Chapitre 18 : L'irréparable.

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Point de vue : Daisy.

Généralement, les discussions dans les toilettes des filles étaient les événements à ne pas louper, bien que les révélations ne nous concernaient pas directement.Aujourd'hui faisait parti des exceptions.Ayant fini plus tôt que prévu, Giovanni m'avait demandé de manger avec lui.Cela faisait plus de 20 minutes que j'avais confirmé ma venue.

J'aurais préféré réduire la liste des potentiels suspects pour pouvoir arrêter ce processus sanglant déjà en marche, seulement, il était déjà trop tard et l'irréparable n'attendait plus que moi.

Giovanni était un ami fidèle et généreux.Sans compter ses crises de gestion de la colère, ses comportements obsessionnels et sa jalousie étouffante.Je doutais cependant d'avoir raté un changement important dans sa vie qui l'a poussé à mettre ce chat mort dans mon casier.Un détail m'échappait, parvenir à cette conclusion était trop simple et ce mot ne collait à aucun aspect de ma vie.Et puis, ce n'était pas comme si la liste s'étalait sur 1 page entière.Les gens qui me détestaient au point de vouloir me nuire augmentaient.La haine devenait gratuite à notre époque.Apres tout, chacun d'entre nous n'était qu'une cible.

C'est pourquoi je tentai de me cacher de mon ami : le regarder dans les yeux avec la supposition qu'il était le coupable, flottant dans mon esprit, m'était impossible.

Les couloirs n'abritaient encore personne à cette heure à l'exception de deux filles dont le sujet de discussion semblait très intéressant.Elles étaient devant les toilettes alors que je me tenais accoudé au mur d'en face.Giovanni pouvait attendre.

- Ouais, il est beau comme dans un de mes rêves lointains.Et putain, ses abdos...

Sa copine gloussa avant de répondre contenance.Elle allait la sermonner.

- Beau, Valentina, mais marié.Avec deux enfants .Ressaisis-toi ! Tu es aveuglée par ses yeux émeraudes mais est-ce que tu t'es déjà demandé s'il te ne manipule pas un peu ? Quitter sa femme n'est même pas une option.

La prénommée Valentina eut une hésitation, la lèvre tremblante et la peau recouverte de frissons, hantée par le souvenir des mains de son amant, pensais-je.

- Il m'aime vraiment avec tout ce qu'il a, tout ce qu'il peut me donner.Ça n'a beau n'être qu'une heure, qu'une caresse.Je le prends en me jetant dans ses filets sans même hésiter.L'amour me fait faire n'importe quoi, j'en suis consciente.Mais ma raison est guidé par mon cœur et il me dit de courir dans ses bras.Et...je le ferais toujours.

L'interdit, qui n'entrait pas dans les mœurs de notre société, accentuait la passion de l'instant, lorsqu'on commet l'acte qui éloigne les limites établies, celles écrites dans les codes.

Sauf que nous, êtres humains, avions des interprétions différentes de ce terme.Ce qui était immoral pour l'autre ne l'était pas forcément pour moi.Dans cette situation, je me serais senti coupable mais des questions me venaient à l'esprit.

Était-elle manipulée ? Personne ne pouvait le savoir.
Quel plaisir prenait-elle a briser une famille en défiant les normes ? Aucun.Beaucoup.
L'amour nous écartait t-il autant de nos valeurs, prêt à défier quiconque veut du mal à l'être ami, quitte à être poussé à commettre un péché ? L'amour, aussi immense et compliqué, soit-il, ne pourra jamais être idyllique au bout d'un certain temps.

- C'est beau, dit comme ça, mais ce n'est que dans ta tête, souffla sa copine.

Puis, avec un enieme soupir, elles disparurent, me lassant seule traînée par le poids de mes réflexions.

L'odeur amenant des toilettes me donna envie de vomir.De la viande froide.C'était ce à que je pensais en me bouchant le nez au maximum.Passant un filet d'eau sur mon visage, qui était un geste censé m'encourager, ma curiosité eut raison de moi.

those things that stalk usWhere stories live. Discover now