coup. Pixie est à tomber.

Son pantalon beige souligne hanches et ses longues jambes, et sa chemise légère semi-transparente laisse apercevoir un soutien-gorge délicat. Elle a jeté sur ses épaules un gilet en tricot épais noir, dont les manches dont croisés sur sa poitrine, et dépassent son long caban. Surtout, elle a peint ses yeux d'un fard sombre, qui rend son regard encore plus pénétrant.

— Bonsoir, Ariel.

Je déglutis. Si je ne connaissais pas Pixie en tant qu'amie, je lui aurais sauté dessus.

— Bonsoir, Pixie. Entre, je t'en prie.

Je lui prends son manteau, et la prends par la main pour l'amener à la cuisine. Sa paume est chaude, contrastant avec la froideur des bagues qu'elle a enfilées.

— Alors, champion, c'est quoi le plan aujourd'hui ?

— On cuisine le repas de l'autre. J'espère que tu n'as pas de problème à te salir les mains.

— Aucun. Je cultive des plantes, alors la saleté sur les ongles, ça me connaît.

Je lui tends un tablier et hausse les sourcils.

— Tu as des plantes dans ton appart' ?

Elle enfile l'autre tablier que j'ai acheté pour l'occasion, et hoche la tête.

— J'adore les plantes. Elles m'apaisent. On fait quoi à manger, du coup ?

J'ouvre mon frigo, et lui dis :

— Prends ce que tu veux. On va se faire à manger chacun de notre côté, puis s'offrir nos plats.

— Parfait.

Nous sortons les ingrédients dont nous avons besoin du frigo et des placards, et je lui demande de m'en apprendre plus sur sa passion.

— J'ai une Calathea dans ma salle de bain. elle permet de renouveler l'air et d'absorber l'humidité. Ensuite, j'ai plusieurs succulentes, des minuscules plantes qui n'ont pas besoin de beaucoup d'entretien et qui sont toutes mignonnes. J'ai aussi une orchidée, et du lierre anglais, parce que j'adore la forme de ses feuilles. J'ai rajouté il y a peu un palmier Areca, et j'essaye de faire survivre un Alœ Vera.

Aime-moi si je mensWhere stories live. Discover now