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Pendant plus d'une heure, Semi dut se retenir de ne pas sauter sur Shirabu pour embrasser ses fines lèvres. Le deuxième année n'avait pas arrêté de le titiller avec toutes sortes de phrases vues et revues mais qui faisaient fondre le cœur du plus vieux. 

À côté, Yamagata et Goshiki ne s'adressaient pas la parole tandis que Tendou et Ushijima flirtaient ouvertement. Cela faisait vraiment une coupure sans pareil et Shirabu se mordait presque les doigts de devoir laisser ce froid entre le libero et le petit ace. Pourtant, il ne pouvait s'éloigner de Semi. Il se sentait attiré comme un aimant par lui. 

Doucement et dans la plus grande discrétion, Semi glissa sa main dans le dos du cuivré et la posa en bas de ce dernier. Shirabu frissonnait et se retint de regarder en direction de son blond cendré. 

- Je vais aux toilettes, dit soudainement le deuxième année. 

Goshiki lui lança un regard suppliant mais le cuivré secoua la tête d'un air désolé avant de se précipiter hors du gymnase. À partir de cet instant, Tendou scruta tous les mouvements de Semi pour savoir quand est-ce qu'il allait se décider à rejoindre son cher et tendre. Le rouge faisait des signes de tête insistants mais les plus discrets possibles à son meilleur ami qui finit par s'éclipser en prétextant un besoin d'air et ignorant l'effroi de son colocataire. 

Adossé contre le mur à l'arrière du gymnase, c'est là que Shirabu attendait Semi. Quand ce dernier apparut, le plus jeune attrapa sa cravate d'une main habile et l'attira à lui. Le troisième année eut à peine le temps de caler ses mains sur les hanches de son coéquipier que celui-ci plaquait ses lèvres contre les siennes. 

Un baiser passionné liait les deux garçons. Leurs lèvres se chevauchaient et se dévoraient. Leurs corps étaient désormais collés l'un à l'autre et refusaient de se détacher. Kenjiro avait attrapé les cheveux d'Eita avec une telle force que rien n'aurait pu l'arrêter. Le plus vieux avait quant à lui resserré sa prise sur les hanches du plus jeune. 

Au bout d'un certain temps qui avait duré quelques minutes mais qui aurait pu sembler être des heures, Shirabu relâcha les mèches de Semi et le regarda dans les yeux. 

- Tendou-san et Ushijima-san m'ont rendu jaloux. Je voulais faire comme eux mais juste seul avec toi. avoua Kenjiro, les joues rougissant. 

Eita lui embrassa le front et dévia dans son cou. 

- C'est vraiment adorable, Ken... 

Le plus vieux s'arrêta, incertain. Devait-il finir sa phrase ? Il n'avait jamais appelé Shirabu par son prénom et il l'avait lui même interdit de le dire une semaine plus tôt. Il leva les yeux vers le deuxième année qui était encore plus écarlate qu'auparavant. 

- Tout.. tout va bien Shirabu ? 

Le cuivré enfouit sa tête dans le torse de Semi. 

- Non. 

- Je suis désolé de t'avoir appelé par ton prénom. Je n'aurais pas dû. 

- C'est pas ça le problème imbécile. J'ai adoré que tu veuilles m'appeler par mon prénom ! C'est le fait que tu me rappelles par mon nom de famille le problème ! 

- Oh je suis désolé. Je pensais que tu trouverais ça gênant et je ne voulais pas que... 

Il fut coupé par les lèvres de Shirabu qui s'abattirent une fois de plus sur les siennes. Semi le souleva dans ses bras en le serrant contre lui aussi fort que possible. 

- Écoute moi maintenant, commença le plus jeune, j'ai un truc super important à te dire donc écoute moi. 

Eita hocha la tête, tout ouï. 

- Tu es le garçon dont j'ai toujours rêvé. Depuis la première fois qu'on s'est rencontré, à chaque fois qu'on s'envoyé des piques et à chaque fois que je te regardais en me mentant. Je veux que tu m'appelles par mon prénom, que tu m'embrasses dès que les autres ont le dos tourné, que tu restes avec moi pour toute ma vie. J'ai envie d'être là pour toi à chaque instant et de me tenir à tes côtés pour le restant de mes jours. 

Alors que Semi allait lui répondre, Shirabu posa son doigt sur ses lèvres et ouvrit de nouveau la bouche quand un cri retentit. 

- AIEUH. 

Le troisième année déposa son tendre aimé sur le sol et tourna la tête vers le cri. 

- C'était quoi ? 

- Je ne sais pas mais ça ressemblait à la voix de Yamagata. 

- On est d'accord. 

Les deux passeurs se rapprochèrent de la source des voix et se cachèrent pour espionner la conversation. 

- Arrête de me mentir ! s'exclama la voix de Goshiki. Je sais très bien que tu es en couple alors n'essaye pas de me faire croire que quoi que ce soit est possible entre nous. 

- Mais je suis pas en couple ! Je t'aime Goshiki ! 

- Non tu ne m'aimes pas ! Si c'était le cas tu me l'aurais dit depuis longtemps et tu m'aurais invité au bal toi même ! 

- J'ai essayé de t'inviter mais tu m'as giflé ! 

- Parce que tu as un petit ami ! 

- Non je n'ai pas de petit ami ! Qu'est-ce qui te fait croire ça bon sang ?!

- Tu sors avec lui tous les week-ends depuis deux semaines ! 

- Mais de quoi tu parles ? 

La voix de Goshiki semblait se briser. 

- Ne fais pas l'innocent, vous postez tous les deux des stories sur Instagram ! Alors arrête de mentir et va retrouver ton copain au lieu de jouer avec mon cœur ! 

Yamagata soupira et voulut glisser sa main dans celle du première année mais il le repoussa. 

- Je n'ai pas de copain. Le seul que j'aime c'est toi. Tu veux bien me montrer de qui tu parles comme s'il était mon copain ? 

Le libéro tendit son téléphone, ouvert sur Instagram, au petit ace qui scruta les dernières publications du plus vieux à regret. 

- Lui, annonça-t-il en pointant la petite tête rousse de Shoyo. 

- Oh, Shoyo, on est juste amis. 

- Pourquoi tu l'appelles par son prénom alors ?! 

- Parce qu'on est amis. 

- Et moi alors ?! 

- Tu es jaloux ? 

- Oui je suis jaloux parce que ça fait un moment que tu me plais et tu ne m'as jamais appelé par mon prénom et t'es même pas foutu de m'inviter à sortir. 

- Mais Goshi... 

- Tu recommences ! 

- C'est bon Tsutomu arrête. 

Goshiki allait répliquer mais se stoppa quand il comprit ce que Yamagata venait de dire. 

Le bal de ShiratorizawaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant