Chapitre 4

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Cela faisait quelques jours que la confrontation entre ma voisine et l'homme avait eu lieu. Dans un premier temps, j'avais été terriblement mal à l'aise suite à mon comportement, ma réaction était disproportionnée et j'avais eu honte de moi. J'avais donc ruminé une bonne partie de la nuit et mettais promis de ne jamais recommencer, ou du moi de ne plus me servir de mes mains sans véritablement connaître la situation. Car au final, j'avais rendu service à ma voisine, mais je mettais rendu compte que ça aurait pu se passer de mille manières différentes...

J'avais fait le choix réfléchi, le lendemain matin, d'éviter ma voisine. Un choix peut être puéril et enfantin, mais ça avait le mérité de m'enlever un poids de la tête.

C'est pour cela que j'avais élaboré une petite routine ayant pour but l'évitement de contact social, ma conseillère ne serait pas contente d'apprendre ça, mais bon, je peux pas tout gérer en même temps ! J'allais courir très tôt le matin pendant que le jour se levait, ce n'était pas aussi agréable que la nuit mais ça restait un moment de pur bonheur pour moi. Et après une bonne douche et un petit-déjeuner, je retournais dans mon garage pour réparer ma nouvelle moto. En effet avant-hier j'avais rencontré Georges, l'ancien propriétaire de la moto, qui me l'avais vendue dans la foulée. Je passais donc mes fins de matinée et après-midi dans mon garage et rentrais dans la soirée pour me nourrir et faire des recherches. Cette petite routine comblée mes envies du moment et me laisser m'accommoder à cette nouvelle vie tranquillement.

J'essayais tout de même de mieux d'organiser mes pensées ou du moins, de les comprendre, comme me l'avait demandée ma conseillère. Mais c'était complétement nouveau pour moi, à l'armée, il ne fallait pas réfléchir. L'ordre venait d'en haut et nous, on devait obéir, il n'y avait pas de place à la prise d'initiative ou à la nouveauté. J'avais encore du mal avec ce concept et je pense que cela se voyait dans mes gestes aux quotidiens.

...

La conseillère m'aidait beaucoup, j'avais eu un appel ce matin, elle me faisait prendre conscience de ce que je n'arrivais pas à interpréter toute seule. L'appel d'aujourd'hui avait surtout eu pour intérêt mon orientation professionnelle.

Elle avait vu qu'aux niveaux des loisirs j'avais trouvé ce qui me fallait, soit la course et la moto, contrairement aux relations sociales qui restait un point négatif pour moi. Un emploi serait selon elle un bon moyen de limiter mon non désire de sociabilité. J'avais été très dubitative de son raisonnement, très peu toucher par une envie de contact humain, mais elle prit tout de même la peine de décaler mon rendez-vous plus tôt dans la semaine, précisément jeudi, dans 3 jours. Et de me conseiller de réfléchir à un prochain emploi.

...

Je regardai l'heure, 13h25, il était temps d'aller au garage. J'avais passé ma fin de matinée à faire des recherches sur la distribution, j'avais remarqué un problème sur la distribution du moteur, mais ne mis connaissant pas trop j'avais préféré prendre mes précautions. Il était temps d'y retourner, j'enfile mon short et tee-shirt long spécial garage, en fait chaque tenue de sport ou de bricolage se résumer à ça, mais ceux-là je n'avais pas peur de les re-tâcher. Je prends mon tel et mes clés puis sort de mon appart pour appeler l'ascenseur qui s'ouvrit sur la présence de ma chère voisine.

Note à moi-même ne plus se déplacer vers 13h dans l'immeuble !

« Bonjour ! » La saluais-je droite comme un piqué, prise au dépourvu.

« Hey salut ! » Me répond-elle avant de sortir et de me faire face.

Je me précipitais dans l'ascenseur et appuyais sur l'étage -1 et je bafouille « Passez une bonne après-midi Madame ».

Je vis son air se contracter juste avant que les portes ne se referment.

Ouf, ça va, j'ai eu chaud, pensais-je ! Elle n'avait pas l'air très contente...Je me demande pourquoi. Je me retourne pour faire face au miroir de l'ascenseur, les sourcils froncés je pense à cette brève rencontre. Quand je me rends compte de ma tenue, et de la crasse que j'avais dans le coup et un peu sur le visage. Ohlala quelle crade je fais, c'étaient les restes de mon bricolage de ce matin. Je n'avais pas pris le temps de me nettoyer pensant le faire en fin de journée, ah ben super... pour qui elle va me prendre.

Je continuais mon inspection, les couleurs de mes vêtements sombres cachés mes taches d'huile ou de gras. J'en avais un peu sur les jambes, et sur mon visage. Ça faisait ressortir mes yeux verts et mes taches de rousseur. Il faudra que je me nettoie bien ce soir, pensais-je.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrir devant moi et je me dirigeai vers mon atelier, continuer mon travail.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant